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Citations sur sainte thérèse, page 2

Le Soliloque de Troppman

Enfin débarrassé du père
Et du grand fils, — vœux triomphants !
J’allais donc en certain repaire
Tuer la mère et les enfants !

Je fus les attendre à la gare,
Dans la nuit froide, sans manteau ;
J’avais à la bouche un cigare
Et dans ma poche un long couteau.

Tout entier au plan du massacre,
Si pesé dès qu’il fut éclos,
Je m’étais muni d’un grand fiacre
D’une couleur sombre et bien clos.

Sur les coussins, calme, sans fièvre,
Je me vautrais comme un Sultan ;
Je devais avoir sur la lèvre
Le froid sourire de Satan !

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poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
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Edgar Allan Poe

Le Corbeau

"Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, sur maint précieux et curieux volume d'une doctrine oubliée, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit un tapotement, comme de quelqu'un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre. "C'est quelque visiteur, — murmurai-je, — qui frappe à la porte de ma chambre; ce n'est que cela, et rien de plus."

Ah! distinctement je me souviens que c'était dans le glacial décembre, et chaque tison brodait à son tour le plancher du reflet de son agonie. Ardemment je désirais le matin; en vain m'étais-je efforcé de tirer de mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Lénore perdue, pour la précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore, — et qu'ici on ne nommera jamais plus.

Et le soyeux, triste et vague bruissement des rideaux pourprés me pénétrait, me remplissait de terreurs fantastiques, inconnues pour moi jusqu'à ce jour; si bien qu'enfin, pour apaiser le battement de mon cœur, je me dressai, répétant: "C'est quelque visiteur qui sollicite l'entrée à la porte de ma chambre, quelque visiteur attardé sollicitant l'entrée à la porte de ma chambre; — c'est cela même, et rien de plus."

Mon âme en ce moment se sentit plus forte. N'hésitant donc pas plus longtemps: "Monsieur, — dis-je, — ou madame, en vérité j'implore votre pardon; mais le fait est que je sommeillais, et vous êtes venu frapper si doucement, si faiblement vous êtes venu taper à la porte de ma chambre, qu'à peine étais-je certain de vous avoir entendu." Et alors j'ouvris la porte toute grande; — les ténèbres, et rien de plus!

Scrutant profondément ces ténèbres, je me tins longtemps plein d'étonnement, de crainte, de doute, rêvant des rêves qu'aucun mortel n'a jamais osé rêver; mais le silence ne fut pas troublé, et l'immobilité ne donna aucun signe, et le seul mot proféré fut un nom chuchoté: "Lénore!" — C'était moi qui le chuchotais, et un écho à son tour murmura ce mot: "Lénore!" — Purement cela, et rien de plus.

Rentrant dans ma chambre, et sentant en moi toute mon âme incendiée, j'entendis bientôt un coup un peu plus fort que le premier. "Sûrement, — dis-je, — sûrement, il y a quelque chose aux jalousies de ma fenêtre; voyons donc ce que c'est, et explorons ce mystère. Laissons mon cœur se calmer un instant, et explorons ce mystère; — c'est le vent, et rien de plus."

Je poussai alors le volet, et, avec un tumultueux battement d'ailes, entra un majestueux corbeau digne des anciens jours. Il ne fit pas la moindre révérence, il ne s'arrêta pas, il n'hésita pas une minute; mais, avec la mine d'un lord ou d'une lady, il se percha au-dessus de la porte de ma chambre; il se percha sur un buste de Pallas juste au-dessus de la porte de ma chambre; — il se percha, s'installa, et rien de plus.

Alors cet oiseau d'ébène, par la gravité de son maintien et la sévérité de sa physionomie, induisant ma triste imagination à sourire: "Bien que ta tête, — lui dis-je, — soit sans huppe et sans cimier, tu n'es certes pas un poltron, lugubre et ancien corbeau, voyageur parti des rivages de la nuit. Dis-moi quel est ton nom seigneurial aux rivages de la Nuit plutonienne!" Le corbeau dit: "Jamais plus!"

