Tout ce que tu vois dans ton monde est le résultat de l'idée que tu t'en fais.
citation de Neale Donald Walsch
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Aucun art n'est aussi peu spontané que le mien. Ce que je fais est le résultat de la réflexion et de l'étude des grands maîtres.
citation de Edgar Degas
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Tu veux un monde meilleur, plus fraternel, plus juste ? Eh bien commence à le faire : qui t’en empêche ? Fais-le en toi et autour de toi, fais-le avec ceux qui le veulent. Fais-le en petit, et il grandira.
citation de Lanza del Vasto
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La Pipe
Quand l’uniformité m’écœure,
Dans la rue ou dans la maison,
Que de fois pour nuager l’heure
Je savoure ton cher poison !
Ô ma coupe de nicotine,
Mon regard jubile en suivant
Ta fumée errante et lutine
Comme l’onde et comme le vent !
Quel doux philtre dans ces bouffées
Que j’aspire par ton cou noir !
Seul avec toi, je vois des fées
Dansant au sommet d’un manoir.
Humant ton odeur tabagique
Plus subtile que des parfums,
Au milieu d’un rêve magique,
J’évoque mes amis défunts ;
Et ma spectrale bien-aimée,
Avec son regard alarmant,
Sur tes spirales de fumée
Flotte mystérieusement.
Ton brouillard est l’escarpolette
Qui berce mes jours et mes nuits ;
Tu chasses comme une amulette
Mes cauchemars et mes ennuis.
Et je cuis mon dégoût du monde
Dans ton fourneau large et profond :
Je trouve l’homme moins immonde
En te fumant, l’œil au plafond.
Tu montres à ma fantaisie
Qui s’enveloppe d’un linceul,
Des horizons de poésie
Où le vers s’ébauche tout seul ;
Et pour moi ta saveur bénie,
Délicieuse d’âcreté,
Conserve en sa monotonie
Une éternelle nouveauté !
poésie de Maurice Rollinat
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Finalement sur le point que Morphée
Finalement sur le point que Morphée
Plus véritable apparaît à nos yeux,
Fâché de voir l'inconstance des cieux,
Je vois venir la soeur du grand Typhée :
Qui bravement d'un morion coiffée
En majesté semblait égale aux dieux,
Et sur le bord d'un fleuve audacieux
De tout le monde érigeait un trophée.
Cent rois vaincus gémissaient à ses pieds,
Les bras aux dos honteusement liés :
Lors effrayé de voir telle merveille;
Le ciel encor je lui vois guerroyer,
Puis tout à coup je la vois foudroyer,
Et du grand bruit en sursaut je m'éveille.
poésie de Joachim du Bellay
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Le Petit Chien
Caniche étrange, beau Marquis,
Tes poils frisent comme la mousse,
Un œil noir aux regards exquis
Luit dans ta petite frimousse.
Tout fier de ta toison de lin,
Toujours vif et jamais morose,
Tu vas, tapageur et câlin,
Offrant ton museau noir et rose
Ta prunelle parle et sourit
Aussi fine que peu traîtresse.
Oh ! comme elle est pleine d’esprit
Quand tu regardes ta maîtresse !
Ta joie et ton plus cher désir
C’est, devant un bon feu qui flambe,
De sentir sa main te saisir
Quand tu lui grimpes sur la jambe.
Tu te carres svelte et brillant,
Et tu fais frétiller ta queue
Quand elle te noue en riant
Ta petite cravate bleue.
Si tu la vois lire, broder,
Ou bien faire la couturière,
Tu restes sage sans bouder,
L’œil mi-clos et sur ton derrière.
Dans les chambres et dans la cour
Tu la suis, compagnon fidèle,
Et trottinant quand elle court,
Tu ne t’écartes jamais d’elle.
Quand elle veut quitter son toit,
Tu la guettes avec alarmes,
Et lorsqu’elle s’en va sans toi,
Tu gémis, les yeux pleins de larmes.
