La page principale | Les derniers ajouts | Liste des auteurs | Citations au hazard | Vote! | Les derniers commentaries | Ajoutez une citation

Les questions

Les questions

Les questions
qui insistent

Dans la bouche
le feu de l'attente

Sur les lèvres
meurent les certitudes

On ne sait pas qui
et quoi

Comment
dire ces mots?

Le vent frais
sur le visage

A qui appartient-il?
A personne?

Les questions
sont les bâtons du retour

Elles posent les jalons
de la route

Sans savoir

poésie de Eric Dubois de Mais qui lira le dernier poème (1 septembre 2012)Signalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Cornelia Păun Heinzel
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Des citations similaires

Platon

Si l'on interroge bien les hommes, en posant bien les questions, ils découvrent d'eux-mêmes la vérité sur chaque chose.

citation de PlatonSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!

Share
Sigmund Freud

Lorsqu'il s'agit de questions de religion, les hommes se rendent coupables de toutes les malhonnêtetés possibles. Les philosophes étirent la signification des mots jusqu'à ce que ceux-ci conservent à peine quelque chose de leur sens d'origine, ils appellent Dieu quelque vague abstraction qu'ils se sont créée et les voilà désormais, à la face du monde, déistes, croyants en Dieu, ils peuvent s'enorgueillir d'avoir reconnu un concept de Dieu plus élevé plus pur, bien que leur Dieu ne soit plus qu'une ombre sans substance.

Sigmund Freud dans L'avenir d'une illusionSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!

Share
Elie Wiesel

Le fanatisme est aveugle, il rend sourd et aveugle. Le fanatique ne se pose pas de questions, il ne connaît pas le doute: il sait, il pense qu’il sait.

Elie Wiesel dans Mémoire à deux voixSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Les Lèvres

Depuis que tu m’as quitté,
Je suis hanté par tes lèvres,
Inoubliable beauté !

Dans mes spleens et dans mes fièvres,
À toute heure, je les vois
Avec leurs sourires mièvres ;

Et j’entends encor la voix
Qui s’en échappait si pure
En disant des mots grivois.

Sur l’oreiller de guipure
J’évoque ton incarnat,
Délicieuse coupure !

Ô muqueuses de grenat,
Depuis que l’autre vous baise,
Je rêve d’assassinat !

Cœur jaloux que rien n’apaise,
Je voudrais le poignarder :
Son existence me pèse !

Oh ! que n’ai-je pu garder
Ces lèvres qui dans les larmes
Savaient encor mignarder !

Aujourd’hui, je n’ai plus d’armes
Contre le mauvais destin,
Puisque j’ai perdu leurs charmes !

Quelle ivresse et quel festin
Quand mes lèvres sur les siennes
Buvaient l’amour clandestin !

Où sont tes langueurs anciennes,
Dans ce boudoir qu’embrumait
L’ombre verte des persiennes !

Alors ta bouche humait
En succions convulsives
Ton amant qui se pâmait !

Ô mes caresses lascives
Sur ses lèvres, sur ses dents
Et jusque sur ses gencives !

Jamais las, toujours ardents,
Nous avions des baisers fauves
Tour à tour mous et mordants.

Souviens-toi de nos alcôves
Au fond des bois, dans les prés,
Sur la mousse et sur les mauves,

Quand des oiseaux diaprés
Volaient à la nuit tombante
Dans les arbres empourprés !

Mon âme est toute flambante
En songeant à nos amours :
C’est ma pensée absorbante !

