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Toutes choses par un pouvoir immortel, de près ou de loin, de manière secrète, les unes aux autres sont reliées. Si bien que tu ne peux cueillir une fleur sans troubler une étoile.

citation de Francis ThompsonSignalez un problèmeDes citations similaires
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Des citations similaires

Charles Baudelaire

Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;

Le soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du malSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Simona Enache
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Si tu ne peux pas être une étoile au firmament, sois une lampe dans ta maison.

proverbs arabesSignalez un problèmeDes citations similaires
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Les Papillons

Ils sortent radieux et doux
Des limbes de la chrysalide
Et frôlent dans les chemins roux
Les ronces, les buis et les houx.
Pour voir les vieux murs pleins de trous
Et que la mousse consolide,
Ils sortent radieux et doux
Des limbes de la chrysalide.

Par eux, les buveurs de parfums,
Toutes les fleurs sont respirées ;
Ils vont des coudriers défunts
Aux nénuphars des étangs bruns ;
Et par eux, les chers importuns
Des solitudes éplorées,
Par eux, les buveurs de parfums
Toutes les fleurs sont respirées.

Rouges, gris, noirs, jaunes et blancs,
Lamés d’azur, teintés de rose,
Ils rasent, gais et nonchalants,
La touffe d’herbe aux bouts tremblants ;
Et par les midis accablants
Ils voyagent dans l’air morose,
Rouges, gris, noirs, jaunes et blancs,
Lamés d’azur, teintés de rose.

Ils sont portés par le vent lourd
Ainsi que la feuille par l’onde ;
Au-dessus du ruisseau qui court
Leur vol est somnolent et court.
Seuls, dans le crépitement sourd
De la campagne verte et blonde,
Ils sont portés par le vent lourd
Ainsi que la feuille par l’onde.

Sur les fougères des grands prés
Et les genêts aux gousses noires,
Sur les coquelicots pourprés,
Ils frémissent tous effarés.
Et l’on voit leurs tons diaprés,
Éblouissants comme des moires,
Sur les fougères des grands prés
Et les genêts aux gousses noires.

Les papillons perdent un peu
De la poussière de leurs ailes
Dans le bonjour et dans l’adieu
Qu’ils murmurent au chardon bleu ;
Et, maintes fois, dans plus d’un jeu
Avec leurs sœurs, les demoiselles,
Les papillons perdent un peu
De la poussière de leurs ailes.

Sur la côte où le lézard vert
Glisse avec un frisson d’étoile,
Ils s’arrêtent sous le ciel clair
Au milieu d’un calice ouvert :
Leurs ailes bien jointes ont l’air
D’une toute petite voile,
Sur la côte où le lézard vert
Glisse avec un frisson d’étoile.

La pâquerette ou le bluet
Les prend pour des fleurs envolées
Et l’oiseau, d’un œil inquiet,
Les suit sur son rameau fluet.
Jolis rôdeurs au vol muet,
Quand ils passent dans les vallées,
La pâquerette ou le bluet
Les prend pour des fleurs envolées.

Le Paon-de-jour sur le zéphyr
Sème des pierres précieuses ;
Jais, corail, topaze et saphir ;
Sur la rose il vient s’assoupir ;
Sa vue arrête le soupir
Et rend les prunelles joyeuses :
Le Paon-de-jour sur le zéphyr
Sème des pierres précieuses.

Soudain le Sphinx-tête-de-Mort
Passe et dit : « Tu seras cadavre. »
On a dompté l’ennui qui mord,
On est à l’abri du remord.
Et libre, nonchalant et fort,
On s’en va sans rien qui nous navre.
Soudain le Sphinx-tête-de-Mort
Passe et dit : « Tu seras cadavre.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Platon

En toutes choses les extrêmes sont rares, les choses moyennes très communes.

citation de PlatonSignalez un problèmeDes citations similaires
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Emmanuel Kant

La religion, sans la conscience morale n'est qu'un culte superstitieux. On croit servir Dieu lorsque, par exemple, on le loue ou célèbre sa puissance, sa sagesse, sans penser à la manière d'obéir aux lois divines, sans même connaître et étudier cette sagesse et cette puissance. Pour certaines gens, les cantiques sont un opium pour la conscience et un oreiller sur lequel on peut tranquillement dormir.

