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Edmond Rostand

Servons-nous du malheur. Un jour, un jardinier m'a dit cette parole ingénue et profonde : si Job avait planté des fleurs sur son fumier, il aurait eu les fleurs les plus belles du monde !

citation de Edmond RostandSignalez un problèmeDes citations similaires
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Charles Baudelaire

Alchimie de la douleur

L'un t'éclaire avec son ardeur,
L'autre en toi met son deuil, Nature!
Ce qui dit à l'un: Sépulture!
Dit à l'autre: Vie et splendeur!

Hermès inconnu qui m'assistes
Et qui toujours m'intimidas,
Tu me rends l'égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes;

Par toi je change l'or en fer
Et le paradis en enfer;
Dans le suaire des nuages

Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.

poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du malSignalez un problèmeDes citations similaires
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Charles Baudelaire

Bien loin d'ici

C'est ici la case sacrée
Où cette fille très parée,
Tranquille et toujours préparée,

D'une main éventant ses seins,
Et son coude dans les coussins,
Écoute pleurer les bassins:

C'est la chambre de Dorothée.
— La brise et l'eau chantent au loin
Leur chanson de sanglots heurtée
Pour bercer cette enfant gâtée.

Du haut en bas, avec grand soin.
Sa peau délicate est frottée
D'huile odorante et de benjoin.
— Des fleurs se pâment dans un coin.

poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du malSignalez un problèmeDes citations similaires
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La Putréfaction

Au fond de cette fosse moite
D’un perpétuel suintement,
Que se passe-t-il dans la boîte,
Six mois après l’enterrement ?

Verrait-on encor ses dentelles ?
L’œil a-t-il déserté son creux ?
Les chairs mortes ressemblent-elles
À de grands ulcères chancreux ?

La hanche est-elle violâtre
Avec des fleurs de vert-de-gris,
Couleurs que la Mort idolâtre,
Quand elle peint ses corps pourris ?

Pendant qu’un pied se décompose,
L’autre sèche-t-il, blanc, hideux,
Ou l’horrible métamorphose
S’opère-t-elle pour les deux ?

Le sapin servant d’ossuaire
Se moisit-il sous les gazons ?
Le cadavre dans son suaire
A-t-il enfin tous ses poisons ?

Sous le drap que mangent et rouillent
L'humidité froide et le pus,
Les innombrables vers qui grouillent
Sont-ils affamés ou repus ?

Que devient donc tout ce qui tombe
Dans le gouffre ouvert nuit et jour ?
— Ainsi, j’interrogeais la tombe
D’une fille morte d’amour.

Et la tombe que les sceptiques
Rayent toujours de l’avenir,
Me jeta ces mots dramatiques
Qui vivront dans mon souvenir :

« Les seins mignons dont tu raffoles,
« Questionneur inquiétant,
« Et les belles lèvres si folles,
« Les lèvres qui baisèrent tant,

« Toutes ces fleurs roses et blanches
« Sont les premières à pourrir
« Dans la prison des quatre planches,
« Que nulle main ne peut ouvrir.

« Mais, quant à l’âme, revit-elle ?
« Avec son calme ou ses remords,
« Faut-il crier qu’elle est mortelle
« Ou qu’elle plane sur les morts ?

« Je ne sais ! Mais apprends que l’ombre
« Que l’homme souffre en pourrissant :
« Le cadavre est un muet sombre,
« Qui ne dit pas ce qu’il ressent !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Charles Baudelaire

La Rançon

L'homme a, pour payer sa rançon,
Deux champs au tuf profond et riche,
Qu'il faut qu'il remue et défriche
Avec le fer de la raison;

Pour obtenir la moindre rose,
Pour extorquer quelques épis,
Des pleurs salés de son front gris
Sans cesse il faut qu'il les arrose.