Et j’en souffrirai toujours :
Car ces lèvres qui me raillent,
Hélas ! dans tous mes séjours,

Je les vois qui s’entre-bâillent !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Les Dents

Je les revois à des époques reculées
Ces merveilleuses dents, froides, immaculées,
Et qui se conservaient sans toilette ni fard
Dans la virginité blanche du nénufar.
Le fait est que ces dents étaient surnaturelles
À force de blancheur et de clarté cruelles,
Et que dans les recoins les plus fuligineux
Elles avaient encore un reflet lumineux
Comme un éclair lointain, la nuit, dans une plaine ;
Et puis, au frôlement continu d’une haleine
Qui musquait le soupir, la phrase et le baiser,
Elles passaient leur vie à s’aromatiser !
Joignant le plus souvent leurs mignonnes arcades,
Elles rendaient la voix grinçante par saccades
Avec je ne sais quoi d’humide et de siffleur.
Comme dans le calice embaumé de la fleur
On voit luire au matin des perles de rosée,
Ainsi dans cette bouche indolente et rosée
Elles m’apparaissaient, opale et diamant,
Dont mon œil emportait un éblouissement.
Oh ! quand, jolis bijoux des gencives si pures,
Ces petits os carrés, habiles aux coupures,
Plutôt faits pour trancher que pour mâcher, brillaient
Dans l’entre-bâillement des lèvres qui riaient,
Que de fois une envie inquiète et farouche
M’a pris de les humer aussi comme la bouche,
Et d’y faire dormir le chagrin qui me mord !
Ainsi que sur les dents d’une tête de mort,
J’imaginais déjà la rouille de la terre
Sur la mate pâleur de cet émail dentaire ;
Je voyais la mâchoire horrible ricanant
Dans une bière, et puis à la fin s’égrenant.
Elles perdaient parfois leur attitude étrange
Quand elles s’amusaient d’une écorce d’orange,
D’un brin d’herbe ou de fil, d’une paille, d’un fruit,
Ou quand elles faisaient craquer à petit bruit
Les amandes, les noix, les marrons, l’angélique,
Dans un grignotement de souris famélique.
En tout lieu, raffinant le meurtre et le dégât
Elles martyrisaient longuement le nougat,
Massacraient les gâteaux, et lentes et câlines
Se délectaient au goût vanillé des pralines.
Ces quenottes alors prenaient un air mutin
Et s’épanouissaient dans un rire enfantin.
Quand elles miroitaient sans montrer leurs gencives,
Elles étaient toujours funèbres et pensives,
Semblant me dire : « Avance ! » ou me dire : « Va-t’en ! »
Ou bien, dignes d’orner la bouche de Satan,
Comme en arrêt devant une pâture humaine,
Mon pauvre cœur peut-être ! Une couche de haine,
De sarcasme et d’horreur y venait adhérer
Quand elles se mettaient à me considérer,
Ces infernales dents, ces adorable niques
Qui se faisaient un jeu de paraître ironiques,
Dont le regard était morsure, et qui le soir
Avaient le froid sinistre et coupant du rasoir.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share
Charles Baudelaire

À Celle qui est trop gaie

Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.

Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.

Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.

Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime!

Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein,

Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.

Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,

Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,

Et, vertigineuse douceur!
À travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur!

poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du malSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!

Share
Tristan Tzara

A une morte

Tu avances toujours aux confins de la nuit
le feu s’est éteint où finit la patience
même les pas sur des chemins imprévus
n’éveillent plus la magie des buts

braises braises
l’amour s’en souvient

rien ne nous distrait de l’attente assise
sur les genoux enfants aux plénitudes chaudes
pourrais-je oublier le son de cette voix
qui contribue à répandre la lumière
au-delà de toute présence

fraises fraises
à l’appel des lèvres

comme la mer contenue
toute une vie enlacée
et sur les innombrables poitrines des vagues
l’incessant froissement des ours effleurés

rêves rêves
au silence de braise

pourrais-je oublier l’attente comblée
le temps ramassé sur lui-même
le jour jaillissant de chaque parole dite
le long embrasement de la durée conquise

sèves sèves
ma soif s’en souvient.

poésie de Tristan Tzara (1961)Signalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Le Ravin des coquelicots

Dans un creux sauvage et muet
Qui n’est pas connu du bluet
Ni de la chèvre au pied fluet
Ni de personne,
Loin des sentiers des bourriquots,
Loin des bruits réveilleurs d’échos,
Un fouillis de coquelicots
Songe et frissonne.

