J'établirai dans quelques lignes comment Maldoror fut bon pendant ses premières années, où il vécut heureux; c'est fait.
Contele de Lautreamont dans Les Chants de Maldoror (1869)
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Des citations similaires
Il y avait autrefois un grain de sable qui se lamentait d'être un atome ignoré dans le désert; au bout de quelques années il devint diamant, et il est à présent le plus bel ornement de la couronne du roi des Indes.
citation de Voltaire
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L’amitié est comme un livre; il faut des années pour l’écrire, mais il ne faut que quelques secondes pour la brûler.
auteur inconnu/anonyme
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Si aujourd'hui, ici-bas, une foule d'individus désirait le bonheur plutôt que le malheur des autres, il suffirait de quelques années pour que la terre soit un paradis.
citation de Bertrand Russell
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Telle que dans son char la Bérécynthienne
Telle que dans son char la Bérécynthienne
Couronnée de tours, et joyeuse d'avoir
Enfanté tant de dieux, telle se faisait voir
En ses jours plus heureux cette ville ancienne :
Cette ville, qui fut plus que la Phrygienne
Foisonnante en enfants, et de qui le pouvoir
Fut le pouvoir du monde, et ne se peut revoir
Pareille à sa grandeur, grandeur sinon la sienne.
Rome seule pouvait à Rome ressembler,
Rome seule pouvait Rome faire trembler :
Aussi n'avait permis l'ordonnance fatale
Qu'autre pouvoir humain, tant fût audacieux,
Se vantât d'égaler celle qui fit égale
Sa puissance à la terre et son courage aux cieux.
poésie de Joachim du Bellay
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N’est-ce pas une chose singulière que la nuit, dans laquelle notre globe baigne pendant tant d’heures, ait été si rarement reproduite? Elle a pourtant ses beautés, ses effets pittoresques, ses magies et ses séductions.
Theophile Gautier dans Souvenirs de théâtre
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Si on ne voulait qu'être heureux, cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres, et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu'ils ne sont.
citation de Montesquieu
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L'Impuissance de Dieu
Dieu voudrait sauver Lucifer
Qui brûle, depuis tant d’années,
Au milieu des flammes damnées
De son épouvantable Enfer.
Mais l’Archange hautain et fier
Ne tend pas ses mains calcinées :
Dieu voudrait sauver Lucifer
Qui brûle depuis tant d’années.
En vain sur son trône de fer,
Satan garde encore, obstinées,
Ses révoltes impardonnées
Et triomphe d’avoir souffert,
Dieu voudrait sauver Lucifer !
poésie de Maurice Rollinat
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Il fait bon voir, Paschal, un conclave serré
Il fait bon voir, Paschal, un conclave serré,
Et l'une chambre à l'autre également voisine
D'antichambre servir, de salle et de cuisine,
En un petit recoin de dix pieds en carré :
Il fait bon voir autour le palais emmuré,
Et briguer là-dedans cette troupe divine,
L'un par ambition, l'autre par bonne mine,
Et par dépit de l'un être l'autre adoré :
Il fait bon voir dehors toute la ville en armes
Crier : le Pape est fait, donner de faux alarmes,
Saccager un palais : mais plus que tout cela
Fait bon voir, qui de l'un, qui de l'autre se vante,
Qui met pour celui-ci, qui met pour celui-là,
Et pour moins d'un écu dix cardinaux en vente.
poésie de Joachim du Bellay
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La Vie en Rose
Des yeux qui font baiser les miens,
Un rire qui se perd sur sa bouche,
Voila le portrait sans retouche
De l'homme auquel j'appartiens
Quand il me prend dans ses bras
Il me parle tout bas,
Je vois la vie en rose.
Il me dit des mots d'amour,
Des mots de tous les jours,
Et ca me fait quelque chose.
Il est entre dans mon coeur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause.
C'est lui pour moi. Moi pour lui
Dans la vie,
Il me l'a dit, l'a jure pour la vie.
Et des que je l'apercois
Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat
Des nuits d'amour a ne plus en finir
Un grand bonheur qui prend sa place
Des enuis des chagrins, des phases
Heureux, heureux a en mourir.
Quand il me prend dans ses bras
Il me parle tout bas,
Je vois la vie en rose.
Il me dit des mots d'amour,
Des mots de tous les jours,
Et ca me fait quelque chose.
Il est entre dans mon coeur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause.
C'est toi pour moi. Moi pour toi
Dans la vie,
Il me l'a dit, l'a jure pour la vie.
