Un Etat totalitaire vraiment «efficient» serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude.
Aldous Huxley dans Le Meilleur des mondes (1931), traduction par Jules Castier
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Des citations similaires
Les parents du père Noël auraient aussi souhaité que leur fils existe vraiment.
citation de Jean-Michel Serveaux
Ajouté par Micheleflowerbomb
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Déclaration
L'amour que je sens, l'amour qui me cuit,
Ce n'est pas l'amour chaste et platonique,
Sorbet à la neige avec un biscuit;
C'est l'amour de chair, c'est un plat tonique.
Ce n'est pas l'amour des blondins pâlots
Dont le rêve flotte au ciel des estampes.
C'est l'amour qui rit parmi des sanglots
Et frappe à coups drus l'enclume des tempes.
C'est l'amour brûlant comme un feu grégeois.
C'est l'amour féroce et l'amour solide.
Surtout ce n'est pas l'amour des bourgeois.
Amour de bourgeois, jardin d'invalide.
Ce n'est pas non plus l'amour de roman,
Faux, prétentieux, avec une glose
De si, de pourquoi, de mais, de comment.
C'est l'amour tout simple et pas autre chose.
C'est l'amour vivant. C'est l'amour humain.
Je serai sincère et tu seras folle,
Mon coeur sur ton coeur, ma main dans ta main.
Et cela vaut mieux que leur faribole!
C'est l'amour puissant. C'est l'amour vermeil.
Je serai le flot, tu seras la dune.
Tu seras la terre, et moi le soleil.
Et cela vaut mieux que leur clair de lune!
poésie de Jean Richepin
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Combien de pharaons auraient imaginé qu'ils iraient, un jour, tout droit, des pyramides au British Muséum?
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
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Bien des livres auraient été plus clairs s'ils n'avaient pas voulu être si clairs.
Emmanuel Kant dans la préface de la Critique de la raison pure
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La plupart des gens passent leur vie en cherchant toujours quelque chose d'autre, ils traversent l'existence persuadés que leur objectif est fort lointain alors qu'autour d'eux se trouve tout ce dont ils ont besoin pour atteindre leur but.
citation de Fun-Chang
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La religion serait la névrose de contrainte universelle de l’humanité; comme celle de l’enfant, elle serait issue du complexe d’Œdipe, de la relation au père. Selon cette conception, il serait à prévoir que se détourner de la religion doit s’effectuer avec la fatale inexorabilité d’un processus de croissance et que nous nous trouvons aujourd’hui même au beau milieu de cette phase de développement.
Sigmund Freud dans L'avenir d'une illusion
Ajouté par Simona Enache
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La plupart des hommes ne parviennent pas à réaliser leurs désirs vitaux parce que leur attitude envers la vie est fausse, parce qu'ils attendent trop peu ou rien de la vie.
citation de K.O. Schmidt
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La plupart des êtres sont assoupis et l’ignorent. Ils sont nés endormis. Ils vivent dans leur sommeil et meurent sans même se rendre compte qu’ils ont passé leur vie endormis. Ils ne saisissent jamais le charme et la beauté de cette aventure que nous appelons l’existence.
citation de Anthony de Mello
Ajouté par Micheleflowerbomb
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Les Deux Petits Frères
Ils s’en reviennent de l’école,
Un livre dans leur petit sac.
— Au loin, on entend le ressac
De la Creuse qui dégringole.
L’aîné rapporte une bricole,
De la chandelle et du tabac.
Ils s’en reviennent de l’école,
Un livre dans leur petit sac.
Mais la nuit vient ; dans sa rigole
La grenouille fait son coac,
Et tous les deux, ayant le trac
Et tirant leur pied qui se colle,
Ils s’en reviennent de l’école.
poésie de Maurice Rollinat
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Où que je tourne l'oeil, soit vers le Capitole
Où que je tourne l'oeil, soit vers le Capitole,
Vers les bains d'Antonin ou Dioclétien,
Et si quelque oeuvre encor dure plus ancien
De la porte Saint-Paul jusques à Ponte-mole :
Je déteste à part moi ce vieux faucheur, qui vole,
Et le ciel, qui ce tout a réduit en un rien :
Puis songeant que chacun peut répéter le sien,
Je me blâme, et connais que ma complainte est folle.
