Les Petits Souliers
Tes petits souliers noirs grillés comme une cage
Emprisonnent tes pieds plus vifs que des oiseaux,
Laissant voir à travers leurs délicats réseaux
Tes bas coloriés fleuris comme un langage.
Ils ont le glissement du vent dans le bocage,
La grâce tournoyeuse et grêle des fuseaux,
L’air mutin de l’abeille aux pointes des roseaux
Ou de la sauterelle au milieu d’un pacage.
En vain, ils sont partout mes suiveurs familiers,
Par l’aspect et le bruit de tes petits souliers
J’ai toujours les yeux pris et l’oreille conquise ;
Et quand les mauvais jours me séparent de toi,
Ton souvenir les fait sonner derrière moi
Et brode sur mon cœur leur silhouette exquise.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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