Emmanuel Kant dans Réflexions sur l'éducationSignalez un problèmeDes citations similaires
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Les Choses

Non ! Ce n’est pas toujours le vent
Qui fait bouger l’herbe ou la feuille,
Et quand le zéphyr se recueille,
Plus d’un épi tremble souvent.

Soufflant le parfum qu’elle couve,
Suant le poison sécrété,
La fleur bâille à la volupté,
Et dit le désir qu’elle éprouve.

Certaines donnent le vertige
Par le monstrueux de leur air,
Engloutissent, pompent la chair,
Sont des gueules sur une tige.

L’eau rampe comme le nuage
Ou se darde comme l’éclair,
Faisant triste ou gai, terne ou clair
Sa rumeur ou son babillage.

Sans tous les jeux de la lumière,
Sans les ombres et les reflets,
Les rochers gris et violets
Se posturent à leur manière.

Tel pleure dans sa somnolence,
Un autre, sec comme le bois,
Aura cette espèce de voix
Qui fait marmonner le silence.

L’âme parcourt comme la sève
Les objets les plus abîmés
Dans la mort, — ils sont animés
Pour tous les organes du rêve :

Pour ceux-ci, l’exigu, l’énorme
Existent par le frôlement,
La couleur, le bruissement,
Par la senteur et par la forme.

Nous pensons que les choses vivent…
C’est pourquoi nous les redoutons.
Il est des soirs où nous sentons
Qu’elles nous parlent et nous suivent.

Par elles les temps nous reviennent,
Elles retracent l’effacé,
Et racontent l’obscur passé
Comme des vieux qui se souviennent.

Elles dégagent pour notre âme
Du soupçon ou de la pitié,
Paix, antipathie, amitié,
Du contentement ou du blâme.

À nos peines, à nos délices,
Participant à leur façon,
Suivant nos actes, elles sont
Des ennemis ou des complices.

Chacune, simple ou nuancée,
Émet de sa construction
Une signification
Qui s’inflige à notre pensée.

Plus d’une, à force de confire
En tête à tête avec le deuil
Prend la figure du cercueil
Et de la Mort pour ainsi dire.

Comme une autre, usuel témoin
D’une allégresse coutumière,
Met du rire et de la lumière,
De l’hilarité dans son coin.

Les saules pleureurs se roidissent
Dans l’éplorement infini,
La branche d’orme vous bénit,
Les bras des vieux chênes maudissent.

L’une a l’allure prophétesse,
Une autre exprime du tourment ;
Toutes rendent le sentiment
De la joie ou de la tristesse.

Celle-là que maigrit, allonge,
La crépusculaire vapeur,
Revêt le hideux de la peur
Et le fantastique du songe

L’assassin voit la nue en marbre
S’ensanglanter sur son chemin,
Et la hache grince à la main
Qui lui fait massacrer un arbre.

Souvent, l’aube lancine et froisse
Le remords avec sa fraîcheur,
Et la neige avec sa blancheur
Épand des ténèbres d’angoisse.

Si par son aspect telle chose
Toutes les fois ne nous dit rien,
À chaque rencontre d’où vient
Que notre œil l’évite ou s’y pose ?…

Notre intelligence retorse
Déshonore leur don brutal
En prêtant son savoir du mal
À ces aveugles de la force.

Hélas ! pour combien d’entre celles
Qui sont barbares par destin,
L’homme n’a qu’un but qu’il atteint :
Les rendre encore plus cruelles !

Que ce sentiment vienne d’elles
Ou leur soit supposé par nous,
On leur trouve un semblant jaloux
Quand nous leur sommes infidèles.

On le sent : comme à l’innocence
On leur doit pudeur et respect,
Et l’on offense leur aspect
Par la débauche et la licence.

L’âme habite bloc et poussière :
Toute forme d’inanimé.
Son frisson y bat renfermé
Comme le cœur de la matière.

