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Citations sur Vis, page 5

Charles Baudelaire

La Béatrice

Dans des terrains cendreux, calcinés, sans verdure,
Comme je me plaignais un jour à la nature,
Et que de ma pensée, en vaguant au hasard,
J'aiguisais lentement sur mon coeur le poignard,
Je vis en plein midi descendre sur ma tête
Un nuage funèbre et gros d'une tempête,
Qui portait un troupeau de démons vicieux,
Semblables à des nains cruels et curieux.
À me considérer froidement ils se mirent,
Et, comme des passants sur un fou qu'ils admirent,
Je les entendis rire et chuchoter entre eux,
En échangeant maint signe et maint clignement d'yeux:

— "Contemplons à loisir cette caricature
Et cette ombre d'Hamlet imitant sa posture,
Le regard indécis et les cheveux au vent.
N'est-ce pas grand'pitié de voir ce bon vivant,
Ce gueux, cet histrion en vacances, ce drôle,
Parce qu'il sait jouer artistement son rôle,
Vouloir intéresser au chant de ses douleurs

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poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du malSignalez un problèmeDes citations similaires
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Charles Baudelaire

Les Métamorphoses du vampire

La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc:
— "Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles!
Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés,
Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi!"

Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus

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poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du malSignalez un problèmeDes citations similaires
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A Madame Marguerite, d'écrire en sa langue

Quiconque soit qui s'étudie
En leur langue imiter les vieux,
D'une entreprise trop hardie
II tente la voie des cieux,
Croyant en des ailes de cire,
Dont Phébus le peut déplumer
Et semble, à le voir, qu'il désire
Donner nouveaux noms à la mer.
Il y met de l'eau, ce me semble,
Et pareil peut être encore est
A celui qui du bois assemble
Pour le porter en la forêt.
Qui suivra la divine Muse
Qui tant sut Achille extoller ?
Où est celui qui tant s'abuse
De cuider encore voler ?
Où, par régions inconnues,
Le cygne Thébain, si souvent,
Dessous lui regarde les nues,
Porté sur les ailes du vent ?

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poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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La Bière

Le menuisier entra, son mètre dans la main,
Et dit : « Bonjour ! Celui qu’on enterre demain,
Où donc est-il ? Voyons. Je viens prendre mesure !
Et comme il s’avançait au fond de la masure,
Il vit sur un grabat sinistre et dépouillé
Le mort couvert d’un drap ignoblement souillé.
Vaguement sous la toile on devinait des formes ;
Un bras sortait du linge, et des mouches énormes
Volaient avec fureur tout autour du chevet.
Sur une chaise usée un cierge s’achevait,
Sa lueur expirante éclairait le cadavre
Et laissait entrevoir cette scène qui navre :
Accroupie à l’écart, blême et nue à moitié,
Une femme pleurait en silence ; — Oh ! Pitié,
Pitié pour le chagrin de cette pauvre épouse !
Tandis que son enfant, implacable ventouse,
Mordillait son sein maigre et lui suçait le sang.
Ce petit corps chétif se tordait frémissant,
Les doigts crispés, l’œil blanc et la figure verte :
La puanteur soufflait comme une bouche ouverte,

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poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Le Petit Chien

Caniche étrange, beau Marquis,
Tes poils frisent comme la mousse,
Un Å“il noir aux regards exquis
Luit dans ta petite frimousse.

Tout fier de ta toison de lin,
Toujours vif et jamais morose,
Tu vas, tapageur et câlin,
Offrant ton museau noir et rose

Ta prunelle parle et sourit
Aussi fine que peu traîtresse.
Oh ! comme elle est pleine d’esprit
Quand tu regardes ta maîtresse !

Ta joie et ton plus cher désir
C’est, devant un bon feu qui flambe,
De sentir sa main te saisir
Quand tu lui grimpes sur la jambe.

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poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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La Belle Fromagère

Par la rue enfiévrante où mes pas inquiets
Se traînent au soleil comme au gaz, je voyais
Derrière une affreuse vitrine
Où s’étalaient du beurre et des fromages gras,
Une superbe enfant dont j’admirais les bras
Et la plantureuse poitrine.

Le fait est que jamais fille ne m’empoigna
Comme elle, et que jamais mon Å“il fou ne lorgna
De beauté plus affriolante !
Un nimbe de jeunesse ardente et de santé
Auréolait ce corps frais où la puberté
Était encore somnolente.

