Citations sur droit, page 3
Nos écoles manquent presque totalement d'une chose qui serait très utile pour former les enfants à l'honnêteté, je veux dire un catéchisme du droit. Il devrait comprendre des cas, qui seraient populaires et se présenteraient dans la vie quotidienne et qui soulèveraient naturellement la question: cela est-il juste ou non?
Emmanuel Kant dans Réflexions sur l'éducation
Ajouté par Simona Enache
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Trois sortes d'amis sont utiles, trois sortes d'amis sont néfastes. Les utiles: un ami droit, un ami fidèle, un ami cultivé. Les néfastes: un ami faux, un ami mou, un ami bavard.
citation de Confucius
Ajouté par anonyme
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Le Rebouteux
Fixe, de la queue à la tête,
La truie est là sur les cailloux.
Auprès, une vieille à genoux,
Gesticule, pleure et tempête.
Et, mains au dos, plus d’un s’arrête,
Supputant d’un air neutre et doux
Combien de lard et de saindoux
Pourrait fournir l’énorme bête,
Quand le rebouteux de l’endroit,
Rouge, empêché de marcher droit
Par une vineuse cuvée,
Arrive et dit, plein d’onction :
« Il y a complication. »
Je crois bien ! la truie est crevée.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Tant que l'oiseau de Jupiter vola,
Tant que l'oiseau de Jupiter vola,
Portant le feu dont le ciel nous menace,
Le ciel n'eut peur de l'effroyable audace
Qui des Géants le courage affola :
Mais aussitôt que le Soleil brûla
L'aile qui trop se fit la terre basse,
La terre mit hors de sa lourde masse
L'antique horreur qui le droit viola.
Alors on vit la corneille germaine
Se déguisant feindre l'aigle romaine,
Et vers le ciel s'élever derechef
Ces braves monts autrefois mis en poudre,
Ne voyant plus voler dessus leur chef
Ce grand oiseau ministre de la foudre.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Les Fils de la Vierge
Bons petits cheveux si légers,
Jolis petits fils de la Vierge,
Vivent l’air pur qui vous héberge
Et la route où vous voyagez !
Suspendez-vous dans les vergers,
Flottez sur l'onde et sur la berge,
Bons petits cheveux si légers,
Jolis petits fils de la Vierge !
Les chevrettes et les bergers,
Le peuplier droit comme un cierge,
Le vieux château, la vieille auberge,
Tout sourit quand vous voltigez,
Bons petits cheveux si légers !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Ici de mille fards la traïson se déguise
Ici de mille fards la traïson se déguise,
Ici mille forfaits pullulent à foison,
Ici ne se punit l'homicide ou poison,
Et la richesse ici par usure est acquise
Ici les grands maisons viennent de bâtardise,
Ici ne se croit rien sans humaine raison,
Ici la volupté est toujours de saison,
Et d'autant plus y plaît que moins elle est permise.
Pense le demeurant. Si est-ce toutefois
Qu'on garde encore ici quelque forme de lois,
Et n'en est point du tout la justice bannie.
Ici le grand seigneur n'achète l'action,
Et pour priver autrui de sa possession
N'arme son mauvais droit de force et tyrannie.
poésie de Joachim du Bellay de Les Regrets (1558)
Ajouté par Dan Costinaş
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Voyant l'ambition, l'envie, et l'avarice,
Voyant l'ambition, l'envie, et l'avarice,
La rancune, l'orgueil, le désir aveuglé,
Dont cet âge de fer de vices tout rouillé
A violé l'honneur de l'antique justice :
Voyant d'une autre part la fraude, la malice,
Le procès immortel, le droit mal conseillé :
Et voyant au milieu du vice déréglé
Cette royale fleur, qui ne tient rien du vice :
Il me semble, Dorat, voir au ciel revolés
Des antiques vertus les escadrons ailés,
N'ayant rien délaissé de leur saison dorée
Pour réduire le monde à son premier printemps,
Fors cette Marguerite, honneur de notre temps,
Qui, comme l'espérance, est seule demeurée.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Qui niera, Gillebert, s'il ne veut résister
Qui niera, Gillebert, s'il ne veut résister
Au jugement commun, que le siège de Pierre
Qu'on peut dire à bon droit un paradis en terre,
Aussi bien que le ciel, n'ait son grand Jupiter ?
Les Grecs nous ont fait l'un sur Olympe habiter,
Dont souvent dessus nous ses foudres il desserre :
L'autre du Vatican délâche son tonnerre,
Quand quelque roi l'a fait contre lui dépiter.
Du Jupiter céleste un Ganymède on vante,
Le tusque Jupiter en a plus de cinquante :
L'un de nectar s'enivre, et l'autre de bon vin.
De l'aigle l'un et l'autre a la défense prise,
Mais l'un hait les tyrans, l'autre les favorise :
Le mortel en ceci n'est semblable au divin.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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La plus haute vertu doit être accessible aux plus ignorants aussi bien qu'aux plus savants, et que, lorsqu'elle est poursuivie, elle tend à constituer, par l'accord des volontés, un règne des fins, une république des personnes, dont la valeur est incomparablement supérieure à la plus grande perfection naturelle des individus les mieux favorisés; cette égale condition de tous les hommes devant la loi morale et cette égale aptitude chez tous à la mettre en pratique sont liées au droit qu'à chacun d'être traité selon sa dignité de personne, à la faculté souveraine qu'à chacun d'établir dans l'ordre moral autant et mieux que dans l'ordre social la législation à laquelle il obéit: la bonne volonté, c'est la réalisation de la volonté autonome.
Emmanuel Kant dans La métaphysique des mœurs (1796)
Ajouté par Simona Enache
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Allégorie
C'est une femme belle et de riche encolure,
Qui laisse dans son vin traîner sa chevelure.
Les griffes de l'amour, les poisons du tripot,
Tout glisse et tout s'émousse au granit de sa peau.
Elle rit à la Mort et nargue la Débauche,
Ces monstres dont la main, qui toujours gratte et fauche,
Dans ses jeux destructeurs a pourtant respecté
De ce corps ferme et droit la rude majesté.
Elle marche en déesse et repose en sultane;
Elle a dans le plaisir la foi mahométane,
Et dans ses bras ouverts, que remplissent ses seins,
Elle appelle des yeux la race des humains.
Elle croit, elle sait, cette vierge inféconde
Et pourtant nécessaire à la marche du monde,
Que la beauté du corps est un sublime don
Qui de toute infamie arrache le pardon.
Elle ignore l'Enfer comme le Purgatoire,
Et quand l'heure viendra d'entrer dans la Nuit noire
Elle regardera la face de la Mort,
Ainsi qu'un nouveau-né, — sans haine et sans remords.
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal
Ajouté par Simona Enache
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