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Citations sur tel maître, tel chien, page 2

Emile Zola

Et c’est fini, la France a sur la joue cette souillure, l’histoire écrira que c’est sous votre présidence qu’un tel crime social a pu être commis. Puisqu’ils ont osé, j’oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j’ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l’innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu’il n’a pas commis.

Emile Zola dans J'accuse… ! (1898)Signalez un problèmeDes citations similaires
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Comme un qui veut curer quelque cloaque immonde

Comme un qui veut curer quelque cloaque immonde,
S'il n'a le nez armé d'une contresenteur,
Étouffé bien souvent de la grand puanteur
Demeure enseveli dans l'ordure profonde :

Ainsi le bon Marcel ayant levé la bonde,
Pour laisser écouler la fangeuse épaisseur
Des vices entassés, dont son prédécesseur
Avait six ans devant empoisonné le monde

Se trouvant le pauvret de telle odeur surpris,
Tomba mort au milieu de son oeuvre entrepris,
N'ayant pas à demi cette ordure purgée.

Mais quiconque rendra tel ouvrage parfait,
Se pourra bien vanter d'avoir beaucoup plus fait
Que celui qui purgea les étables d'Augée.

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Quand je vois ces messieurs, desquels l'autorité

Quand je vois ces messieurs, desquels l'autorité
Se voit ores ici commander en son rang,
D'un front audacieux cheminer flanc à flanc,
Il me semble de voir quelque divinité.

Mais les voyant pâlir lorsque Sa Sainteté
Crache dans un bassin, et d'un visage blanc
Cautement épier s'il y a point de sang,
Puis d'un petit souris feindre une sûreté

O combien (dis-je alors) la grandeur que je voy
Est misérable au prix de la grandeur d'un Roi !
Malheureux qui si cher achète tel honneur.

Vraiment le fer meurtrier et le rocher aussi
Pendent bien sur le chef de ces seigneurs ici,
Puisque d'un vieux filet dépend tout leur bonheur

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Si tu ne sais, Morel, ce que je fais ici

Si tu ne sais, Morel, ce que je fais ici,
Je ne fais pas l'amour ni autre tel ouvrage :
Je courtise mon maître, et si fais davantage,
Ayant de sa maison le principal souci.

Mon Dieu (ce diras-tu), quel miracle est-ce ci,
Que de voir Du Bellay se mêler du ménage
Et composer des vers en un autre langage ?
Les loups et les agneaux s'accordent tout ainsi.

Voilà que c'est, Morel : la douce poésie
M'accompagne partout, sans qu'autre fantaisie
En si plaisant labeur me puisse rendre oisif.

Mais tu me répondras : Donne, si tu es sage,
De bonne heure congé au cheval qui est d'âge,
De peur qu'il ne s'empire et devienne poussif.

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Tels que l'on vit jadis les enfants de la Terre

Tels que l'on vit jadis les enfants de la Terre
Plantés dessus les monts pour écheller les cieux,
Combattre main à main la puissance des dieux,
Et Jupiter contre eux, qui ses foudres desserre :

Puis tout soudainement renversés du tonnerre
Tomber deçà delà ces squadrons furieux,
La Terre gémissante, et le Ciel glorieux
D'avoir à son honneur achevé cette guerre :

Tel encore on a vu par-dessus les humains
Le front audacieux des sept coteaux romains
Lever contre le ciel son orgueilleuse face :

Et tels ores on voit ces champs déshonorés
Regretter leur ruine, et les dieux assurés
Ne craindre plus là-haut si effroyable audace.

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Un plus savant que moi, Paschal, ira songer

Un plus savant que moi, Paschal, ira songer
Avecques l'Ascréan dessus la double cime :
Et pour être de ceux dont on fait plus d'estime,
Dedans l'onde au cheval tout nu s'ira plonger.

Quant à moi, je ne veux, pour un vers allonger,
M'accourcir le cerveau : ni pour polir ma rime,
Me consumer l'esprit d'une soigneuse lime,
Frapper dessus ma table ou mes ongles ronger.

Aussi veux-je, Paschal, que ce que je compose
Soit une prose en rime ou une rime en prose,
Et ne veux pour cela le laurier mériter.

Et peut-être que tel se pense bien habile,
Qui trouvant de mes vers la rime si facile,
En vain travaillera, me voulant imiter.

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Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c'est Rome

Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c'est Rome ?
Rome est de tout le monde un publique échafaud,
Une scène, un théâtre, auquel rien ne défaut
De ce qui peut tomber ès actions de l'homme.

Ici se voit le jeu de la fortune, et comme
Sa main nous fait tourner ores bas, ores haut
Ici chacun se montre, et ne peut, tant soit caut*,
Faire que tel qu'il est, le peuple ne le nomme.

Ici du faux et vrai la messagère court,
Ici les courtisans font l'amour et la cour,
Ici l'ambition et la finesse abonde :

Ici la liberté fait l'humble audacieux,
Ici l'oisiveté rend le bon vicieux,
Ici le vil faquin discourt des faits du monde.

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Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux,

Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux,
Vois comme la nature, ainsi que du visage,
Nous a faits différents de moeurs et de courage,
Et ce qui plaît à l'un, à l'autre est odieux.

Tu dis : je ne puis voir un sot audacieux
Qui un moindre que lui brave à son avantage,
Qui s'écoute parler, qui farde son langage,
Et fait croire de lui qu'il est mignon des dieux.

Je suis tout au contraire, et ma raison est telle :
Celui dont la douleur courtoisement m'appelle,
Me fait outre mon gré courtisan devenir :

Mais de tel entretien le brave me dispense :
Car n'étant obligé vers lui de récompense,
Je le laisse tout seul lui-même entretenir.

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Quand je te dis adieu, pour m'en venir ici

Quand je te dis adieu, pour m'en venir ici,
Tu me dis, mon La Haye, il m'en souvient encore :
Souvienne-toi, Bellay, de ce que tu es ore,
Et comme tu t'en vas, retourne-t'en ainsi.

Et tel comme je vins, je m'en retourne aussi :
Hormis un repentir qui le coeur me dévore,
Qui me ride le front, qui mon chef décolore,
Et qui me fait plus bas enfoncer le sourcil.

Ce triste repentir, qui me ronge et me lime,
Ne vient (car j'en suis net) pour sentir quelque crime,
Mais pour m'être trois ans à ce bord arrêté :

Et pour m'être abusé d'une ingrate espérance,
Qui pour venir ici trouver la pauvreté,
M'a fait (sot que je suis) abandonner la France

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Le Voleur

L’aveugle, un vrai Goya retouché par la Morgue,
À genoux dans le froid coupant comme une faux,
Automatiquement tirait d’un petit orgue
Un son inoubliable à force d’être faux.

Suant par tous les bouts la misère qui navre,
Il étalait deux yeux pâles où rien ne luit ;
Et tel était l’aspect de ce vivant cadavre,
Qu’il rendait le passant généreux malgré lui.

À deux pas, un flâneur à figure malsaine,
Accoudé sur le pont, considérait la Seine
En sifflotant d’un air canaille et vicieux ;

Soudain, vers la sébile il tendit sa main jaune,
Eut le geste qu’on a lorsque l’on fait l’aumône,
Et vola froidement le vieil homme sans yeux.

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