Et, de leur air doux ou farouche,
Indifférent ou curieux,
Semblant nous regarder sans yeux,
Et nous interpeller sans bouche,

Comme nous, ces sœurs en mystère,
En horreur, en fatalité,
Reflètent pour l’éternité
L’ennui du ciel et de la terre.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Le Jeteur d'épervier

De loin, j’apercevais comme une forme humaine,
Noire et gesticulant d’une étrange façon,
En marchant au milieu de l’eau. — J’eus le frisson :
La mort s’offrait là-bas à quelque veuve en peine...

Et, longeant la rivière à travers le brouillard,
Je courais, pour tâcher de sauver le pauvre être,
Lorsqu’au lieu d’une femme en deuil, je vis un prêtre
Pêchant à l’épervier — sans rabat, le gaillard !

Souple et fort, poings tendus, à pleine corde... Floc !
Il le déployait rond — tout entier, d’un seul bloc.
Quant aux balles, ses dents n’avaient pas l’air d’y mordre...

Les coups se succédaient en tous sens, à foison...
À peine s’il avait dépoché son poisson
Qu’il relançait plus loin son filet, sans le tordre.
À clignotements frais, luisaient les cieux sans voiles,
Et, longtemps, je suivis près de l’eau, les doublant,
Le grand fantôme noir au grand épervier blanc
Qui semblait maintenant pêcher dans les étoiles !...

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Victor Hugo

Au bord de la mer

Vois, ce spectacle est beau. - Ce paysage immense
Qui toujours devant nous finit et recommence ;
Ces blés, ces eaux, ces prés, ce bois charmant aux yeux ;
Ce chaume où l'on entend rire un groupe joyeux ;
L'océan qui s'ajoute à la plaine où nous sommes ;
Ce golfe, fait par Dieu, puis refait par les hommes,
Montrant la double main empreinte en ses contours,
Et des amas de rocs sous des monceaux de tours ;
Ces landes, ces forêts, ces crêtes déchirées ;
Ces antres à fleur d'eau qui boivent les marées ;
Cette montagne, au front de nuages couvert,
Qui dans un de ses plis porte un beau vallon vert,
Comme un enfant des fleurs dans un pan de sa robe ;
La ville que la brume à demi nous dérobe,
Avec ses mille toits bourdonnants et pressés ;
Ce bruit de pas sans nombre et de rameaux froissés,
De voix et de chansons qui par moments s'élève ;
Ces lames que la mer amincit sur la grève,
Où les longs cheveux verts des sombres goëmons
Tremblent dans l'eau moirée avec l'ombre des monts ;
Cet oiseau qui voyage et cet oiseau qui joue ;
Ici cette charrue, et là-bas cette proue,
Traçant en même temps chacune leur sillon ;
Ces arbres et ces mâts, jouets de l'aquilon ;
Et là-bas, par-delà les collines lointaines,
Ces horizons remplis de formes incertaines ;
Tout ce que nous voyons, brumeux ou transparent,
Flottant dans les clartés, dans les ombres errant,
Fuyant, debout, penché, fourmillant, solitaire,
Vagues, rochers, gazons, - regarde, c'est la terre !