L'un est l'Art, et l'autre l'Amour.
— Pour rendre le juge propice,
Lorsque de la stricte justice
Paraîtra le terrible jour,

Il faudra lui montrer des granges
Pleines de moissons, et des fleurs
Dont les formes et les couleurs
Gagnent le suffrage des Anges.

poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du malSignalez un problèmeDes citations similaires
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Charles Baudelaire

La Béatrice

Dans des terrains cendreux, calcinés, sans verdure,
Comme je me plaignais un jour à la nature,
Et que de ma pensée, en vaguant au hasard,
J'aiguisais lentement sur mon coeur le poignard,
Je vis en plein midi descendre sur ma tête
Un nuage funèbre et gros d'une tempête,
Qui portait un troupeau de démons vicieux,
Semblables à des nains cruels et curieux.
À me considérer froidement ils se mirent,
Et, comme des passants sur un fou qu'ils admirent,
Je les entendis rire et chuchoter entre eux,
En échangeant maint signe et maint clignement d'yeux:

— "Contemplons à loisir cette caricature
Et cette ombre d'Hamlet imitant sa posture,
Le regard indécis et les cheveux au vent.
N'est-ce pas grand'pitié de voir ce bon vivant,
Ce gueux, cet histrion en vacances, ce drôle,
Parce qu'il sait jouer artistement son rôle,
Vouloir intéresser au chant de ses douleurs
Les aigles, les grillons, les ruisseaux et les fleurs,
Et même à nous, auteurs de ces vieilles rubriques,
Réciter en hurlant ses tirades publiques?"

J'aurais pu (mon orgueil aussi haut que les monts
Domine la nuée et le cri des démons)
Détourner simplement ma tête souveraine,
Si je n'eusse pas vu parmi leur troupe obscène,
Crime qui n'a pas fait chanceler le soleil!
La reine de mon coeur au regard nonpareil
Qui riait avec eux de ma sombre détresse
Et leur versait parfois quelque sale caresse.

poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du malSignalez un problèmeDes citations similaires
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XXL

Qu'on soit des filles de
Cocktails, belles
Qu'on soit des filles des
Fleurs de pubelles
Toutes les mêmes
Qu'on soit des croissants de lune
Qu'on soit des monts de Saturne
Pour l'I.V.G. on en bulle
Nous on a

On a besoin d'amour
On a besoin d'amour
Besoin d'un amour XXL
On veut de l'amour XXL

Qu'on soit des filles de
L'histoire, rares
Qu'on soit des filles de
Fleurs de trottoirs
C'est comme ça

Qu'on soit Paul en Pauline
Faire la Une des magazines
Négatives ou positives
Toutes les filles

Elles ont besoin d'amour
On a besoin d'amour
Besoin d'un amour XXL
On veut de l'amour XXL

On a besoin d'amour
Besoin d'une flamme
Et de vague à l'âme
On a besoin d'amour
Besoin d'un regard
De peau et de larmes
Besoin d'un amour XXL
Besoin d'une flamme
Et de vague à l'âme
On veut de l'amour XXL
Besoin d'un regard
De peau et de larmes.

chanson interprété par Mylene FarmerSignalez un problèmeDes citations similaires
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Tristan Tzara

A une morte

Tu avances toujours aux confins de la nuit
le feu s’est éteint où finit la patience
même les pas sur des chemins imprévus
n’éveillent plus la magie des buts

braises braises
l’amour s’en souvient

rien ne nous distrait de l’attente assise
sur les genoux enfants aux plénitudes chaudes
pourrais-je oublier le son de cette voix
qui contribue à répandre la lumière
au-delà de toute présence

fraises fraises
à l’appel des lèvres

comme la mer contenue
toute une vie enlacée
et sur les innombrables poitrines des vagues
l’incessant froissement des ours effleurés

rêves rêves
au silence de braise

pourrais-je oublier l’attente comblée
le temps ramassé sur lui-même
le jour jaillissant de chaque parole dite
le long embrasement de la durée conquise

sèves sèves
ma soif s’en souvient.

poésie de Tristan Tzara (1961)Signalez un problèmeDes citations similaires
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Jacques Prevert