Aussi serait celui par trop audacieux,
Qui voudrait accuser ou le temps ou les cieux,
Pour voir une médaille ou colonne brisée.
Et qui sait si les cieux referont point leur tour,
Puisque tant de seigneurs nous voyons chacun jour
Bâtir sur la Rotonde et sur le Colisée ?
poésie de Joachim du Bellay
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Ballade de la grosse Margot
Se j'aime et sers la belle de bon hait.
M'en devez-vous tenir ne vil ne sot?
Elle a en soi des biens à fin souhait.
Pour son amour ceins bouclier et passot;
Quand viennent gens, je cours et happe un pot,
Au vin m'en vois, sans démener grand bruit;
Je leur tends eau, fromage, pain et fruit.
S'ils payent bien, je leur dis que "bien stat;
Retournez ci, quand vous serez en ruit,
En ce bordeau où tenons notre état."
Mais adoncques il y a grand déhait
Quand sans argent s'en vient coucher Margot;
Voir ne la puis, mon coeur à mort la hait.
Sa robe prends, demi-ceint et surcot,
Si lui jure qu'il tendra pour l'écot.
Par les côtés se prend cet Antéchrist,
Crie et jure par la mort Jésus-Christ
Que non fera. Lors empoigne un éclat;
Dessus son nez lui en fais un écrit,
En ce bordeau où tenons notre état.
Puis paix se fait et me fait un gros pet,
Plus enflé qu'un velimeux escarbot.
Riant, m'assied son poing sur mon sommet,
"Go! go!" me dit, et me fiert le jambot.
Tous deux ivres, dormons comme un sabot.
Et au réveil, quand le ventre lui bruit,
Monte sur moi que ne gâte son fruit.
Sous elle geins, plus qu'un ais me fais plat,
De paillarder tout elle me détruit,
En ce bordeau où tenons notre état.
Vente, grêle, gèle, j'ai mon pain cuit.
Ie suis paillard, la paillarde me suit.
Lequel vaut mieux? Chacun bien s'entresuit.
L'un l'autre vaut; c'est à mau rat mau chat.
Ordure aimons, ordure nous assuit;
Nous défuyons honneur, il nous défuit,
En ce bordeau où tenons notre état.
poésie de Francois Villon
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Les Deux Poitrinaires
La brise en soupirant caresse l’herbe haute.
Tous les deux, bouche ouverte, ils marchent côte à côte,
Dos voûté, cou fluet ;
Près d’une haie en fleurs où l'ébène des mûres
Luit dans le fouillis vert des mignonnes ramures,
Ils vont, couple muet.
Ils ont la face blanche et les pommettes rouges ;
Comme les débauchés qui vivent dans les bouges
On les voit chanceler.
Leur œil vaguement clair dans un cercle de bistre
A cette fixité nonchalante et sinistre
Qui vous fait reculer.
Ils ont une toux sèche, aiguë, intermittente.
Elle, après chaque accès, est toute palpitante,
Et lui, crache du sang !
Et l'on flaire la mort à ces poignants symptômes,
Et l’aspect douloureux de ces vivants fantômes
Opprime le passant.
Ils se serrent les mains dans une longue étreinte
Avec le tremblement de la pudeur contrainte
Se choquant au désir,
Et pour mieux savourer l’amour qui les enfièvre,
L’une à l’autre parfois se colle chaque lèvre,
Folles de se saisir.
Autour d’eux tout s’éveille et songe à se refaire.
Homme et bête à plein souffle aspirent l’atmosphère,
Rajeunis et contents.
Tout germe et refleurit ; eux, ils sont chlorotiques ;
Tout court ; et chaque pas de ces pauvres étiques
Les rend tout haletants.
