L'air occidental a envahi l'Est, comme un ouragan, sous le regard impuissant des douaniers.
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
Ajouté par Simona Enache
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Des citations similaires
Impuissant comme l'aile de l'ange dans le vide du ciel.
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
Ajouté par Simona Enache
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Souvenir de la Creuse
Tandis qu’au soleil lourd la campagne d’automne
Filait inertement son rêve de stupeur,
Nous traversions la brande aride et monotone
Où le merle envahi du spleen enveloppeur
Avait un vol furtif et tremblotant de peur.
Nous longions un pacage, un taillis, une vigne ;
Puis au fond du ravin que la ronce égratigne
Apparaissait la Creuse aux abords malaisés :
Alors tu t’asseyais, et j’apprêtais ma ligne
À l’ombre des coteaux rocailleux et boisés.
Lorsque j’avais trouvé dans l'onde qui moutonne,
Près d’un rocher garni d’écume et de vapeur,
L’endroit où le goujon folâtre et se cantonne,
Je fouettais le courant de mon fil agrippeur,
Et bientôt le poisson mordait l’appât trompeur.
Toi, sous un châtaignier majestueux et digne,
Aux coincoins du canard qui nageait comme un cygne,
Rêveuse, tu croquais des sites apaisés ;
Et je venais te voir quand tu me faisais signe,
À l’ombre des coteaux rocailleux et boisés.
Par des escarpements que le lierre festonne,
Un meunier s’en allait sur son baudet grimpeur ;
Des roulements pareils à ceux d’un ciel qui tonne
S’ébauchaient ; le pivert au bec dur et frappeur
Poussait un cri pointu dans l’air plein de torpeur.
Et nous, sans redouter la vipère maligne,
Avec des mots d’amour que le regard souligne,
Ayant pour seuls témoins les lézards irisés,
Nous causions tendrement sur la mousse bénigne,
À l’ombre des coteaux rocailleux et boisés.
ENVOI
Ô toi qui m’as grandi par ta candeur insigne,
Partout mon souvenir te cherche et te désigne ;
Et j’évoque le temps où j’avais les baisers
De ta bouche d’enfant, fraîche et couleur de guigne,
À l’ombre des coteaux rocailleux et boisés.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Le soleil impuissant et l'impétueuse expansion de la nuit.
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
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Le regard ne s'empare pas des images, ce sont elles qui s'emparent du regard. Elles inondent la conscience.
citation de Franz Kafka
Ajouté par Micheleflowerbomb
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L'impuissant soleil et l'irrépressible expansion de la nuit.
aphorisme de Valeriu Butulescu de Fragmentarium, traduction par Leliana Stancu
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Parapente
Chaque matin, on se jette dans le vide.
Cours vers l’abîme, comme un civilisé.
Comme un aphoriste au lectorat défunt.
La terre tourne, encore plus folle.
Ce monde m’échappe, décidément.
Évohé, Icare, tu réussis enfin !
Dans cette plongée, ivre des profondeurs de l’air.
Comment ne pas devenir léger ?
*
Aujourd’hui, tu te jettes dans le ciel.
Porté par les vibrations ascendantes d’une vie.
Évite de regarder de haut cet aigle.
— Restons camarades, frère choucas.
L’air bruisse et ne se froisse jamais.
On tire une drisse, et le soleil vire.
L’autre, une cîme se penche.
La neige est tombée, là-bas sous la lumière.
*
La forêt, cette mousse émeraude ?
Je suis enfin redevenu un nain allègre.
À l’école des oiseaux, comme jadis.
Pourquoi ces maisons reprendraient-elles leur taille ?
Le ciel, les monts, la mer ont semblé des jouets.
Écoute la finesse de l’air, sur les rémiges.
Fin stratège, comme un freux.
La cascade vole au ciel.
*
L’herbe accueille.
— Comme elle seule sait le faire.
Au milieu de ses fleurs altières, anonymes, inoubliables.
Tout ce ciel rouge ou vert à remballer, avec soin, dans un sac.
Le monde, suspendu à un anneau de dural,
violine ou vert pomme.
*
Un recueil d’aphorismes n’est pas un univers, mais la boîte de
couleurs qui les contient tous.
Le narrateur a-t-il déjà touché terre ?
