A l’ombre des arbres, même le soleil se repose.
aphorisme de Mikhaïl Kouzmine de Une maison chauffée par les utopies, traduction par Sophie Benech
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Des citations similaires
Nostalgie de soleil
Quel poète évoquera le rose des bruyères,
Le lézard des vieux murs, la mouche des étangs,
Et le petit rayon qui vient, tout le beau temps,
Rire au carreau crasseux de la vieille chaumière ?
Les végétaux chambrés, le fleuri, la verdure
De ces jardins vitrés plus chauds que des maisons
Et tout le trompe-l’œil des tapis, des tentures
Voulant singer les rocs, les arbres, les gazons,
Accusent mieux, l’hiver, leur piteuse imposture
Alors que l'on regrette avec tant de douleur
Le soleil qui faisait éclater la couleur,
Flamber le verdoîment dans toute la nature !
Hélas ! bien avant l’heure où l’astre roi, l'été,
De sa pourpre de sang rend les plaines rougies,
Dès l’automne déjà s’impose la clarté
Des mélancoliques bougies.
Tout seul, à leur lueur si blême,
On a l’air de veiller un mort.
Sans compter que, parfois encor,
On dirait presque — horreur suprême !
Que ce défunt-là c’est soi-même.
Chaque retour d’hiver cause un frisson nouveau
Avec ce jour de crépuscule,
Ce sol humide de caveau
Où nul insecte ne circule
Et qui paraît sous l’ombre abaisser son niveau.
Au dur tic tac de la pendule
Le corps moisit, se caille ainsi que le cerveau.
Nos jours plus obscurcis devant le bois qui brûle
Dévident l’incertain de leur maigre écheveau.
Mais que le froid sèche ou s’endorme,
Et que le ciel s’allume, alors ! tout se transforme
En notre âme, ce sphinx inquiet, noir problème,
Louche énigme pour elle-même
Dans sa prison d’humanité !
Pour cette renfermée, au ténébreux martyre,
Le Soleil, c’est le bon sourire,
C’est l’œil compatissant de la Fatalité !
poésie de Maurice Rollinat
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Le Soleil
Le Soleil est le tout-puissant
Qui féconde, en éblouissant,
Plaines, coteaux, monts et vallées :
Les immensités étalées
Sous leur plafond d'azur luisant.
Il éclate retentissant
Jusqu'aux ravines désolées,
Fait les terres bariolées,
Rend irisé, phosphorescent,
Le dos houleux des mers gonflées.
Il trouve tout obéissant :
Bois enfouis, roches voilées,
Les eaux courantes ou gelées,
Et l'ombre elle-même le sent.
Au zénith d'où vont jaillissant
Ses lumières immaculées,
Fixe il trône ! et, quand il descend
Dans l'air frais, par lui rougissant,
Il jette aux profondeurs troublées
Ses deux grandes pourpres mêlées :
Celle du feu, celle du sang.
Le Soleil est le tout-puissant !
poésie de Maurice Rollinat
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Le Soleil
Le Soleil est le tout-puissant
Qui féconde, en éblouissant,
Plaines, coteaux, monts et vallées :
Les immensités étalées
Sous leur plafond d’azur luisant.
Il éclate retentissant
Jusqu’aux ravines désolées,
Fait les terres bariolées,
Rend irisé, phosphorescent,
Le dos houleux des mers gonflées.
Il trouve tout obéissant :
Bois enfouis, roches voilées,
Les eaux courantes ou gelées,
Et l’ombre elle-même le sent.
Au zénith d’où vont jaillissant
Ses lumières immaculées,
Fixe il trône ! et, quand il descend
Dans l’air frais, par lui rougissant,
Il jette aux profondeurs troublées
Ses deux grandes pourpres mêlées :
Celle du feu, celle du sang.
Le Soleil est le tout-puissant !
poésie de Maurice Rollinat
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Le soleil ne luit pas pour deux ou trois arbres et quelques fleurs, mais pour la joie du monde entier.
citation de Henry Ward Beecher
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Si vous apercevez un géant, regardez d'abord la position du soleil, et voyez si le géant n'est pas l'ombre d'un pygmée.
citation de Novalis
Ajouté par Dan Costinaş
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Les meules de foin
Tout le sol tondu ras des solitudes plates
Dans un indéfini recul, toujours plus loin,
S'étale montueux de ses meules de foin
Où saigne le soleil croulé qui se dilate.
Solennelle, pompeuse, avec la nuit qui poind,
D'un morne extasié, leur masse rouge éclate,
Puis, blêmissant, devient l'horizon spectre, et joint
La ligne des cieux blancs de sa cime écarlate.
