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Citations sur alphabet de la nature, page 9

Charles Baudelaire

À Celle qui est trop gaie

Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.

Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.

Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.

Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime!

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poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du malSignalez un problèmeDes citations similaires
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Un déjeuner champêtre

La Justice tardant à faire la levée
Du cadavre lardé de coups,
Les gendarmes, là-bas, mangent sur leurs genoux,
En attendant son arrivée.

L’énorme assassiné que la vermine mange
Repose encore assez loin d’eux.
Il dort au fond du val son gisement hideux
Entre quatre grands murs de grange.

Pourtant, de leur côté, passe claquante et lourde
Une brise d’orage où poind
La puanteur subtile et de moins en moins sourde
Que le corps souffle de son coin.

Puis, le miasme épaissit, substituant son goût
À celui de leurs victuailles :
Ils mangent du cadavre exhalant coup sur coup
Tout le poison de ses entrailles.

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poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Nostalgie de soleil

Quel poète évoquera le rose des bruyères,
Le lézard des vieux murs, la mouche des étangs,
Et le petit rayon qui vient, tout le beau temps,
Rire au carreau crasseux de la vieille chaumière ?

Les végétaux chambrés, le fleuri, la verdure
De ces jardins vitrés plus chauds que des maisons
Et tout le trompe-l’œil des tapis, des tentures
Voulant singer les rocs, les arbres, les gazons,
Accusent mieux, l’hiver, leur piteuse imposture
Alors que l'on regrette avec tant de douleur
Le soleil qui faisait éclater la couleur,
Flamber le verdoîment dans toute la nature !

Hélas ! bien avant l’heure où l’astre roi, l'été,
De sa pourpre de sang rend les plaines rougies,
Dès l’automne déjà s’impose la clarté
Des mélancoliques bougies.

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Charles Baudelaire

À M. Eugène Fromentin à propos d'un importun qui se disait son ami

Il me dit qu'il était très riche,
Mais qu'il craignait le choléra;
— Que de son or il était chiche,
Mais qu'il goûtait fort l'Opéra;

— Qu'il raffolait de la nature,
Ayant connu monsieur Corot;
— Qu'il n'avait pas encor voiture,
Mais que cela viendrait bientôt;

— Qu'il aimait le marbre et la brique,
Les bois noirs et les bois dorés;
— Qu'il possédait dans sa fabrique
Trois contremaîtres décorés;

— Qu'il avait, sans compter le reste,
Vingt mille actions sur le Nord;
Qu'il avait trouvé, pour un zeste,
Des encadrements d'Oppenord;

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La Charrette à bœufs

Ces rout’ à tas d’ cailloux où des beaux ch’vaux d’ calèches
S’ rencontr’ avec des ân’, des perch’rons, des mulets,
Où pass’ carriol’, patach’, tap’-culs, cabriolets
Att’lés d’ bidets pansus quand c’est pas d’ ross’ ben sèches,

Pour moi, c’est des ch’mins d’ vill’, censément comm’ des rues
Qui s’allong’raient sans fin et n’auraient pas d’ pavés,
Et tout c’ qui roul’ dessus, crasseux comm’ bien lavé,
De bruit, d’ forme et d’ couleur, m’ blesse l’oreille et la vue.

Sur ces rubans d’ terrain des berg’, des p’tit’ montagnes,
M’né par des maquignons, des laquais, des monsieurs,
Tout ça s’ démèn’, court, trott’, craq’ du r’sort et d’ l’essieu,
Mais tout ça : rout’, voitur’, ch’vaux, gens, c’est pas campagne !

Dans l’ sérieux d’ nos vallons comparez donc l’ passage
D’ ceux ch’vaux vêtus d’harnais qu’un ch’ti fouet cingl’ d’affronts
Avec nos bœufs tout nus qui n’ont que l’ joug au front ?
Eux et moi que j’ les mène on s’ mêle au paysage !

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L'Introuvable

Ton amour est-il pur comme les forêts vierges,
Berceur comme la nuit, frais comme le Printemps ?
Est-il mystérieux comme l’éclat des cierges,
Ardent comme la flamme et long comme le temps ?

Lis-tu dans la nature ainsi qu’en un grand livre ?
En toi, l’instinct du mal a-t-il gardé son mors ?
Préfères-tu, — trouvant que la douleur enivre,
Le sanglot des vivants au mutisme des morts ?