« Je suis devenu ce point, là-bas, sous la voilure
soyeuse de l’interrogation. »
天神 — Encore un dernier vœu au dieu du ciel et de la
littérature.
poésie de François Vaucluse
Ajouté par Veronica Șerbănoiu
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Les Cheveux champêtres
En plein air, sans une épingle,
Ils aiment à paresser,
Et la brise qui les cingle
A l'air de les caresser,
Ils vont sous les branches torses
Des vieux chênes roux et bruns,
Et la feuille et les écorces
Les grisent de leurs parfums.
Dans la campagne déserte,
Au fond des grands prés muets,
Ils dorment dans l’herbe verte
Et se coiffent de bluets ;
Le soleil les importune,
Mais ils aiment loin du bruit
Le glacis du clair de lune
Et les frissons de la nuit.
Comme les rameaux des saules
Se penchant sur les marais,
Ils flottent sur ses épaules,
À la fois tristes et frais.
Quand, plus frisés que la mousse,
Ils se sont éparpillés,
On dirait de l’or qui mousse,
Autour des blancs oreillers.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Le zéphyr. Un ouragan censuré.
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
Ajouté par Simona Enache
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Le Touriste
Le plein midi darde ses flèches
Dans l’air chaud comme une fournaise.
Je chemine tout à mon aise,
Loin des fiacres et des calèches.
Ici, promenades et pêches.
J’aime ça, ne vous en déplaise ;
Le plein midi darde ses flèches
Dans l’air chaud comme une fournaise.
Cher pays, comme tu m’allèches
Par tes rocs et ta terre glaise !
Je n’ai pas de jument anglaise,
Mais j’ai deux jambes toujours fraîches.
Le plein midi darde ses flèches.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Ballade des barques peintes
Elles meurent de spleen, à l’ombre des maisons,
Les chaloupes de mer qui vacillent sans trêve,
Et qui voudraient tenter aux plus creux horizons,
Loin des miasmes chauds et stagnants de la grève,
Le gouffre qui les tord, les happe et les enlève.
Aussi quand le pêcheur prend les avirons lourds,
Chacune en toute hâte arborant ses atours
Fuit le port engourdi plein de buveurs de pintes,
Et la brise ballonne et fait sur les flots sourds
Frémir la voile blanche au mât des barques peintes.
Elles ne songent guère aux noires trahisons
De l’Océan qui dort et de l’autan qui rêve.
Oh ! quand elles n’ont plus la chaîne des prisons,
Comme l’air est exquis, l’eau verte et l’heure brève
Pourtant, il faut déjà rentrer : le jour s’achève.
Mais un brusque ouragan qui briserait des tours,
Plus fou qu’un tourbillon de cent mille vautours,
Se rabat sur la côte avec d’horribles plaintes,
Et la mouette en vain écoute aux alentours
Frémir la voile blanche au mât des barques peintes.
Hélas ! leurs flancs menus, leurs fragiles cloisons
Craquent sous le nuage orageux qui se crève.
Comme un tas de serpents qui bavent leurs poisons,
Contre elles, chaque vague arrive et se soulève
Avec le bond du tigre et le tranchant du glaive.
Et tandis qu’au milieu des éclairs drus et courts
La nuit met sur la mer son masque de velours,
Le grand phare inquiet dans les clartés éteintes
Regarde, et ne voit pas, à l’heure des retours,
Frémir la voile blanche au mât des barques peintes.
ENVOI
Dame la Vierge ! Ô vous, qui dans les mauvais jours
Donnez si promptement assistance et secours
À ceux que le danger cerne de ses étreintes,
Commandez que le vent guide et laisse toujours
Frémir la voile blanche au mât des barques peintes !
poésie de Maurice Rollinat
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Comme jadis l'ame de l'univers
Comme jadis l'ame de l'univers
Enamourée en sa beaulté profonde,
Pour façonner cette grand' forme ronde,
Et l'enrichir de ses thesors divers,
Courbant sur nous son temple aux yeulx ouvers,
Separa l'air, le feu, la terre, et l'onde,
Et pour tirer les semences du monde
Sonda le creux des abismes couvers :
Non autrement, ô l'ame de ma vie !
Tu feus à toy par toymesme ravie
Te voyant peinte en mon affection,
Lors ton regard d'un accord plus humain
Lia mes sens, ou Amour de sa main
Forma le rond de ta perfection.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Beau comme la rétractilité des serres des oiseaux rapaces; ou encore, comme l'incertitude des mouvements musculaires dans les plaies des parties molles de la région cervicale postérieure; ou plutôt, comme ce piège à rats perpétuel, toujours retendu par l'animal pris, qui peut prendre seul des rongeurs indéfiniment, et fonctionner même caché sous la paille; et surtout, comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie!