Et là-haut, sur ton front, ces nuages si beaux
Où pend et se déchire une pourpre en lambeaux ;
Cet azur, qui ce soir sera l'ombre infinie ;
Cet espace qu'emplit l'éternelle harmonie ;
Ce merveilleux soleil, ce soleil radieux
Si puissant à changer toute forme à nos yeux
Que parfois, transformant en métaux les bruines,
On ne voit plus dans l'air que splendides ruines,
Entassements confus, amas étincelants
De cuivres et d'airains l'un sur l'autre croulants,
Cuirasses, boucliers, armures dénouées,
Et caparaçons d'or aux croupes des nuées ;
L'éther, cet océan si liquide et si bleu,
Sans rivage et sans fond, sans borne et sans milieu,
Que l'oscillation de toute haleine agite,
Où tout ce qui respire, ou remue, ou gravite,
A sa vague et son flot, à d'autres flots uni,
Où passent à la fois, mêlés dans l'infini,
Air tiède et vents glacés, aubes et crépuscules,
Bises d'hiver, ardeur des chaudes canicules,
Les parfums de la fleur et ceux de l'encensoir,
Les astres scintillant sur la robe du soir,
Et les brumes de gaze, et la douteuse étoile,
Paillette qui se perd dans les plis noirs du voile,
La clameur des soldats qu'enivre le tambour,
Le froissement du nid qui tressaille d'amour,
Les souffles, les échos, les brouillards, les fumées,
Mille choses que l'homme encor n'a pas nommées,
Les flots de la lumière et les ondes du bruit,
Tout ce qu'on voit le jour, tout ce qu'on sent la nuit ;
Eh bien ! nuage, azur, espace, éther, abîmes,
Ce fluide océan, ces régions sublimes
Toutes pleines de feux, de lueurs, de rayons,
Où l'âme emporte l'homme, où tous deux nous fuyons,
Où volent sur nos fronts, selon des lois profondes,
Près de nous les oiseaux et loin de nous les mondes,
Cet ensemble ineffable, immense, universel,
Formidable et charmant, - contemple, c'est le ciel !

Oh oui ! la terre est belle et le ciel est superbe ;
Mais quand ton sein palpite et quand ton oeil reluit,
Quand ton pas gracieux court si léger sur l'herbe
Que le bruit d'une lyre est moins doux que son bruit ;

Lorsque ton frais sourire, aurore de ton âme,
Se lève rayonnant sur moi qu'il rajeunit,
Et de ta bouche rose, où naît sa douce flamme,
Monte jusqu'à ton front comme l'aube au zénith ;

Quand, parfois, sans te voir, ta jeune voix m'arrive,
Disant des mots confus qui m'échappent souvent,
Bruit d'une eau qui se perd sous l'ombre de sa rive
Chanson d'oiseau caché qu'on écoute en rêvant ;

Lorsque ma poésie, insultée et proscrite,
Sur ta tête un moment se repose en chemin ;
Quand ma pensée en deuil sous la tienne s'abrite,
Comme un flambeau de nuit sous une blanche main ;

Quand nous nous asseyons tous deux dans la vallée ;
Quand ton âme, soudain apparue en tes yeux,
Contemple avec les pleurs d'une soeur exilée,
Quelque vertu sur terre ou quelque étoile aux cieux ;

Quand brille sous tes cils, comme un feu sous les branches,
Ton beau regard, terni par de longues douleurs ;
Quand sous les maux passés tout à coup tu te penches,
Que tu veux me sourire et qu'il te vient des pleurs ;

Quand mon corps et ma vie à ton souffle résonnent,
Comme un tremblant clavier qui vibre à tout moment ;
Quand tes doigts, se posant sur mes doigts qui frissonnent,
Font chanter dans mon coeur un céleste instrument ;

Lorsque je te contemple, ô mon charme suprême !
Quand ta noble nature, épanouie aux yeux,
Comme l'ardent buisson qui contenait Dieu même,
Ouvre toutes ses fleurs et jette tous ses feux ;

Ce qui sort à la fois de tant de douces choses,
Ce qui de ta beauté s'exhale nuit et jour,
Comme un parfum formé du souffle de cent roses,
C'est bien plus que la terre et le ciel, - c'est l'amour !

poésie de Victor HugoSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Lucian Velea
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Le Rasoir

Ce rasoir où la rouille a laissé son vestige
Par le seul souvenir arrive à me troubler,
Et sur lui, je ne peux jamais voir sans trembler
L’atmosphère de sang qui plane ou qui voltige.

Oui ! sa vue a pour moi je ne sais quel prestige !
Il m’attire, il me cloue, il me fait reculer,
Et va, quand je m’en sers, jusqu’à m’inoculer
Un dangereux frisson d’horreur et de vertige.

Étant las du présent comme du lendemain,
J’ai grand’peur qu’à la longue il ne tente ma main
Par un genre de mort où mon esprit s’arrête.

C’est pourquoi je m’en vais le jeter dans un trou,
Car avec lui je sens que je deviendrais fou
Et que je finirais par me couper la tête !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Quand le ru de la fontaine

Quand le ru de la fontaine
Ŕ la saison s’éclaircit;
Que naît la fleur d’églantier
Et qu’au bois le rossignol
Module, répčte, affine
Sa chanson qu’il veut parfaite,
Je dois reprendre la mienne.