Avide de humer l’atmosphère grisante,
Aimes-tu les senteurs des sapins soucieux,
Celles de la pluie âcre et de l’Aube irisante
Et les souffles errants de la mer et des cieux ?

Et les chats, les grands chats dont la caresse griffe,
Quand ils sont devant l’âtre accroupis de travers,
Saurais-tu déchiffrer le vivant logogriphe
Qu’allume le phosphore au fond de leurs yeux verts ?

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La Confidence

Tu me disais hier avec un doux sourire :
« Oh ! oui ! puisqu’il est vrai que mon amour t’inspire,
« Je m’en vais t’aimer plus encor !
« Que pour toujours alors, poète qui m’embrases,
« La fleur de l’idéal embaume tes extases
« Dans un brouillard de nacre et d’or ! »

— Et moi, je savourais tes paroles sublimes,
Mon âme s’envolait dans les airs, sur les cimes,
Et l’énigme se dévoilait.
L’étang pour ma pensée étoilait ses eaux mornes,
Et fraternellement la stupeur des viornes
Avec la mienne se mêlait.

Alors, je comprenais le mystère des choses.
Ce verbe de parfums que chuchotent les roses
Vibrait tendre dans mes douleurs ;
Ce qui pleure ou qui rit, ce qui hurle ou qui chante,
Tout me parlait alors d’une voix si touchante
Que mes yeux se mouillaient de pleurs.

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Le Vieux Pâtre

C’est par mon métier, dit le vieux pâtre aux traits rudes,
Qu’à forc’ de vous cercler les oreill’ et les yeux,
Dans l’ song’ de votre esprit rentr’ et rêvent le mieux
Ces grands espac’ q’ont l’air de prend’ vos habitudes.

Vos chants bourdonn’ comm’ ceux des gross’ mouch’ dans l’air doux,
Tel que l’ cœur sous l’ soleil la bell’ verdur’ se pâme,
L’horizon comm’ vot’ corps d’vient la prison d’une âme,
Et les nuag’ ramp’ dans l’ ciel comm’ les pensers en vous.

L’ vent d’orag’ vous agit’, vous bouscul’ comm’ les choses.
Surprend vot’ limousin’ comm’ les feuillag’ dormants :
À l’ordinair’, leurs gest’ s’accord’ à vos mouv’ments.
Et, quand vous n’ bougez pas, vous avez leurs mêm’ poses.

Ces chos’ qui dur’ toujours ou qui meur’ ben anciennes,
On voit qu’ell’ chang’, comm’ l’homm’, leur humeur, leurs façons,
Q’la Nature, ainsi q’ vous, a tristess’ et chansons,
Et q’les vot’ tomb’ souvent ben juste avec les siennes.

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La Morte embaumée

Pour arracher la morte aussi belle qu’un ange
Aux atroces baisers du ver,
Je la fis embaumer dans un boîte étrange.
C’était par une nuit d’hiver :

On sortit de ce corps glacé, roide et livide,
Ses pauvres organes défunts,
Et dans ce ventre ouvert aussi saignant que vide
On versa d’onctueux parfums,

Du chlore, du goudron et de la chaux en poudre ;
Et quand il en fut tout rempli,
Une aiguille d’argent réussit à le coudre
Sans que la peau fit un seul pli.

On remplaça ses yeux où la grande nature
Avait mis l’azur de ses ciels
Et qu’aurait dévorés l’infecte pourriture,
Par des yeux bleus artificiels.

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Les Roses (Rollinat)

Dans l'air comme embrasé par une chaleur d’âtre
Elles ont un arôme aussi lourd qu’ennuyé,
Et par un crépuscule orageux et mouillé
La blanche devient jaune, et la jaune, verdâtre.

Mais à l’aube naissante, à. cette heure où la nuit
Abandonne en pleurant les étoiles éteintes,
Chacune se déplisse et rallume ses teintes,
Et leur parfum s’envole avec le vent qui fuit.

Souvent on aperçoit dans l’atmosphère chaude,
Sur leurs pétales blancs, purpurins ou rosés,
Un beau petit insecte aux reflets irisés,
Qui miroite au soleil ainsi qu’une émeraude.

Bien des mouches qui sont distilleuses de miel
Vampirisent gaîment ces reines végétales,
Et plus d’un vent du nord aux haleines brutales
Ravage leur parterre endormi sous le ciel.

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