Autour d’eux, d’horribles étangs
Ont des reflets inquiétants ;
À peine si, de temps en temps,
Un lézard bouge
Entre les genêts pleins d’effrois
Et les vieux buis amers et froids
Qui fourmillent sur les parois
Du ravin rouge.

Le ciel brillant comme un vitrail
N’épand qu’un jour de soupirail
Sur leurs lamettes de corail
Ensorcelées,
Mais dans la roche et le marais
Ils sont écarlates et frais
Comme leurs frères des forêts
Et des vallées.

Ils bruissent dans l’air léger
Sitôt que le temps va changer.
Au moindre aquilon passager
Qui les tapote,
Et se démènent tous si fort
Sous le terrible vent du Nord
Qu’on dirait du sang qui se tord
Et qui clapote.

En vain, descendant des plateaux
Et de la cime des coteaux,
Sur ces lumineux végétaux
L’ombre se vautre,
Dans un vol preste et hasardeux,
Des libellules deux à deux
Tournent et vibrent autour d’eux
L’une sur l’autre.

Frôlés des oiseaux rebâcheurs
Et des sidérales blancheurs,
Ils poussent là dans les fraîcheurs
Et les vertiges,
Aussi bien que dans les sillons ;
Et tous ces jolis vermillons
Tremblent comme des papillons
Au bout des tiges.

Leur chaude couleur de brasier
Réjouit la ronce et l’osier ;
Et le reptile extasié,
L’arbre qui souffre,
Les rochers noirs privés d’azur
Ont un air moins triste et moins dur
Quand ils peuvent se pencher sur
Ces fleurs du gouffre.

Les carmins et les incarnats,
La pourpre des assassinats,
Tous les rubis, tous les grenats
Luisent en elles ;
C’est pourquoi, par certains midis,
Leurs doux pétales attiédis
Sont le radieux paradis
Des coccinelles.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Les Margots

Les corneilles et les margots
Adorent ce pacage herbeux.
En voilà des oiseaux verbeux
Qui ne sont pas du tout nigauds !

Aussi lents que des escargots,
Çà et là paissent les grands bœufs.
Les corneilles et les margots
Adorent ce pacage herbeux.

Là-bas, sur les tas de fagots,
Et sur les vieux chênes gibbeux,
Tout autour du marais bourbeux,
En font-elles, de ces ragots,
Les corneilles et les margots !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

La Putréfaction

Au fond de cette fosse moite
D’un perpétuel suintement,
Que se passe-t-il dans la boîte,
Six mois après l’enterrement ?

Verrait-on encor ses dentelles ?
L’œil a-t-il déserté son creux ?
Les chairs mortes ressemblent-elles
À de grands ulcères chancreux ?

La hanche est-elle violâtre
Avec des fleurs de vert-de-gris,
Couleurs que la Mort idolâtre,
Quand elle peint ses corps pourris ?

Pendant qu’un pied se décompose,
L’autre sèche-t-il, blanc, hideux,
Ou l’horrible métamorphose
S’opère-t-elle pour les deux ?

Le sapin servant d’ossuaire
Se moisit-il sous les gazons ?
Le cadavre dans son suaire
A-t-il enfin tous ses poisons ?

Sous le drap que mangent et rouillent
L'humidité froide et le pus,
Les innombrables vers qui grouillent
Sont-ils affamés ou repus ?

Que devient donc tout ce qui tombe
Dans le gouffre ouvert nuit et jour ?
— Ainsi, j’interrogeais la tombe
D’une fille morte d’amour.