Eux seuls font mal à voir, les amants poitrinaires
Avec leurs regards blancs comme des luminaires,
Et leur maigre longueur ;
Je ne sais quoi de froid, d’étrange et de torpide
Sort de ce couple errant, hagard, presque stupide
À force de langueur.
Et pourtant il leur faut l’amour et ses morsures !
Dépravés par un mal, aiguillon des luxures,
Ils avancent leur mort ;
Et le suprême élan de leur force brisée
S’acharne à prolonger dans leur chair épuisée
Le frisson qui les tord.
Se posséder ! Pour eux que la tristesse inonde,
C’est l’oubli des douleurs pendant une seconde,
C’est l’opium d’amour !
Ils se sentent mourir avec béatitude
Dans ce spasme sans nom dont ils ont l’habitude,
Jour et nuit, nuit et jour !
Ensemble ils ont passé par les phases funèbres
Où les nœuds acérés de leurs frêles vertèbres
Leur ont crevé la peau ;
Ensemble ils ont grincé de la même torture :
Donc, ils veulent payer ensemble à la nature
L’inévitable impôt.
Et le gazon muet, quoique plein d’ironies,
Va voir l’accouplement de ces deux agonies
Naître et se consommer ;
Et les profonds échos répéteront les râles
De ces deux moribonds dont les lèvres si pâles
Revivent pour aimer !
poésie de Maurice Rollinat
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Les Rocs
Par delà les blés noirs, les froments et les seigles,
Loin des terrains boisés, poudreux, herbus et mous,
Au bord d’une rivière aux écumeux remous,
Ils songent, familiers des lézards et des aigles.
Aspect fantomatique, inertie et stupeur,
Jeunesse qui survit à des milliers d’années,
Silence des cœurs morts et des âmes damnées,
Ils ont tout ce qui trouble et tout ce qui fait peur.
La rivière qui hurle et moutonne à leur base
Leur devient un miroir torrentueux et fou,
Et, quand l’hiver la fait déborder de son trou,
Les cravache d’écume et les gifle de vase.
Au mois où le zéphyr plein de suavité
Emporte les parfums de la fleur qu’il balance,
L’aspic y vient montrer sa tête en fer de lance
Au bord de la fissure et de la cavité.
Anxieux, dans la brume, on dirait qu’ils attendent
Je ne sais quel départ aux mystiques adieux ;
N’ont-ils pas l’air de voir ? Et cependant point d’yeux ;
Point d’oreilles : pourtant l’on dirait qu’ils entendent.
Et, colosses navrés de ce pays affreux,
Ils alarment au loin les vallons et les côtes,
Car le cri des hiboux, leurs invisibles hôtes,
Est la funèbre voix qui sanglote pour eux.
Groupés là comme un tas de monstrueuses bêtes,
Ils veillent tristement, les horribles rochers,
Que le soleil les brûle ou qu’ils soient accrochés
Par les feux zigzagueurs et grondants des tempêtes !
L’un dont la pointe oblongue imite un coutelas,
Et dont chaque lézarde a l’air d’une blessure,
Rongé de champignons, d’herbe et de moisissure,
Se penche avec un air effroyablement las.
Un autre figurant un couvercle de bière
Qui serait tout debout sous les grands cieux pensifs,
Fait tinter par instants sur les feuilles des ifs
L’éternel suintement des larmes de la pierre.
Et tous, diversement lépreux et bossués,
Rendent la solitude encore plus déserte,
Et par leur seul aspect qui glace et déconcerte,
Disent leurs maux soufferts et leurs ennuis sués.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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J'ai dans mon coeur...
J’ai dans mon cœur, dont tout voile s’écarte,
Deux bancs d’ivoire, une table en cristal,
Où sont assis, tenant chacun leur carte,
Ton faux amour et mon amour loyal.
J’ai dans mon cœur, dans mon cœur diaphane,
Ton nom chéri qu’enferme un coffret d’or;
Prends-en la clef, car nulle main profane
Ne doit l’ouvrir ni ne l’ouvrit encor.