Mais si tu n’as plus de gaieté
Loin de celle dont tu raffoles,
Comme son retour est fêté
Par tes milles gambades folles !
Sur la table, à tous les repas,
Devant ton maître peu sévère,
Tu fais ta ronde, à petit pas,
Frôlant tout, sans casser un verre.
L’amour ne te fait pas maigrir
Près d’une chienne langoureuse ;
N’ayant aucun mal pour t’aigrir,
Tu trouve l’existence heureuse.
Ton air mignon et goguenard
T’obtient tout ce qui t’affriande,
Et tu croques un gros canard
Après avoir mangé ta viande.
Rien que la patte d’un poulet
T’amuse pendant des semaines,
Et content d’un joujou si laid,
Dans tous les coins tu le promènes.
Bruyant, lorsqu’on te le permet,
Calme, lorsqu’on te le commande.
Ta turbulence se soumet
Sans qu’on use de réprimande.
Aussi ton maître te sourit
Avec sa gravité si bonne ;
Sa douce femme te chérit.
Et tu fais l’amour de la bonne.
Pour moi, que tu reçois toujours
Avec des yeux si sympathiques,
Je te souhaite de long jours
Et de beaux rêves extatiques.
Cher petit chien pur et charmant,
De l’amitié vivant emblème,
En moi tu flairas un tourment
Dès que tu vis ma face blême.
Tes aboiements qui sont des voix
M’ont crié : « Courage ! Espérance ! »
Et tes caresses m’ont dit : « Vois !
Je m’associe à ta souffrance ! »
Accepte donc ces pauvres vers
Que t’offre un poète malade,
Et parfois, sur tes coussins verts,
Songe à lui comme à ton Pylade.
poésie de Maurice Rollinat
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Si nostre vie est moins qu'une journée
Si nostre vie est moins qu'une journée
En l'eternel, si l'an qui faict le tour
Chasse nos jours sans espoir de retour,
Si périssable est toute chose née,
Que songes-tu, mon ame emprisonnée ?
Pourquoy te plaist l'obscur de nostre jour,
Si pour voler en un plus cler sejour,
Tu as au dos l'aele bien empanée ?
La, est le bien que tout esprit desire,
La, le repos où tout le monde aspire,
La, est l'amour, la, le plaisir encore.
La, ô mon ame au plus hault ciel guidée !
Tu y pouras recongnoistre l'Idée
De la beauté, qu'en ce monde j'adore.
poésie de Joachim du Bellay
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L'invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas, vivre ensemble!
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal (1857)
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Tout ce que nous sommes, est le résultat de ce que nous avons pensé.
citation de Bouddha
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Le plagiat est nécessaire. Le progrès l'implique. Il serre de près la phrase d'un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par l'idée juste.
Contele de Lautreamont dans Poésies, II (1870)
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Fais de toi ton oeuvre posthume.
citation de Tristan Corbiere
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Glose
Le temps passe, le temps vient,
Tout est ancien, tout est nouveau;
Ce qui est mal, ce qui est bien
Pèse et médite à tout propos;
N’espère pas et n’aie pas peur,
Ce qui est flot en flot s’en va,
Si on te demande ou on te leurre,
A toute chose reste froid.
D’innombrables choses on voit,
On en entend sonner beaucoup,
Qui pourrait retenir cela,
Et qui pourrait écouter tout ?...
Toi, tu dois d’asseoir d’un côté,
Te retrouvant dans ton maintien,
Dans les bruits de la vanité
Le temps passe, le temps vient.
Que ne penche pas par son aiguille
La balance du froid penseur
Vers l’instant léger qui oscille
Pour le faux masque du bonheur,
Qui surgit de sa mort peut-être
Et retombe dans le chaos;
Pour celui qui peut le connaître
Tout est ancien, tout est nouveau.
En spectateur au grand théâtre
Dans ce monde imagine-toi;
Sous masques tristes ou folâtres
Son jeu, tu le devineras.