Stagnant dans l'air croupi, ces meules en sommeil,
Lentement, goutte à goutte, ont tari le soleil
De ses pourpres de sang dont la dernière est bue.
Maintenant, la hideuse et moite obscurité
Comble, débosse, fond, brouille l'immensité
Qui bâille l'ombre informe où s'engloutit la vue.
poésie de Maurice Rollinat
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Les Meules de foin
Tout le sol tondu ras des solitudes plates
Dans un indéfini recul, toujours plus loin,
S’étale montueux de ses meules de foin
Où saigne le soleil croulé qui se dilate.
Solennelle, pompeuse, avec la nuit qui poind,
D’un morne extasié, leur masse rouge éclate,
Puis, blêmissant, devient l’horizon spectre, et joint
La ligne des cieux blancs de sa cime écarlate.
Stagnant dans l’air croupi, ces meules en sommeil,
Lentement, goutte à goutte, ont tari le soleil
De ses pourpres de sang dont la dernière est bue.
Maintenant, la hideuse et moite obscurité
Comble, débosse, fond, brouille l’immensité
Qui bâille l’ombre informe où s’engloutit la vue.
poésie de Maurice Rollinat
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Le Zèbre
Le zèbre, cheval des ténèbres,
Lève le pied, ferme les yeux
Et fait résonner ses vertèbres
En hennissant d’un air joyeux.
Au clair soleil de Barbarie,
Il sort alors de l’écurie
Et va brouter dans la prairie
Les herbes de sorcellerie.
Mais la prison sur son pelage,
A laissé l’ombre du grillage.
poésie de Robert Desnos de Chantefables (1945)
Ajouté par Dan Costinaş
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Coucher de soleil
Le soleil sur les monts s’écroule,
S’empourpre, et, graduellement,
Rétrécit son rayonnement,
Toujours plus se ramasse en boule.
Sa grande âme presque exhalée,
De ses derniers soupirs de feu
Rougit la côte et le milieu
De la solitaire vallée.
Et quand il s’éteint, descendu
Sur un roc lierreux et fendu,
Taché de noir comme les marbres,
Il figure, brûlant les yeux,
Un saint sacrement monstrueux
Qui saigne parmi des troncs d’arbres.
poésie de Maurice Rollinat
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Les Pierres
Par monts, par vaux, près des rivières,
Les frimas font à volonté
Des blocs d’ombre et d’humidité
Avec le gisement des pierres.
Sous le vert froid des houx, des lierres,
Sous la ronce maigre, — à côté
Du chardon dévioletté
Cela dort dans les fondrières,
Plein d’horreur et d’hostilité,
Donnant aux brandes familières
Une lugubre étrangeté.
Mais sitôt qu’on voit les chaumières
Refumer bleu dans la clarté,
C’est le soleil ressuscité
Qui refait couleurs et lumières,
De la vie et de la gaieté
Avec le gisement des pierres.
poésie de Maurice Rollinat
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Les pierres
Par monts, par vaux, près des rivières,
Les frimas font à volonté
Des blocs d'ombre et d'humidité
Avec le gisement des pierres.
Sous le vert froid des houx, des lierres,
Sous la ronce maigre, - à côté
Du chardon dévioletté
Cela dort dans les fondrières,
Plein d'horreur et d'hostilité,
Donnant aux brandes familières
Une lugubre étrangeté.
Mais sitôt qu'on voit les chaumières
Refumer bleu dans la clarté,
C'est le soleil ressuscité
Qui refait couleurs et lumières,
De la vie et de la gaieté
Avec le gisement des pierres.
poésie de Maurice Rollinat
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Remercions le soleil, męme s'il nous éclaire inconsciemment.
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
Ajouté par Simona Enache
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La Chambre
Ma chambre est pareille à mon âme,
Comme la mort l’est au sommeil :
Au fond de l’âtre, pas de flamme !
À la vitre, pas de soleil !
Les murailles sont recouvertes
D’un lamentable papier gris
Où l’ombre des persiennes vertes
Met des taches de vert-de-gris.
Au-dessus de mon chevet sombre
Pend un Christ à l’air ingénu,
Qui semble s’enfoncer dans l’ombre
Pour ne pas se montrer si nu.
Compagnon de ma destinée,
Un crâne brisé, lisse et roux,
Du haut de l’humble cheminée
Me regarde avec ses deux trous.
Des rideaux lourds et très antiques
Se crispent sur le lit profond ;
De longs insectes fantastiques
Dansent et rampent au plafond.
Quand l’heure sonne à ma pendule,
Elle fait un bruit alarmant ;
Chaque vibration ondule
Et se prolonge étrangement.
L’ange de mes amours funèbres,
Porte toujours un domino,
Et chaque nuit, dans les ténèbres,
Va sangloter au piano.
