La Jument Zizi
Sur place, à la montée, à la descente aussi,
La jument dansotait son trot, n’y voyant goutte.
Vous arriverez bien, allez ! coûte que coûte !
Fit le roulier, d’un air dont je restai saisi.
Ce disant, il sauta de son siège, et voici
Que, ramassant sa force et la déployant toute,
Il courut, bride en main, le reste de la route,
Ses pieds sonnant devant les sabots de Zizi.
N’ayant plus qu’à porter le poids de son squelette,
Roide et folle, la rosse, automatiquement,
Suivait le train d’enfer de ce rustique athlète ;
Et ce fut par la ville un épouvantement,
Quand, nu-tête, cet homme à la haute stature
Entra, torrentueux, traînant bête et voiture.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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