Contele de Lautreamont dans Les Chants de Maldoror (1869)
Ajouté par Simona Enache
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XXL
Qu'on soit des filles de
Cocktails, belles
Qu'on soit des filles des
Fleurs de pubelles
Toutes les mêmes
Qu'on soit des croissants de lune
Qu'on soit des monts de Saturne
Pour l'I.V.G. on en bulle
Nous on a
On a besoin d'amour
On a besoin d'amour
Besoin d'un amour XXL
On veut de l'amour XXL
Qu'on soit des filles de
L'histoire, rares
Qu'on soit des filles de
Fleurs de trottoirs
C'est comme ça
Qu'on soit Paul en Pauline
Faire la Une des magazines
Négatives ou positives
Toutes les filles
Elles ont besoin d'amour
On a besoin d'amour
Besoin d'un amour XXL
On veut de l'amour XXL
On a besoin d'amour
Besoin d'une flamme
Et de vague à l'âme
On a besoin d'amour
Besoin d'un regard
De peau et de larmes
Besoin d'un amour XXL
Besoin d'une flamme
Et de vague à l'âme
On veut de l'amour XXL
Besoin d'un regard
De peau et de larmes.
chanson interprété par Mylene Farmer
Ajouté par Simona Enache
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Un ouragan est un vent sans souffleur.
aphorisme de Mikhaïl Kouzmine de Une maison chauffée par les utopies, traduction par Sophie Benech
Ajouté par Dan Costinaş
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Nuit tombante
Les taureaux, au parfum
De la mousse,
Arpentent l’herbe rousse,
Et chacun
Beugle au soleil défunt ;
La rafale qui glousse
Se trémousse
Dans l’air brun.
Et le ravin cruel,
Sourd et chauve,
A l’humidité fauve
D’un tunnel ;
Et comme un criminel,
Le nuage se sauve,
Gris et mauve,
Dans le ciel.
Des saules convulsés
Et difformes,
Des trous, des rocs énormes,
Des fossés,
Des vieux chemins gercés,
Des buissons multiformes,
Et des ormes
Crevassés,
De l’eau plate qui dort
Dans la terre,
Noire et plus solitaire
Qu’un remord :
Un long murmure sort,
Un long murmure austère
De mystère
Et de mort.
Au clapotis que font
Les viornes,
Sous la voûte sans bornes
Et sans fond,
Tout s’éloigne et se fond ;
L’ombre efface les cornes
Des bœufs mornes
Qui s’en vont.
Et l’escargot sans bruit
Rampe et bave ;
L’obscurité s’aggrave,
Le vent fuit ;
Et l’oiseau de minuit
Flotte comme une épave
Dans la cave
De la nuit.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Le Cygne
Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
A des neiges d’avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Tantôt le long des pins, séjour d’ombre et de paix,
Il serpente, et laissant les herbages épais
Traîner derrière lui comme une chevelure,
Il va d’une tardive et languissante allure ;
La grotte où le poète écoute ce qu’il sent,
Et la source qui pleure un éternel absent,
Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule
En silence tombée effleure son épaule ;
Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,
Superbe, gouvernant du côté de l’azur,
Il choisit, pour fêter sa blancheur qu’il admire,
La place éblouissante où le soleil se mire.
Puis, quand les bords de l’eau ne se distinguent plus,
A l’heure où toute forme est un spectre confus,
Où l’horizon brunit, rayé d’un long trait rouge,
Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,
Que les rainettes font dans l’air serein leur bruit
Et que la luciole au clair de lune luit,
L’oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète
La splendeur d’une nuit lactée et violette,
Comme un vase d’argent parmi des diamants,
Dort, la tête sous l’aile, entre deux firmaments.
poésie de Sully Prudhomme
Ajouté par Dan Costinaş
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La Chanson de la perdrix grise
La chanson de la perdrix grise
Ou la complainte des grillons,
C’est la musique des sillons
Que j’ai toujours si bien comprise.
Sous l’azur, dans l’air qui me grise,
Se mêle au vol des papillons
La chanson de la perdrix grise
Ou la complainte des grillons.