Elle allait portant haut dans l’étroit magasin
Son casque de cheveux plus noirs que le fusain
Et, douce trotteuse en galoches,
Furetait d’un air gai dans les coins et recoins,
Tandis que les bondons jaunes comme des coings
Se liquéfiaient sous les cloches.

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poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Le Vieux Chaland

Voyez ! j’vis seul dans c’grand moulin
Dont plus jamais l’tic tac résonne ;
J’m’en occup’ plus, n’ayant personne...
Mais c’est l’sort : jamais je n’m’ai plaint.
C’t’existenc’ déserte et si r’cluse
Ent’ la montagne et la forêt
Plaît à mon goût q’aim’ le secret,
Puis, j’ai mon copain sur l’écluse !

Le v’là ! c’est l’grand chaland d’famille.
À présent, ses flancs et sa quille
Sont usés ; l’malheureux bateau,
Malgré que j’le soigne, i’ prend d’l’eau,
Tout ainsi q’moi j’prends d’la faiblesse.
Ah dam’ ! c’est q’d’âg’ nous nous suivons,
Et q’sans r’mèd’ tous deux nous avons
L’mêm’ vilain mal q’est la vieillesse.

Des vrais madriers q’ses traverses !
Et qui n’sont pas prêts d’êt’ rompus.

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La Nuit de novembre

Il faisait aussi clair qu’à trois heures du soir,
Lorsque, las de fumer, de lire et de m’asseoir,
Emportant avec moi le rêve qui m’agite,
J’abandonnai ma chambre et sortis de mon gîte.
Et j’errai. Tout le ciel était si lumineux,
Que les rochers devaient sentir passer en eux
Des caresses de lune et des frissons d’étoiles.
La terrible araignée aux si funèbres toiles
Semblait guetter encor le crépuscule gris,
Car les arbres du clos par l’automne amaigris
Montraient dans la clarté qui glaçait leur écorce
Mainte cime chenue et mainte branche torse.
C’était le jour sans bruit, le jour sans mouvement,
Comme en vécut jadis la Belle au Bois Dormant,
Plutôt fait pour les morts que pour nous autres : l’ombre
Qui devenait l’aurore, à l’heure où tout est sombre.
L’air avait la moiteur exquise du rayon,
Et l’objet dessiné comme par un crayon
Prenait l’aspect diurne, et fluet, long, énorme,
Accusait nettement sa couleur et sa forme.

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Le Boucher

Tiens ? t’es donc plus boucher ? dit la vieille au gros homme
Qui venait de vendre son fonds,
Et lui répondit grave, avec un air profond :
« Non ! et j’vas vous raconter comme :

Ah ! l’ métier était bon ! Mes viandes ?
Vous savez si ça s’débitait !
Tell’ment partout on m’réputait
Que j’pouvais pas fournir aux d’mandes.

C’est moi-mêm’ qu’abattais les bêtes
Promis’ aux crochets d’mon étal,
Et j’vous crevais comme un brutal
Les cous, les poitrails et les têtes.

Si j’suis si gros, q’ça m’gên’ quand j’bouge,
Si j’ai l’teint si frais, l’corps si gras,
C’est q’par le nez, la bouch’, les bras,
Tout l’temps j’pompais vif du sang rouge.

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Le Sourd

Le braconnier ayant lu sur sa vieille ardoise
Que je lui demandais son histoire, sourit,
Et, dans son clair regard me dardant son esprit,
Ainsi parla, de voix bonhomique et narquoise :

« C’que j’vas vous dir’ c’est pas au mensong’ que j’l’emprunte !
J’suis sourd, mais si tell’ment que j’n’entends pas, ma foi
Partir mon coup d’fusil — ben q’pourtant j’eus aut’fois
L’oreille aussi vivant’ qu’elle est maint’nant défunte.

Ça m’est v’nu, ya dans les vingt-cinq ans, d’la morsure
D’un’ vipèr’ qui, sans doute, avait des mauvais v’nins.
Tant pis ! j’ai pas jamais consulté les méd’cins,
Bon’ment j’ai gardé l’mal q’m’avait fait la Nature.

Eh ben ! ça m’est égal, j’n’en ai ni désolance,
Ni gêne, et vous allez en savoir la raison :
Oui ! m’semb’ qui m’reste encore un peu d’entendaison,
Que j’suis pas, tant qu’on l’croit, enterré dans l’silence.

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