Amour de terre lointaine,
Pour vous j’ai le cśur dolent,
Et n’y puis trouver remčde
Si je n’entends votre appel,
Par attrait de douce union,
En verger ou sous courtine,
Avec l’amie désirée.

Si mon cśur n’en a pouvoir,
Ce n’est merveille qu’il brűle:
Dieu n’a point voulu qu’on vît
Jamais plus belle chrétienne,
Ni juive ni Sarrazine…
Il est bien nourri de manne
Qui gagne un peu son amour!

Mon désir sans fin n’aspire
Qu’ŕ elle seule entre toutes.
Mon vouloir, je crois, m’abuse,
Si me la prend Convoitise:
Car plus poignante est qu’épine
Douleur que Joie guérira,
Mais ne veux pas qu’on m’en plaigne.

Et sans bref de parchemin
J’envoie ce vers que l’on chante
En simple langue romane,
Ŕ Uc le Brun, par Filhol.
J’aime que ceux du Poitou,
Du Berry et de Guyenne,
Et les Bretons, s’en réjouissent.

poésie de Jaufre Rudel de Les troubadours (1966), traduction par René Nelli et René LavaudSignalez un problèmeDes citations similaires
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Tu ne peux donner aux autres que ce que tu as sincèrement acquis au fond de toi-même.

citation de Milton TragerSignalez un problèmeDes citations similaires
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Aristote

Le commencement de toutes les sciences, c’est l’étonnement de ce que les choses sont ce qu’elles sont.

Aristote dans MétaphysiqueSignalez un problèmeDes citations similaires
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La Mare aux grenouilles

Cette mare, l’hiver, devient inquiétante,
Elle s’étale au loin sous le ciel bas et gris,
Sorte de poix aqueuse, horrible et clapotante,
Où trempent les cheveux des saules rabougris.

La lande tout autour fourmille de crevasses,
L’herbe rare y languit dans des terrains mouvants,
D’étranges végétaux s’y convulsent, vivaces,
Sous le fouet invisible et féroce des vents ;

Les animaux transis, que la rafale assiège,
Y râlent sur des lits de fange et de verglas,
Et les corbeaux — milliers de points noirs sur la neige
Les effleurent du bec en croassant leur glas.

Mais la lande, l’été, comme une tôle ardente,
Rutile en ondoyant sous un tel brasier bleu,
Que l’arbre, la bergère et la bête rôdante
Aspirent dans l’air lourd des effluves de feu.

Pourtant, jamais la mare aux ajoncs fantastiques
Ne tarit. Vert miroir tout encadré de fleurs
Et d’un fourmillement de plantes aquatiques,
Elle est rasée alors par les merles siffleurs.

Aux saules, aux gazons que la chaleur tourmente,
Elle offre l’éventail de son humidité,
Et, riant à l’azur, — limpidité dormante,
Elle s’épanouit comme un lac enchanté.

Or, plus que les brebis, vaguant toutes fluettes
Dans la profondeur chaude et claire du lointain,
Plus que les papillons, fleurs aux ailes muettes,
Qui s’envolent dans l’air au lever du matin,

Plus que l’Eve des champs, fileuse de quenouilles,
Ce qui m’attire alors sur le vallon joyeux,
C’est que la grande mare est pleine de grenouilles,
— Bon petit peuple vert qui réjouit mes yeux.

Les unes : père, mère, enfant mâle et femelle,
Lasses de l’eau vaseuse à force de plongeons,
Par sauts précipités, grouillantes, pêle-mêle,
Friandes de soleil, s’élancent hors des joncs ;

Elles s’en vont au loin s’accroupir sur les pierres,
Sur les champignons plats, sur les bosses des troncs,
Et clignotent bientôt leurs petites paupières
Dans un nimbe endormeur et bleu de moucherons.

Émeraude vivante au sein des herbes rousses,
Chacune luit en paix sous le midi brûlant ;
Leur respiration a des lenteurs si douces
Qu’à peine on voit bouger leur petit goitre blanc.