Et l’ennui qui me martyrise
Me darde en vain ses aiguillons,
Puisqu’à l’abri des chauds rayons
J’entends sur l’aile de la brise
La chanson de la perdrix grise.
poésie de Maurice Rollinat
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La Pipe
Quand l’uniformité m’écœure,
Dans la rue ou dans la maison,
Que de fois pour nuager l’heure
Je savoure ton cher poison !
Ô ma coupe de nicotine,
Mon regard jubile en suivant
Ta fumée errante et lutine
Comme l’onde et comme le vent !
Quel doux philtre dans ces bouffées
Que j’aspire par ton cou noir !
Seul avec toi, je vois des fées
Dansant au sommet d’un manoir.
Humant ton odeur tabagique
Plus subtile que des parfums,
Au milieu d’un rêve magique,
J’évoque mes amis défunts ;
Et ma spectrale bien-aimée,
Avec son regard alarmant,
Sur tes spirales de fumée
Flotte mystérieusement.
Ton brouillard est l’escarpolette
Qui berce mes jours et mes nuits ;
Tu chasses comme une amulette
Mes cauchemars et mes ennuis.
Et je cuis mon dégoût du monde
Dans ton fourneau large et profond :
Je trouve l’homme moins immonde
En te fumant, l’œil au plafond.
Tu montres à ma fantaisie
Qui s’enveloppe d’un linceul,
Des horizons de poésie
Où le vers s’ébauche tout seul ;
Et pour moi ta saveur bénie,
Délicieuse d’âcreté,
Conserve en sa monotonie
Une éternelle nouveauté !
poésie de Maurice Rollinat
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Les Mouettes
En tas, poussant de longs cris aboyeurs
Aussi plaintifs que des cris de chouettes,
Autour des ports, sur les gouffres noyeurs,
Dans l’air salé s’ébattent les mouettes,
Promptes au vol comme des alouettes.
D’un duvet mauve et marqueté de roux,
Sur l’eau baveuse où le vent fait des trous,
On peut les voir se tailler des besognes
Et se risquer sous le ciel en courroux,
Pour nettoyer la mer de ses charognes.
Flairant les flots, sinistres charroyeurs,
Et les écueils noirs dont les silhouettes
Font aux marins de si grandes frayeurs,
Elles s’en vont avec des pirouettes
De-ci, de-là, comme des girouettes.
Dans les vapeurs vitreuses des temps mous
Où notre œil suit les effacements doux
Des mâts penchant avec des airs d’ivrognes,
Ces grands oiseaux rôdent sur les remous,
Pour nettoyer la mer de ses charognes.
Et quand les flots devenus chatoyeurs
Dorment bercés par les brises fluettes,
On les revoit, avides côtoyeurs,
Éparpillant leurs troupes inquiètes
Aux environs des falaises muettes.
En vain tout rit, le brouillard s’est dissous ;
Ces carnassiers qui ne sont jamais soûls
Ouvrent encor leurs ailes de cigognes
Sur les galets polis comme des sous,
Pour nettoyer la mer de ses charognes.
ENVOI
Vautour blafard, fouilleur des casse-cous,
Toi dont le bec donne de si grands coups
Dans les lambeaux pourris où tu te cognes,
Viens là ! Tes sœurs t’y donnent rendez-vous,
Pour nettoyer la mer de ses charognes.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Nuit fantastique
Tandis que dans l’air lourd les follets obliques
Vaguent perfidement au-dessus des trous,
Les grands oiseaux de nuit au plumage roux
Poussent lugubrement des cris faméliques,
Diaboliques
Sur les houx.
Des carcasses, cohue âpre et ténébreuse,
Dansent au cimetière entre les cyprès ;
Tout un bruissement lointain de forêts
Se mêle au choc des os — plainte douloureuse.
Le vent creuse
Les marais.
Entendez-vous mugir les vaches perdues,
Sur un sol hérissé d’atroces cailloux
Qui percent leurs sabots comme de grands clous ?
Oh ! ces beuglements ! Les pauvres éperdues
Sont mordues
Par les loups !
Sous les vents, le bateau qu’enchaîne une corde
Au rivage pierreux crève son vieux flanc.
Le chêne formidable en vain s’essoufflant
Succombe : il faut que sous l’effroyable horde
Il se torde
En hurlant.
La nuit a tout noyé, mer ensorcelante,
Berçant le rêve au bord de ses entonnoirs,
La lune, sur l’œil fou des grands désespoirs,
Ne laisse pas filtrer sa lueur parlante.
O nuit lente !
O cieux noirs !
poésie de Maurice Rollinat
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