Et des que je l'apercois
Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat
chanson interprété par Edith Piaf
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Dessous ce grand François, dont le bel astre luit
Dessous ce grand François, dont le bel astre luit
Au plus beau lieu du ciel, la France fut enceinte
Des lettres et des arts, et d'une troupe sainte
Que depuis sous Henri féconde elle a produit :
Mais elle n'eut plutôt fait montre d'un tel fruit,
Et plutôt ce beau part n'eut la lumière atteinte,
Que je ne sais comment sa clarté fut éteinte,
Et vit en même temps et son jour et sa nuit.
Hélicon est tari, Parnasse est une plaine,
Les lauriers sont séchés, et France, autrefois pleine
De l'esprit d'Apollon, ne l'est plus que de Mars.
Phoebus s'enfuit de nous, et l'antique ignorance
Sous la faveur de Mars retourne encore en France,
Si Pallas ne défend les lettres et les arts.
poésie de Joachim du Bellay
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Heureux celui qui peut longtemps suivre la guerre
Heureux celui qui peut longtemps suivre la guerre
Sans mort, ou sans blessure, ou sans longue prison !
Heureux qui longuement vit hors de sa maison
Sans dépendre son bien ou sans vendre sa terre !
Heureux qui peut en cour quelque faveur acquerre
Sans crainte de l'envie ou de quelque traïson !
Heureux qui peut longtemps sans danger de poison
Jouir d'un chapeau rouge ou des clefs de saint Pierre !
Heureux qui sans péril peut la mer fréquenter !
Heureux qui sans procès le palais peut hanter !
Heureux qui peut sans mal vivre l'âge d'un homme !
Heureux qui sans souci peut garder son trésor,
Sa femme sans soupçon, et plus heureux encor
Qui a pu sans peler vivre trois ans à Rome !
poésie de Joachim du Bellay
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La Putréfaction
Au fond de cette fosse moite
D’un perpétuel suintement,
Que se passe-t-il dans la boîte,
Six mois après l’enterrement ?
Verrait-on encor ses dentelles ?
L’œil a-t-il déserté son creux ?
Les chairs mortes ressemblent-elles
À de grands ulcères chancreux ?
La hanche est-elle violâtre
Avec des fleurs de vert-de-gris,
Couleurs que la Mort idolâtre,
Quand elle peint ses corps pourris ?
Pendant qu’un pied se décompose,
L’autre sèche-t-il, blanc, hideux,
Ou l’horrible métamorphose
S’opère-t-elle pour les deux ?
Le sapin servant d’ossuaire
Se moisit-il sous les gazons ?
Le cadavre dans son suaire
A-t-il enfin tous ses poisons ?
Sous le drap que mangent et rouillent
L'humidité froide et le pus,
Les innombrables vers qui grouillent
Sont-ils affamés ou repus ?
Que devient donc tout ce qui tombe
Dans le gouffre ouvert nuit et jour ?
— Ainsi, j’interrogeais la tombe
D’une fille morte d’amour.
Et la tombe que les sceptiques
Rayent toujours de l’avenir,
Me jeta ces mots dramatiques
Qui vivront dans mon souvenir :
« Les seins mignons dont tu raffoles,
« Questionneur inquiétant,
« Et les belles lèvres si folles,
« Les lèvres qui baisèrent tant,
« Toutes ces fleurs roses et blanches
« Sont les premières à pourrir
« Dans la prison des quatre planches,
« Que nulle main ne peut ouvrir.
« Mais, quant à l’âme, revit-elle ?
« Avec son calme ou ses remords,
« Faut-il crier qu’elle est mortelle
« Ou qu’elle plane sur les morts ?
« Je ne sais ! Mais apprends que l’ombre
« Que l’homme souffre en pourrissant :
« Le cadavre est un muet sombre,
« Qui ne dit pas ce qu’il ressent !
poésie de Maurice Rollinat
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Le vieux pêcheur
Au fil de l'eau coulant sans bruit,
Triste et beau comme un vieux monarque,
Perche en main, débout dans sa barque,
Le pêcheur aspirait la nuit.
Son extase mal contenue
Rivait, pleins de larmes, ses yeux
Au grand miroir mystérieux
Où tremblait l'ombre de la nue.
L'astre pur, à frissons follets,
Jetait prodigue ses reflets
A cette transparence brune ;
J'entendis l'homme chuchoter :
' C'te nuit ! fait-i' bon d'exister !
Pour voir l'eau s'ens'mencer d'la lune. '
poésie de Maurice Rollinat
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Léda et le Cygne
Un bruit soudain : un grand battement d'ailes
Au dessus de Léda, lui caressant les cuisses
Entre ses pieds palmés, la nuque dans son bec,
Impuissante, il la tient, le sein contre sa gorge.