Je fus émerveillé que ce disgracieux volatile entendît si facilement la parole, bien que sa réponse n'eût pas un bien grand sens et ne me fût pas d'un grand secours; car nous devons convenir que jamais il ne fut donné à un homme vivant de voir un oiseau au-dessus de la porte de sa chambre, un oiseau ou une bête sur un buste sculpté au-dessus de la porte de sa chambre, se nommant d'un nom tel que Jamais plus!

Mais le corbeau, perché solitairement sur le buste placide, ne proféra que ce mot unique, comme si dans ce mot unique il répandait toute son âme. Il ne prononça rien de plus; il ne remua pas une plume, — jusqu'à ce que je me prisse à murmurer faiblement: "D'autres amis se sont déjà envolés loin de moi; vers le matin, lui aussi, il me quittera comme mes anciennes espérances déjà envolées." L'oiseau dit alors: "Jamais plus!"

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poésie de Edgar Allan Poe (1845), traduction par Charles BaudelaireSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Dan Costinaş
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Le Malade

'Apollon, dieu sauveur, dieu des savants mystères,
Dieu de la vie, et dieu des plantes salutaires,
Dieu vainqueur de Python, dieu jeune et triomphant,
Prends pitié de mon fils, de mon unique enfant!
Prends pitié de sa mère aux larmes condamnée,
Qui ne vit que pour lui, qui meurt abandonnée,
Qui n'a pas dû rester pour voir mourir son fils!
Dieu jeune, viens aider sa jeunesse. Assoupis,
Assoupis dans son sein cette fièvre brûlante
Qui dévore la fleur de sa vie innocente.
Apollon! si jamais, échappé du tombeau,
Il retourne au Ménale avoir soin du troupeau,
Ces mains, ces vieilles mains orneront ta statue
De ma coupe d'onyx à tes pieds suspendue;
Et, chaque été nouveau, d'un jeune taureau blanc
La hache à ton autel fera couler le sang.

Eh bien, mon fils, es-tu toujours impitoyable?
Ton funeste silence est-il inexorable?
Enfant, tu veux mourir? Tu veux, dans ses vieux ans,

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poésie de Andre Marie de ChenierSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Lucian Velea
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Le Corbeau

Vers le sombre minuit, tandis que fatigué
J’étais à méditer sur maint volume rare
Pour tout autre que moi dans l’oubli relégué,
Pendant que je plongeais dans un rêve bizarre,
Il se fit tout à coup comme un tapotement
De quelqu’un qui viendrait frapper tout doucement
Chez moi. Je dis alors, bâillant, d’une voix morte :
« C’est quelque visiteur – oui – qui frappe à ma porte :
C’est cela seul et rien de plus ! »

Ah ! très distinctement je m’en souviens ! c’était
Par un âpre décembre – au fond du foyer pâle,
Chaque braise à son tour lentement s’émiettait,
En brodant le plancher du reflet de son râle.
Avide du matin, le regard indécis,
J’avais lu, sans que ma tristesse eût un sursis,
Ma tristesse pour l’ange enfui dans le mystère,
Que l’on nomme là-haut Lenore, et que sur terre
On ne nommera jamais plus !

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poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Les Heures Claires

O la splendeur de notre joie,
Tissée en or dans l'air de soie!

Voici la maison douce et son pignon léger,
Et le jardin et le verger.

Voici le banc, sous les pommiers
D'où s'effeuille le printemps blanc,
A pétales frôlants et lents.
Voici des vols de lumineux ramiers
Plânant, ainsi que des présages,
Dans le ciel clair du paysage.

Voici--pareils à des baisers tombés sur terre
De la bouche du frêle azur--
Deux bleus étangs simples et purs,
Bordés naïvement de fleurs involontaires.

O la splendeur de notre joie et de nous-mêmes,
En ce jardin où nous vivons de nos emblèmes!

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poésie de Emile VerhaerenSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Lucian Velea
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