Le cancre

Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le cœur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.

poésie de Jacques PrevertSignalez un problèmeDes citations similaires
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Charles Baudelaire

Élévation

u-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal (1857)Signalez un problèmeDes citations similaires
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Comme jadis l'ame de l'univers

Comme jadis l'ame de l'univers
Enamourée en sa beaulté profonde,
Pour façonner cette grand' forme ronde,
Et l'enrichir de ses thesors divers,

Courbant sur nous son temple aux yeulx ouvers,
Separa l'air, le feu, la terre, et l'onde,
Et pour tirer les semences du monde
Sonda le creux des abismes couvers :

Non autrement, ô l'ame de ma vie !
Tu feus à toy par toymesme ravie
Te voyant peinte en mon affection,

Lors ton regard d'un accord plus humain
Lia mes sens, ou Amour de sa main
Forma le rond de ta perfection.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Si les larmes servaient de remède au malheur

Si les larmes servaient de remède au malheur,
Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter,
Et ne se trouverait rien si cher que le pleur.

Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur :
Car soit qu'on ne se veuille en pleurant tourmenter,
Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter,
On ne peut divertir le cours de la douleur.

Le coeur fait au cerveau cette humeur exhaler,
Et le cerveau la fait par les yeux dévaler,
Mais le mal par les yeux ne s'alambique pas.

De quoi donques nous sert ce fâcheux larmoyer?
De jeter, comme on dit, l'huile sur le foyer,
Et perdre sans profit le repos et repas.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Un déjeuner champêtre

La Justice tardant à faire la levée
Du cadavre lardé de coups,
Les gendarmes, là-bas, mangent sur leurs genoux,
En attendant son arrivée.

L’énorme assassiné que la vermine mange
Repose encore assez loin d’eux.
Il dort au fond du val son gisement hideux
Entre quatre grands murs de grange.

Pourtant, de leur côté, passe claquante et lourde
Une brise d’orage où poind
La puanteur subtile et de moins en moins sourde
Que le corps souffle de son coin.

Puis, le miasme épaissit, substituant son goût
À celui de leurs victuailles :
Ils mangent du cadavre exhalant coup sur coup
Tout le poison de ses entrailles.

« Ma foi ! moi j’n’y tiens plus ! dit le grand au petit :
Qui diable aurait jamais cru qu’à pareill’ distance
Ça s’rait v’nu jusque-là nous couper l’appétit ? »
L’autre répond : « Pour moi ça n’a pas d’importance !

C’est vrai que l’vent, complic’ du mort,
Pour l’instant promène un peu fort
Le désagrément d’son haleine,

Mais, on s’y habitue à la fin…
Et, ma foi, tant pis ! j’ai si faim
Que j’mang’rai ma part et la tienne ! »

Le voiturier qui vient, un grave et vieux barbon,
Conclut : « Ell’ s’en fout la nature,
Q’ça sent’ mauvais ou q’ça sent’ bon !
La terr’ donn’ des fleurs et r’çoit d’la pourriture.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Les Papillons

Ils sortent radieux et doux
Des limbes de la chrysalide
Et frôlent dans les chemins roux
Les ronces, les buis et les houx.
Pour voir les vieux murs pleins de trous
Et que la mousse consolide,
Ils sortent radieux et doux
Des limbes de la chrysalide.

Par eux, les buveurs de parfums,
Toutes les fleurs sont respirées ;
Ils vont des coudriers défunts
Aux nénuphars des étangs bruns ;
Et par eux, les chers importuns
Des solitudes éplorées,
Par eux, les buveurs de parfums
Toutes les fleurs sont respirées.

Rouges, gris, noirs, jaunes et blancs,
Lamés d’azur, teintés de rose,
Ils rasent, gais et nonchalants,
La touffe d’herbe aux bouts tremblants ;
Et par les midis accablants
Ils voyagent dans l’air morose,
Rouges, gris, noirs, jaunes et blancs,
Lamés d’azur, teintés de rose.