Meubles, tableaux, fleurs, livres même,
Tout sent l’enfer et le poison,
Et, comme un drap, l’horreur qui m’aime
Enveloppe cette prison.
Triste chambre où l’ennui qui raille
Veille à mes côtés nuit et jour,
J’écris ces vers sur ta muraille,
Et je bénis ton noir séjour ;
Car le torrent aime le gouffre,
Et le hibou, l’obscurité ;
Car tu plais à mon cœur qui souffre
Par ton affreuse identité !
poésie de Maurice Rollinat
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Si les arbres changent parfois de patrie, c'est seulement à cause des frontičres.
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
Ajouté par Simona Enache
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Momentanément éclipsé, mon passé ne projetait plus devant moi cette ombre de lui-même que nous appelons notre avenir.
Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu (1919)
Ajouté par Simona Enache
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Souvenir de la Creuse
Tandis qu’au soleil lourd la campagne d’automne
Filait inertement son rêve de stupeur,
Nous traversions la brande aride et monotone
Où le merle envahi du spleen enveloppeur
Avait un vol furtif et tremblotant de peur.
Nous longions un pacage, un taillis, une vigne ;
Puis au fond du ravin que la ronce égratigne
Apparaissait la Creuse aux abords malaisés :
Alors tu t’asseyais, et j’apprêtais ma ligne
À l’ombre des coteaux rocailleux et boisés.
Lorsque j’avais trouvé dans l'onde qui moutonne,
Près d’un rocher garni d’écume et de vapeur,
L’endroit où le goujon folâtre et se cantonne,
Je fouettais le courant de mon fil agrippeur,
Et bientôt le poisson mordait l’appât trompeur.
Toi, sous un châtaignier majestueux et digne,
Aux coincoins du canard qui nageait comme un cygne,
Rêveuse, tu croquais des sites apaisés ;
Et je venais te voir quand tu me faisais signe,
À l’ombre des coteaux rocailleux et boisés.
Par des escarpements que le lierre festonne,
Un meunier s’en allait sur son baudet grimpeur ;
Des roulements pareils à ceux d’un ciel qui tonne
S’ébauchaient ; le pivert au bec dur et frappeur
Poussait un cri pointu dans l’air plein de torpeur.
Et nous, sans redouter la vipère maligne,
Avec des mots d’amour que le regard souligne,
Ayant pour seuls témoins les lézards irisés,
Nous causions tendrement sur la mousse bénigne,
À l’ombre des coteaux rocailleux et boisés.
ENVOI
Ô toi qui m’as grandi par ta candeur insigne,
Partout mon souvenir te cherche et te désigne ;
Et j’évoque le temps où j’avais les baisers
De ta bouche d’enfant, fraîche et couleur de guigne,
À l’ombre des coteaux rocailleux et boisés.
poésie de Maurice Rollinat
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Le plaisir peut s'appuyer sur l'illusion, mais le bonheur repose sur la réalité.
citation de Chamfort
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Extase du soir
Droits et longs, par les prés, de beaux fils de la Vierge
Horizontalement tremblent aux arbrisseaux.
La lumière et le vent vernissent les ruisseaux.
Et du sol, çà et là, la violette émerge.
Comme le ciel sans tache, incendiant d'azur
Les grands lointains des bois et des hauteurs farouches,
La rivière, au frisson de ses petites mouches,
A dormi, tout le jour, son miroitement pur.
Dans l'espace, à présent voilé sans être sombre,
Des morceaux lumineux joignent des places d'ombre,
Du ciel frais tombe un soir bleuâtre, extasiant.
Et, tandis que, pâmé, le peuplier s'allonge,
Le soleil bas, dans l'eau, fait un trou flamboyant
Où le regard brûlé s'abîme avec le songe.
poésie de Maurice Rollinat
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Extase du soir
Droits et longs, par les prés, de beaux fils de la Vierge
Horizontalement tremblent aux arbrisseaux.
La lumière et le vent vernissent les ruisseaux.
Et du sol, çà et là, la violette émerge.
Comme le ciel sans tache, incendiant d’azur
Les grands lointains des bois et des hauteurs farouches,
La rivière, au frisson de ses petites mouches,
A dormi, tout le jour, son miroitement pur.
Dans l’espace, à présent voilé sans être sombre,
Des morceaux lumineux joignent des places d’ombre,
Du ciel frais tombe un soir bleuâtre, extasiant.
Et, tandis que, pâmé, le peuplier s’allonge,
Le soleil bas, dans l’eau, fait un trou flamboyant
Où le regard brûlé s’abîme avec le songe.
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À une Dame créole
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés
Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d'orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites
Germer mille sonnets dans le coeur des poètes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal
Ajouté par Simona Enache
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