Comment ces doigts perdus pourraient-ils repousser
La splendeur de l'oiseau de ces cuisses vaincues?
Comment ce corps peut-il, en la blancheur fougueuse
Ne pas sentir ce cœur étrange contre lui?
Un frisson de ces reins engendre ici
La brèche dans le mur, la flamme dans le toit,
La mort d'Agamemnon.
De la sorte saisie,
Domptée ainsi par le sang brut des airs,
Est-ce qu'elle assuma son savoir et sa force
Avant qu'indifférent le bec ne la lâchât?
poésie de William Butler Yeats, traduction par René Fréchet
Ajouté par Dan Costinaş
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Qui niera, Gillebert, s'il ne veut résister
Qui niera, Gillebert, s'il ne veut résister
Au jugement commun, que le siège de Pierre
Qu'on peut dire à bon droit un paradis en terre,
Aussi bien que le ciel, n'ait son grand Jupiter ?
Les Grecs nous ont fait l'un sur Olympe habiter,
Dont souvent dessus nous ses foudres il desserre :
L'autre du Vatican délâche son tonnerre,
Quand quelque roi l'a fait contre lui dépiter.
Du Jupiter céleste un Ganymède on vante,
Le tusque Jupiter en a plus de cinquante :
L'un de nectar s'enivre, et l'autre de bon vin.
De l'aigle l'un et l'autre a la défense prise,
Mais l'un hait les tyrans, l'autre les favorise :
Le mortel en ceci n'est semblable au divin.
poésie de Joachim du Bellay
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L'homme vertueux se reconnoît au desir qu'il a de rendre encore, s'il est possible, ses concitoyens et plus illustres et plus heureux.
Claude-Adrien Helvétius dans De l'Homme, de ses facultés et de son éducation (1772)
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A son livre
Mon livre (et je ne suis sur ton aise envieux),
Tu t'en iras sans moi voir la Cour de mon Prince.
Hé, chétif que je suis, combien en gré je prinsse
Qu'un heur pareil au tien fût permis à mes yeux ?
Là si quelqu'un vers toi se montre gracieux,
Souhaite-lui qu'il vive heureux en sa province :
Mais si quelque malin obliquement te pince,
Souhaite-lui tes pleurs et mon mal ennuyeux.
Souhaite-lui encor qu'il fasse un long voyage,
Et bien qu'il ait de vue éloigné son ménage,
Que son coeur, où qu'il voise, y soit toujours présent :
Souhaite qu'il vieillisse en longue servitude,
Qu'il n'éprouve à la fin que toute ingratitude,
Et qu'on mange son bien pendant qu'il est absent.
poésie de Joachim du Bellay
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Qu'heureux tu es, Baïf, heureux, et plus qu'heureux
Qu'heureux tu es, Baïf, heureux, et plus qu'heureux,
De ne suivre abusé cette aveugle déesse,
Qui d'un tour inconstant et nous hausse et nous baisse,
Mais cet aveugle enfant qui nous fait amoureux !
Tu n'éprouves, Baïf, d'un maître rigoureux
Le sévère sourcil : mais la douce rudesse
D'une belle, courtoise et gentille maîtresse,
Qui fait languir ton coeur doucement langoureux.
Moi chétif, cependant, loin des yeux de mon prince,
Je vieillis malheureux en étrange province,
Fuyant la pauvreté : mais las ne fuyant pas
Les regrets, les ennuis, le travail et la peine,
Le tardif repentir d'une espérance vaine,
Et l'importun souci, qui me suit pas à pas.
poésie de Joachim du Bellay
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gris de novembre -
au jardin premières étoiles
du poinsettia
haïku de Doina-Maria Tudor
Ajouté par Doina Maria Tudor
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Je n'ai jamais pensé que cette voûte ronde
Je n'ai jamais pensé que cette voûte ronde
Couvrît rien de constant : mais je veux désormais,
Je veux, mon cher Morel, croire plus que jamais
Que dessous ce grand Tout rien ferme ne se fonde,
Puisque celui qui fut de la terre et de l'onde
Le tonnerre et l'effroi, las de porter le faix,
Veut d'un cloître borner la grandeur de ses faits,
Et pour servir à Dieu abandonner le monde.
Mais quoi ? que dirons-nous de cet autre vieillard,
Lequel ayant passé son âge plus gaillard
Au service de Dieu, ores César imite ?
Je ne sais qui des deux est le moins abusé :
Mais je pense, Morel, qu'il est fort malaisé
Que l'un soit bon guerrier, ni l'autre bon ermite.
poésie de Joachim du Bellay
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