Elles sont là, sans bruit rêvassant par centaines,
S’enivrant au soleil de leur sécurité ;
Un scarabée errant du bout de ses antennes
Fait tressaillir parfois leur immobilité.

La vipère et l’enfant — deux venins ! — sont pour elles
Un plus mortel danger que le pied lourd des bœufs :
A leur approche, avec des bonds de sauterelles,
Je les vois se ruer à leurs gîtes bourbeux ;

Les autres que sur l’herbe un bruit laisse éperdues,
Ou qui préfèrent l’onde au sol poudreux et dur,
A la surface, aux bords, les pattes étendues,
Inertes hument l’air, le soleil et l’azur.

Ces reptiles mignons qui sont, malgré leur forme,
Poissons dans les marais, et sur la terre oiseaux,
Sautillent à mes pieds, que j’erre ou que je dorme,
Sur le bord de l’étang troué par leurs museaux.

Je suis le familier de ces bêtes peureuses
A ce point que, sur l’herbe et dans l’eau, sans émoi,
Dans la saison du frai qui les rend langoureuses,
Elles viennent s’unir et s’aimer devant moi.

Et près d’elles, toujours, le mal qui me torture,
L’ennui, — sombre veilleur, — dans la mare s’endort ;
Et, ravi, je savoure une ode à la nature
Dans l’humble fixité de leurs yeux cerclés d’or.

Et tout rit : ce n’est plus le corbeau qui croasse
Son hymne sépulcral aux charognes d’hiver :
Sur la lande aujourd’hui la grenouille coasse,
— Bruit monotone et gai claquant sous le ciel clair.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Les Roses (Rollinat)

Dans l'air comme embrasé par une chaleur d’âtre
Elles ont un arôme aussi lourd qu’ennuyé,
Et par un crépuscule orageux et mouillé
La blanche devient jaune, et la jaune, verdâtre.

Mais à l’aube naissante, à. cette heure où la nuit
Abandonne en pleurant les étoiles éteintes,
Chacune se déplisse et rallume ses teintes,
Et leur parfum s’envole avec le vent qui fuit.

Souvent on aperçoit dans l’atmosphère chaude,
Sur leurs pétales blancs, purpurins ou rosés,
Un beau petit insecte aux reflets irisés,
Qui miroite au soleil ainsi qu’une émeraude.

Bien des mouches qui sont distilleuses de miel
Vampirisent gaîment ces reines végétales,
Et plus d’un vent du nord aux haleines brutales
Ravage leur parterre endormi sous le ciel.

Elles ont beau piquer le doigt qui les enlève :
On affronte en riant leur perfide beauté,
Pour cueillir ces boutons si pleins de volupté,
Qu’on dirait de la chair pétrie avec du rêve.

Ornant la modestie aussi bien que l’orgueil,
Fleurissant tout, cheveux, boutonnières, corsages,
Elles sont les joyaux des fous comme des sages
Et s’effeuillent encor sur la vierge au cercueil.

Et même, entre l’if morne et le cyprès austère,
Dans les dortoirs pierreux où gisent les défunts,
Elles font oublier à force de parfums
La putréfaction qui fermente sous terre.

Aussi, bien que rongé de souffrance et d’ennuis,
Je me plais à les voir, corolle grande ouverte,
Se pavaner au bout de leur tige âpre et verte
Dans la corbeille ovale aux bordures de buis.

Mon esprit embrumé subit leur influence ;
Elles me font rêver d’ineffables Édens,
Et j’adore ces fleurs où l’ange des jardins
Raffine le parfum, la forme et la nuance.

J’aime la rose pourpre aux boutons de carmin,
Coupe où l’on boit le sang filtré de la nature,
Sirène dont le souffle errant à l’aventure
Est un chuchotement d’amours sans lendemain.

Mais je préfère encor la rose poitrinaire
Dont l’incarnat plaintif avive la pâleur :
Oh ! comme tes soupirs embaumés, triste fleur,
M’arrivent doux et purs dans la clarté lunaire !