Et la tombe que les sceptiques
Rayent toujours de l’avenir,
Me jeta ces mots dramatiques
Qui vivront dans mon souvenir :

« Les seins mignons dont tu raffoles,
« Questionneur inquiétant,
« Et les belles lèvres si folles,
« Les lèvres qui baisèrent tant,

« Toutes ces fleurs roses et blanches
« Sont les premières à pourrir
« Dans la prison des quatre planches,
« Que nulle main ne peut ouvrir.

« Mais, quant à l’âme, revit-elle ?
« Avec son calme ou ses remords,
« Faut-il crier qu’elle est mortelle
« Ou qu’elle plane sur les morts ?

« Je ne sais ! Mais apprends que l’ombre
« Que l’homme souffre en pourrissant :
« Le cadavre est un muet sombre,
« Qui ne dit pas ce qu’il ressent !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share
Paul Verlaine

Il pleure dans mon cœur

Il pleut doucement sur la ville (Arthur Rimbaud)

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un cœur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie!

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écœure.
Quoi! Nulle trahison?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine!

poésie de Paul VerlaineSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par anonyme
Commentez! | Vote! | Copie! | En roumain

Share
Octav Bibere

Allez vers l'inconnu, vous y trouverez au moins de nouvelles questions.

definiþie de Octav Bibere (2011)Signalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Octav Bibere
Commentez! | Vote! | Copie!

Share
Mihail Bulgakov

O dieux, dieux! comme la terre est triste, le soir! Que de mystères, dans les brouillards qui flottent sur les marais! Celui qui a erré dans ces brouillards, celui qui a beaucoup souffert avant de mourir, celui qui a volé au-dessus de cette terre en portant un fardeau trop lourd, celui-là sait! Celui-là sait, qui est fatigué. Et c'est sans regret, alors, qu'il quitte les brumes de cette terre, ses rivières et ses étangs, qu'il s'abandonne d'un coeur léger entre les mains de la mort, sachant qu'elle - et elle seule - lui apportera la paix.

Mihail Bulgakov dans Le Maître et Marguerite, translated by Claude LignySignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Mes girouettes

Elles grincent, mes girouettes,
Sur le pauvre toit en lambeaux.
Tous les arbres, grands et nabots,
Ont de lugubres silhouettes !

Dans la saison des alouettes,
Quand les cieux dorment sans flambeaux,
Elles grincent mes girouettes
Sur le pauvre toit en lambeaux.

Comme elles font des pirouettes
Dès que les jours ne sont plus beaux !
Le matin, avec les corbeaux,
Et le soir, avec les chouettes,
Elles grincent mes girouettes !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Ballade des lézards verts

Quand le soleil dessèche et mord le paysage,
On a l’œil ébloui par les bons lézards verts :
Ils vont, longue émeraude ayant corps et visage,
Sur les tas de cailloux, sur les rocs entr’ouverts,
Et sur les hauts talus que la mousse a couverts.
Ils sont stupéfiés par la température ;
Près d’eux, maint oiselet beau comme une peinture
File sur l’eau dormante et de mauvais conseil ;
Et le brin d’herbe étreint d’une frêle ceinture
Leurs petits flancs peureux qui tremblent au soleil.

Puis, ils gagnent après tous leurs circuits d’usage
Les abords des lavoirs toujours si pleins de vers ;
Aux grands arbres feuillus qui font le tamisage
De l’air en feu stagnant sur tant de points divers,
Ils préfèrent les houx chétifs et de travers.
Lazzaroni frileux des jardins sans culture,
Côtoyeurs du manoir et de la sépulture,
Ils s’avancent furtifs et toujours en éveil,
Dès qu’un zéphyr plus frais lèche par aventure
Leurs petits flancs peureux qui tremblent au soleil.