Ils sont portés par le vent lourd
Ainsi que la feuille par l’onde ;
Au-dessus du ruisseau qui court
Leur vol est somnolent et court.
Seuls, dans le crépitement sourd
De la campagne verte et blonde,
Ils sont portés par le vent lourd
Ainsi que la feuille par l’onde.

Sur les fougères des grands prés
Et les genêts aux gousses noires,
Sur les coquelicots pourprés,
Ils frémissent tous effarés.
Et l’on voit leurs tons diaprés,
Éblouissants comme des moires,
Sur les fougères des grands prés
Et les genêts aux gousses noires.

Les papillons perdent un peu
De la poussière de leurs ailes
Dans le bonjour et dans l’adieu
Qu’ils murmurent au chardon bleu ;
Et, maintes fois, dans plus d’un jeu
Avec leurs sœurs, les demoiselles,
Les papillons perdent un peu
De la poussière de leurs ailes.

Sur la côte où le lézard vert
Glisse avec un frisson d’étoile,
Ils s’arrêtent sous le ciel clair
Au milieu d’un calice ouvert :
Leurs ailes bien jointes ont l’air
D’une toute petite voile,
Sur la côte où le lézard vert
Glisse avec un frisson d’étoile.

La pâquerette ou le bluet
Les prend pour des fleurs envolées
Et l’oiseau, d’un œil inquiet,
Les suit sur son rameau fluet.
Jolis rôdeurs au vol muet,
Quand ils passent dans les vallées,
La pâquerette ou le bluet
Les prend pour des fleurs envolées.

Le Paon-de-jour sur le zéphyr
Sème des pierres précieuses ;
Jais, corail, topaze et saphir ;
Sur la rose il vient s’assoupir ;
Sa vue arrête le soupir
Et rend les prunelles joyeuses :
Le Paon-de-jour sur le zéphyr
Sème des pierres précieuses.

Soudain le Sphinx-tête-de-Mort
Passe et dit : « Tu seras cadavre. »
On a dompté l’ennui qui mord,
On est à l’abri du remord.
Et libre, nonchalant et fort,
On s’en va sans rien qui nous navre.
Soudain le Sphinx-tête-de-Mort
Passe et dit : « Tu seras cadavre.

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Charles Baudelaire

À M. Eugène Fromentin à propos d'un importun qui se disait son ami

Il me dit qu'il était très riche,
Mais qu'il craignait le choléra;
— Que de son or il était chiche,
Mais qu'il goûtait fort l'Opéra;

— Qu'il raffolait de la nature,
Ayant connu monsieur Corot;
— Qu'il n'avait pas encor voiture,
Mais que cela viendrait bientôt;

— Qu'il aimait le marbre et la brique,
Les bois noirs et les bois dorés;
— Qu'il possédait dans sa fabrique
Trois contremaîtres décorés;

— Qu'il avait, sans compter le reste,
Vingt mille actions sur le Nord;
Qu'il avait trouvé, pour un zeste,
Des encadrements d'Oppenord;

Qu'il donnerait (fût-ce à Luzarches!)
Dans le bric-à-brac jusqu'au cou,
Et qu'au Marché des Patriarches
Il avait fait plus d'un bon coup;

Qu'il n'aimait pas beaucoup sa femme,
Ni sa mère; — mais qu'il croyait
A l'immortalité de l'âme,
Et qu'il avait lu Niboyet!

— Qu'il penchait pour l'amour physique,
Et qu'à Rome, séjour d'ennui,
Une femme, d'ailleurs phtisique,
Etait morte d'amour pour lui.

Pendant trois heures et demie,
Ce bavard, venu de Tournai,
M'a dégoisé toute sa vie;
J'en ai le cerveau consterné.

S'il fallait décrire ma peine,
Ce serait à n'en plus finir;
Je me disais, domptant ma haine:
«Au moins, si je pouvais dormir!»

Comme un qui n'est pas à son aise,
Et qui n'ose pas s'en aller,
Je frottais de mon cul ma chaise,
Rêvant de le faire empaler.