De la villa moderne à l’antique manoir,
Tu délectes partout mon œil et ma narine :
Où que j’aille, c’est toi que mon humeur chagrine
Frôle amoureusement comme un papillon noir.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Déjà la nuit en son parc amassait

Déjà la nuit en son parc amassait
Un grand troupeau d'étoiles vagabondes,
Et, pour entrer aux cavernes profondes,
Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait ;

Déjà le ciel aux Indes rougissait,
Et l'aube encor de ses tresses tant blondes
Faisant grêler mille perlettes rondes,
De ses trésors les prés enrichissait :

Quand d'occident, comme une étoile vive,
Je vis sortir dessus ta verte rive,
O fleuve mien ! une nymphe en riant.

Alors, voyant cette nouvelle Aurore,
Le jour honteux d'un double teint colore
Et l'Angevin et l'indique orient.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Mikhaïl Kouzmine

L’homme est immortel pendant sa vie, et mortel après sa mort.

aphorisme de Mikhaïl Kouzmine de Une maison chauffée par les utopies, traduction par Sophie BenechSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Dan Costinaş
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Charles Baudelaire

Élévation

u-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal (1857)Signalez un problèmeDes citations similaires
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La Neige

Avec ma brune, dont l’amour
N’eut jamais d’odieux manège,
Par la vitre glacée, un jour,
Je regardais tomber la neige.

Elle tombait lugubrement,
Elle tombait oblique et forte.
La nuit venait et, par moment,
La rafale poussait la porte.

Les arbres qu’avait massacrés
Une tempête épouvantable,
Dans leurs épais manteaux nacrés
Grelottaient d’un air lamentable.

Des glaçons neigeux faisaient blocs
Sur la rivière congelée ;
Murs et chaumes semblaient des rocs
D’une blancheur immaculée.

Aussi loin que notre regard
Plongeait à l’horizon sans borne,
Nous voyions le pays hagard
Dans son suaire froid et morne.

Et de la blanche immensité
Inerte, vague et monotone,
De la croissante obscurité,
Du vent muet, de l’arbre atone,

De l’air, où le pauvre oiselet
Avait le vol de la folie,
Pour nos deux âmes s’exhalait
Une affreuse mélancolie.

Et la neige âpre et l’âpre nuit
Mêlant la blancheur aux ténèbres,
Toutes les deux tombaient sans bruit
Au fond des espaces funèbres.

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La Bonne Chienne

Les deux petits jouaient au fond du grand pacage ;
La nuit les a surpris, une nuit d’un tel noir
Qu’ils se tiennent tous deux par la main sans se voir :
L’opaque obscurité les enclôt dans sa cage.
Que faire ? les brebis qui paissaient en bon nombre,
Les chèvres, les cochons, la vache, la jument,
Sont égarés ou bien muets pour le moment,
Ils ne trahissent plus leur présence dans l’ombre.
Puis, la vague rumeur des mauvaises tempêtes
Sourdement fait gronder l’écho.
Mais la bonne chienne Margot
A rassemblé toutes les têtes
Du grand troupeau... si bien que, derrière les bêtes,
Chacun des deux petits lui tenant une oreille,
Tous les trois, à pas d’escargot,
Ils regagnent enfin, là-haut,
Le vieux seuil où la maman veille.

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La bonne chienne

Les deux petits jouaient au fond du grand pacage ;
La nuit les a surpris, une nuit d'un tel noir
Qu'ils se tiennent tous deux par la main sans se voir
L'opaque obscurité les enclôt dans sa cage.
Que faire ? les brebis qui paissaient en bon nombre,
Les chèvres, les cochons, la vache, la jument,
Sont égarés ou bien muets pour le moment,
Ils ne trahissent plus leur présence dans l'ombre.
Puis, la vague rumeur des mauvaises tempêtes
Sourdement fait gronder l'écho.
Mais la bonne chienne Margot
A rassemblé toutes les têtes
Du grand troupeau... si bien que, derrière les bêtes,
Chacun des deux petits lui tenant une oreille,
Tous les trois, à pas d'escargot,
Ils regagnent enfin, là-haut,
Le vieux seuil où la maman veille.

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