La page principale | Les derniers ajouts | Liste des auteurs | Citations au hazard | Vote! | Les derniers commentaries | Ajoutez une citation

Maurice Rollinat

Le Petit Pierrot

Entre les fils du télégraphe
Un pierrot siffle son refrain.
Le soir tombe : le ciel serein
Est vitreux comme une carafe.

Nul éclair ne met son paraphe
Au fond de l’horizon chagrin.
Entre les fils du télégraphe
Un pierrot siffle son refrain.

Comme il sautille ! Comme il piaffe !
Mais comme il file avec entrain,
Dès que la machine du train
Montre son grand cou de girafe
Entre les fils du télégraphe !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

L'Impuissance de Dieu

Dieu voudrait sauver Lucifer
Qui brûle, depuis tant d’années,
Au milieu des flammes damnées
De son épouvantable Enfer.

Mais l’Archange hautain et fier
Ne tend pas ses mains calcinées :
Dieu voudrait sauver Lucifer
Qui brûle depuis tant d’années.

En vain sur son trône de fer,
Satan garde encore, obstinées,
Ses révoltes impardonnées
Et triomphe d’avoir souffert,
Dieu voudrait sauver Lucifer !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

À l'aube

Brûlé par l’énorme lumière
Irradiant du ciel caillé,
— Stupéfait, recroquevillé,
Hâlé, sali par la poussière,

Le pauvre paysage mort
Se ranime à l’heure nocturne,
Et puis, murmurant taciturne,
Extasié, rêve et s’endort.

La bonne ombre le rafraîchit ;
Et toute propre resurgit
Sa mélancolique peinture.

Avec l’aurore se levant,
La rosée, au souffle du vent,
Pleure pour laver la nature.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

La Mort du cochon

Moi, qui l’avais vu si petit,
Je fus tout chagrin de sa perte,
Et cette pauvre masse inerte
Ne m’inspira nul appétit.

Lorsque chacun se divertit
Et festoya dans l’herbe verte,
Moi, qui l’avais vu si petit,
Je fus tout chagrin de sa perte.

Mais la porchère compatit
A son sort, dans la cour déserte,
Car, en voyant sa bête ouverte,
Ce sanglot de son cœur sortit :
« Moi qui l’avais vu si petit ! »

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Le Minet

Il tète avec avidité
Et se cogne au sein qu’il enlace ;
Puis, lorsque sa nourrice est lasse,
Il dort sur son ventre ouaté.

Pour le minet doux et futé
C’est un lit que rien ne remplace !
Il tète avec avidité
Et se cogne au sein qu’il enlace.

Quand il s’est bien lissé, gratté,
Pris la queue et vu dans la glace,
Après ses tournements sur place
Et ses petits sauts de côté,
Il tète avec avidité.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

La Bouchère

La vache lentement chemine
Entre le chaume et le regain ;
La bouchère suit, cou sanguin,
Moustache noire et belle mine.

Par instants, son œil s’illumine :
Elle a dû faire un fameux gain !
— La vache lentement chemine
Entre le chaume et le regain.

Et tandis qu’à chaque chaumine
S’arrête le petit doguin,
Devant la commère en béguin,
— Douce et blanche comme une hermine,
La vache lentement chemine.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

La Chair

La chair de femme sèche ou grasse
Est le fruit de la volupté
Tour à tour vert, mûr et gâté
Que le désir cueille ou ramasse.

Mystérieuse dans sa grâce,
Exquise dans son âcreté,
La chair de femme sèche ou grasse
Est le fruit de la volupté.

Pas un seul homme ne s’en lasse.
Chacun avec avidité
Y mordrait pour l’éternité.
Et pourtant, c’est un feu qui passe,
La chair de femme sèche ou grasse !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

La Toiture en ardoises

La vieille toiture en ardoises
Étincelle dès le matin
Sur le coteau qui sent le thym
Et qui plaît aux chèvres narquoises.

Au temps des vipères sournoises,
Et jusqu’après la Saint-Martin,
La vieille toiture en ardoises
Étincelle dès le matin.

Et dans la saison des framboises,
On voit luire au fond du lointain,
Avec l'éclair noir du satin
Et le reflet bleu des turquoises,
La vieille toiture en ardoises.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Les Demoiselles

Rasant la mare de leurs ailes
Que le soleil rend irisées,
Elles ne sont jamais posées,
Les inconstantes demoiselles.

Plus vives que les hirondelles,
Elles voltigent, d’air grisées,
Rasant la mare de leurs ailes
Que le soleil rend irisées.

— « C’est l’image des infidèles
« Par qui nos âmes sont brisées ! »
Ainsi je songe à mes croisées
En regardant les toutes belles
Rasant la mare de leurs ailes.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Les Dindons

Ils vont la queue en éventail,
A la file, par les sentiers,
Glougloutinant des jours entiers :
Aux champs, c’est le menu bétail.

Doux pèlerins, sans attirail,
Et béats comme des rentiers,
Ils vont la queue en éventail,
A la file, par les sentiers.

Parfois pour caravansérail
Ils ont de grands jardins fruitiers,
Et là, prenant des airs altiers,
Sans redouter l’épouvantail,
Ils vont la queue en éventail.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share
 

<< < Page / 48 > >>

If you know another quote, please submit it.