Fouille mon cœur, ce cœur que tu dédaignes
Et qui pourtant n’est peuplé que de toi,
Et tu verras, mon amour, que tu règnes
Sur un pays dont nul homme n’est roi!
poésie de Théophile Gautier de España (1841)
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Les Morts-vivants
Heureux qui vit sans se connaître
Indéfiniment établi
Dans la paix de son propre oubli,
À la surface de son être !
Car les clairvoyants du destin
Vivent la mort lente et soufferte,
Sentant partout la tombe ouverte
Au bord de leur pas incertain.
Ils ont usé la patience
Comme ils ont épuisé l’orgueil ;
Toute leur âme est un cercueil
Où se débat la conscience.
Leur existence n’est, au fond,
Qu’une spectrale survivance
Où se confesse par avance
L’inanité de ce qu’ils font.
Le doute dans sa foi d’artiste,
De penseur et de citoyen,
Hélas ! ils n’ont plus le moyen
D’échapper à ce mal si triste !
Épaves de l’humanité,
Cœurs vides, naufragés suprêmes,
Ils traînent le dégoût d’eux-mêmes
À travers la fatalité.
Hors des mirages, des mensonges,
Des espérances, des projets,
Ils sentent qu’ils sont des objets
Fantomatisés par des songes.
D’où leur viendrait-il un secours,
Puisque leur volonté s’achève
En constatant la fin du rêve
À chaque degré de son cours ?
Comme un fruit doué de pensée
Qui guetterait obstinément
Le graduel enfoncement
De la vermineuse percée,
Chacun d’eux, exact à nourrir
Sa funéraire inquiétude,
Espionne sa décrépitude,
Se regarde et s’entend mourir.
L’idée horrible qui les hante
Poursuit leur fièvre et leur torpeur !
Ils se reposent dans la peur,
Ils agissent dans l’épouvante.
De tous les néants du passé
Leur avenir grouille et s’encombre,
Et leur Aujourd’hui n’est que l’ombre
De leur lendemain trépassé.
Si bien que la Mort qui les frôle
Assiste même à leur présent
Et que son œil stérilisant
Y lit par-dessus leur épaule.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Les Trois Noyers
Qui les planta là, dans ces flaques,
Au cœur même de ces cloaques ?
Aucun ne le sait, mais on croit
Au surnaturel de l’endroit.
Narguant les ans et les tonnerres,
Les trois grands arbres centenaires
Croissent au plus creux du pays,
Aussi redoutés que haïs.
À leur groupe un effroi s’attache.
Nul n’oserait brandir sa hache
Contre l’un de ces trois noyers
Qu’on appelle les trois sorciers.
Car, si le hasard les rassemble,
Il fait aussi qu’ils se ressemblent :
Ils sont d’aspect énorme et rond,
Jumeaux de la tête et du tronc.
Ils ont la même étrange mousse,
Et le même gui monstre y pousse.
Ils sont également tordus,
Bossués, ridés et fendus.
Et, de tous points, jusqu’au gris marbre
De leur écorce, les trois arbres
Pour les yeux forment en effet
Un trio sinistre parfait.
Par le glacé de leur ombrage
Ils rendent à ce marécage
L’humidité qu’y vont pompant
Leurs grandes racines-serpent.
Au-dessus du jonc et de l’aune
Leur feuillage verdâtre et jaune
Tour à tour fixe et clapotant
Est tout le portrait de l’étang.
On ne voit que le noir plumage
Du seul corbeau dans leur branchage ;
Et c’est le diable, en tapinois,
Qui, tous les ans, cueille leurs noix.
On dit qu’ils ont les facultés,
Les façons de l’humanité,
Qu’ils parlent entre eux, se déplacent,
Qu’ils se rapprochent, s’entrelacent.
On ajoute, même, tout bas,
Qu’on les a vus, du même pas,
Cheminer roides, côte à côte,
Dressant au loin leur taille haute.
Et l’on prétend que leurs crevasses,
Autant d’âpres gueules vivaces,
Ont fait plus d’un repas hideux
Des pâtres égarés près d’eux.