Par les chemins brûlés, avides d’arrosage,
Et dans les taillis bruns où cognent les piverts,
Ils s’approchent de l’homme, et leur aspect présage
Quelque apparition du reptile pervers
Qui s’enfle de poison pendant tous les hivers.
Un flot de vif-argent court dans leur ossature
Quand ils veulent s’enfuir ou bien chercher pâture ;
Mais parfois, aplatis dans un demi-sommeil,
Ils réchauffent longtemps, sans changer de posture,
Leurs petits flancs peureux qui tremblent au soleil.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Les Cheveux champêtres

En plein air, sans une épingle,
Ils aiment à paresser,
Et la brise qui les cingle
A l'air de les caresser,
Ils vont sous les branches torses
Des vieux chênes roux et bruns,
Et la feuille et les écorces
Les grisent de leurs parfums.

Dans la campagne déserte,
Au fond des grands prés muets,
Ils dorment dans l’herbe verte
Et se coiffent de bluets ;
Le soleil les importune,
Mais ils aiment loin du bruit
Le glacis du clair de lune
Et les frissons de la nuit.

Comme les rameaux des saules
Se penchant sur les marais,
Ils flottent sur ses épaules,
À la fois tristes et frais.
Quand, plus frisés que la mousse,
Ils se sont éparpillés,
On dirait de l’or qui mousse,
Autour des blancs oreillers.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Brusquet à son retour vous racontera, Sire

Brusquet à son retour vous racontera, Sire,
De ces rouges prélats la pompeuse apparence,
Leurs mules, leurs habits, leur longue révérence,
Qui se peut beaucoup mieux représenter que dire.

Il vous racontera, s'il les sait bien décrire,
Les moeurs de cette cour, et quelle différence
Se voit de ces grandeurs à la grandeur de France,
Et mille autres bons points, qui sont dignes de rire.

Il vous peindra la forme et l'habit du Saint Père,
Qui comme Jupiter tout le monde tempère,
Avecques un clin d'oeil : sa faconde et sa grâce,

L'honnêteté des siens, leur grandeur et largesse,
Les présents qu'on lui fit, et de quelle caresse
Tout ce que se dit vôtre à Rome l'on embrasse.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share

Le Baby

Frais comme l’herbe qui pousse,
Dans la ferme où je me plus,
Le baby suçait son pouce.

Le merle qui se trémousse
Dans les buissons chevelus
Frais comme l’herbe qui pousse,

Le roc où l’éclair s’émousse
L’attiraient ; roi des joufflus,
Le baby suçait son pouce.

Il se roulait dans la mousse
Et grimpait sur les talus
Frais comme l’herbe qui pousse.

Longtemps, devant la frimousse
Des petits ânons poilus,
Le baby suçait son pouce.

La flaque où l’on s’éclabousse
Tentait ses pieds résolus
Frais comme l’herbe qui pousse.

Près du chat qui se courrouce
Et des bons vieux chiens goulus,
Le baby suçait son pouce.

Oh ! dans l’eau de son qui mousse
Les pourceaux hurluberlus
Frais comme l’herbe qui pousse !

Il suivait tout ce qui glousse
Et devant les bœufs râblus,
Le baby suçait son pouce.

À la voix lointaine et douce
D’un glas ou d’un angélus,
Frais comme l’herbe qui pousse,

Dans la nuit vitreuse et rousse,
Sous les chênes vermoulus,
Le baby suçait son pouce.

Mais la mort vient et nous pousse !
Il fut un de ses élus
Frais comme l’herbe qui pousse.

Un jour on me dit : « Il tousse. »
Pourtant, chétif et perclus,
Le baby suçait son pouce.

La mort le prit sans secousse :
Et jaune, hélas ! n’étant plus
Frais comme l’herbe qui pousse
Le baby suçait son pouce.

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!

Share
Jacques Prevert

Le cancre

Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le cœur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.

poésie de Jacques PrevertSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par anonyme
Commentez! | Vote! | Copie! | En roumain

Share
Taylor Swift

Les seuls mots que tu regretteras plus que ceux que tu n’as pas dit sont les mots utilisés intentionnellement pour faire du mal à une personne.

citation de Taylor SwiftSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Micheleflowerbomb
Commentez! | Vote! | Copie!

Share