Ce monstre se nomme Bastogne;
Il fuyait devant le fléau.
Moi, je fuirai jusqu'en Gascogne,
Ou j'irai me jeter à l'eau,

Si dans ce Paris, qu'il redoute,
Quand chacun sera retourné,
Je trouve encore sur ma route
Ce fléau, natif de Tournai.

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Les clochettes

Maintenant, je suis malheureux
De rencontrer ces fleurs clochettes
A bords dentelés, violettes,
Sur les talus des chemins creux.

Et pourtant ces douces fluettes
Sont encor dans leur coin frileux,
Le perchoir des papillons bleus
Qui s'en font des escarpolettes.

Mais qu'importe ! La canicule
Tire à sa fin. L'été recule...
Et, pour l'oreille de mon coeur

Inquiet et pronostiqueur,
A petits tintements moroses
Ces fleurs sonnent le glas des choses.

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Les Clochettes

Maintenant, je suis malheureux
De rencontrer ces fleurs clochettes
À bords dentelés, violettes,
Sur les talus des chemins creux.

Et pourtant ces douces fluettes
Sont encor dans leur coin frileux,
Le perchoir des papillons bleus
Qui s’en font des escarpolettes.

Mais qu’importe ! La canicule
Tire à sa fin. L’été recule...
Et, pour l’oreille de mon cœur

Inquiet et pronostiqueur,
À petits tintements moroses
Ces fleurs sonnent le glas des choses.

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Comme un qui veut curer quelque cloaque immonde

Comme un qui veut curer quelque cloaque immonde,
S'il n'a le nez armé d'une contresenteur,
Étouffé bien souvent de la grand puanteur
Demeure enseveli dans l'ordure profonde :

Ainsi le bon Marcel ayant levé la bonde,
Pour laisser écouler la fangeuse épaisseur
Des vices entassés, dont son prédécesseur
Avait six ans devant empoisonné le monde

Se trouvant le pauvret de telle odeur surpris,
Tomba mort au milieu de son oeuvre entrepris,
N'ayant pas à demi cette ordure purgée.

Mais quiconque rendra tel ouvrage parfait,
Se pourra bien vanter d'avoir beaucoup plus fait
Que celui qui purgea les étables d'Augée.

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Octav Bibere

Si Dieu avait créé l'homme, non pas en argile, mais en pierre, le monde aurait-il été pareil?

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Le dictame

Ruminant au logis tout un passé funèbre
Où des ferments aigris de haine et de remord
Joignaient leur goût de fiel à des saveurs de mort,
J'entrais dans cette horreur où l'esprit s'enténèbre.

Quel qu'il fût, l'être humain, rien qu'avec sa présence
M'évoquant tant de mal que j'ai souffert par lui,
M'aurait envenimé. Contre un si noir ennui
Ma révolte grinçait de son insuffisance.

A la fin, je m'enfuis, je courus les vallées :
La paix de la lumière et de l'ombre mêlées
Noyait troupeau, feuillage, aux creux, sur les penchants ;

Et, guéri comme par un magique dictame,
Je compris, ce jour-là, que le calme des champs
Ramène à leur néant les chimères de l'âme.

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La Clairière

L’Engoulevent rôdait avec la souris chauve,
Lorsque sur la clairière au tapis verdoyant
La lune décocha son sourire ondoyant
Et mit à chaque feuille un glacis d’argent mauve.

Et j’envoyais du fond de cette forêt fauve
Un regard de mon cœur à l’astre chatoyant
Qui promenait sur l’herbe un reflet vacillant
Ainsi qu’une veilleuse au milieu d’une alcôve :

Soudain, je vis un être horriblement fluet
Qui cueillait çà et là des fleurs, d’un doigt muet.
Et tous les bruits du soir qui me semblaient si simples,

Ce bois stupéfié, cette lune dessus,
Me firent tressaillir, lorsque je m’aperçus
Que j’avais devant moi la chercheuse de Simples.

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