Enfin, tous trois ont leur chouette
Qui, le jour, n’étant pas muette,
Pousse des plaintes de damné
Dès que le ciel s’est charbonné.
Et chacune prédit un sort :
L’une clame la maladie,
Une autre annonce l’agonie,
La troisième chante la mort.
C’est pourquoi, funeste et sacrée,
L’horreur épaissit désormais
Leur solitude. Pour jamais
On se sauve de leur contrée !
poésie de Maurice Rollinat
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Les trois noyers
Qui les planta là, dans ces flaques,
Au cœur même de ces cloaques ?
Aucun ne le sait, mais on croit
Au surnaturel de l'endroit.
Narguant les ans et les tonnerres,
Les trois grands arbres centenaires
Croissent au plus creux du pays,
Aussi redoutés que haïs.
A leur groupe un effroi s'attache.
Nul n'oserait brandir sa hache
Contre l'un de ces trois noyers
Qu'on appelle les trois sorciers.
Car, si le hasard les rassemble,
Il fait aussi qu'ils se ressemblent :
Ils sont d'aspect énorme et rond,
Jumeaux de la tête et du tronc.
Ils ont la même étrange mousse,
Et le même gui monstre y pousse.
Ils sont également tordus,
Bossués, ridés et fendus.
Et, de tous points, jusqu'au gris marbre
De leur écorce, les trois arbres
Pour les yeux forment en effet
Un trio sinistre parfait.
Par le glacé de leur ombrage
Ils rendent à ce marécage
L'humidité qu'y vont pompant
Leurs grandes racines-serpent.
Au-dessus du jonc et de l'aune
Leur feuillage verdâtre et jaune
Tour à tour fixe et clapotant
Est tout le portrait de l'étang.
On ne voit que le noir plumage
Du seul corbeau dans leur branchage ;
Et c'est le diable, en tapinois,
Qui, tous les ans, cueille leurs noix.
On dit qu'ils ont les facultés,
Les façons de l'humanité,
Qu'ils parlent entre eux, se déplacent,
Qu'ils se rapprochent, s'entrelacent.
On ajoute, même, tout bas,
Qu'on les a vus, du même pas,
Cheminer roides, côte à côte,
Dressant au loin leur taille haute.
Et l'on prétend que leurs crevasses,
Autant d'âpres gueules vivaces,
Ont fait plus d'un repas hideux
Des pâtres égarés près d'eux.
Enfin, tous trois ont leur chouette
Qui, le jour, n'étant pas muette,
Pousse des plaintes de damné
Dès que le ciel s'est charbonné.
Et chacune prédit un sort :
L'une clame la maladie,
Une autre annonce l'agonie,
La troisième chante la mort.
C'est pourquoi, funeste et sacrée,
L'horreur épaissit désormais
Leur solitude. Pour jamais
On se sauve de leur contrée !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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S’il n’y avait pas de microscope, les microbes n’auraient pas la folie des grandeurs.
aphorisme de Mikhaïl Kouzmine de Une maison chauffée par les utopies, traduction par Sophie Benech
Ajouté par Dan Costinaş
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Un Dieu suppose une création, c'est-? -dire un instant où il n'y eut rien, ou bien un instant où tout fut dans le chaos. Si l'un ou l'autre de ces états était un mal, pourquoi votre Dieu le laissait-il subsister? Etait-il un bien, pourquoi le change-t-il? Mais si tout est bien maintenant, votre Dieu n'a plus rien ? faire: or, s'il est inutile, peut-il être puissant, et s'il n'est pas puissant peut-il être Dieu; si la nature se meut elle-même enfin, ? quoi sert le moteur?
Marquis de Sade dans Justine
Ajouté par Simona Enache
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Ce n'est pas leur amour de l'humanité, c'est l'impuissance de leur amour qui a empêché les chrétiens d'aujourd'hui de nous faire monter sur le bûcher.
citation de Friedrich Nietzsche
Ajouté par Simona Enache
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