S’il se dispute ou s’il en pleure,
Tu dois méditer dans ton coin
Pour saisir dans leur art trompeur
Ce qui est mal, ce qui est bien.
Car l’avenir et le passé
Sont les deux faces de la feuille,
Voit tout au bout le point d’entrée
Celui qui exerce son œil;
Tout ce qui fut ou qui sera
Se trouve dans les faits, les mots,
Quant à leur vanité déjà
Pèse et médite à tout propos.
Aux mêmes moyens destinés
Se soumet tout ce qui existe,
Et depuis des milliers d’années
Le monde est gai, le monde est triste;
D’autres masques, la même pièce,
D’autres voix, mais le même chœur,
Même trompé, dans ta détresse,
N’espère pas et n’aie pas peur.
N’espère pas quand les salauds
Pour le triomphe se battront,
Ils l’emporteront, les idiots,
Malgré ta belle étoile au front;
Ne t’en fais pas, ils vont chercher
Entre eux-mêmes se ployer bas,
Ne sois jamais leur associé:
Ce qui est flot, en flot s’en va.
Pareil à un chant de sirène,
On vous attire en guet-apens;
Pour changer les acteurs sur scène
On vous attrappe en vous leurrant;
A côté glisse vite et sors,
Ignore leurs propos flatteurs,
De ton sentier en dehors
Si l’on te mande ou on te leurre.
Evite cependant leurs coups,
Face aux calomnies tais-toi bien;
Renonce à tes conseils surtout
Si tu connais leurs vrais moyens;
Ils peuvent parler à leur aise,
Vive en ce monde qui vivra
Et afin que rien ne te plaise,
A toute chose reste froid.
A toute chose reste froid,
Si l’on te mande ou on te leurre,
Ce qui est flot en flot s’en va,
N’espère pas et n’aie pas peur;
Pèse et médite à tout propos
Ce qui est mal, ce qui est bien,
Tout est ancien, tout est nouveau:
Le temps passe, le temps vient.
poésie de Mihai Eminescu (1883), traduction par Paul Miclau
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Ce n'est pas dans Montaigne, mais dans moi, que je trouve tout ce que j'y vois.
Blaise Pascal dans Pensées (1670)
Ajouté par Simona Enache
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Abel et Caïn
I
Race d'Abel, dors, bois et mange;
Dieu te sourit complaisamment.
Race de Caïn, dans la fange
Rampe et meurs misérablement.
Race d'Abel, ton sacrifice
Flatte le nez du Séraphin!
Race de Caïn, ton supplice
Aura-t-il jamais une fin?
Race d'Abel, vois tes semailles
Et ton bétail venir à bien;
Race de Caïn, tes entrailles
Hurlent la faim comme un vieux chien.
Race d'Abel, chauffe ton ventre
À ton foyer patriarcal;
Race de Caïn, dans ton antre
Tremble de froid, pauvre chacal!
Race d'Abel, aime et pullule!
Ton or fait aussi des petits.
Race de Caïn, coeur qui brûle,
Prends garde à ces grands appétits.
Race d'Abel, tu croîs et broutes
Comme les punaises des bois!
Race de Caïn, sur les routes
Traîne ta famille aux abois.
II
Ah! race d'Abel, ta charogne
Engraissera le sol fumant!
Race de Caïn, ta besogne
N'est pas faite suffisamment;
Race d'Abel, voici ta honte:
Le fer est vaincu par l'épieu!
Race de Caïn, au ciel monte,
Et sur la terre jette Dieu!
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal
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On peut être supérieur dans le monde où l’on naît, on n’est dieu que dans le monde qu’on crée tout seul.
aphorisme de Ionuţ Caragea de Aphorismes jaillis de l’écume des flots, Éditions Stellamaris, Brest, France (2018)
Ajouté par Ionuţ Caragea
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Les Antiquités de Rome
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n’aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois
Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme.
Vois quel orgueil, quelle ruine et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois
Pour dompter tout, se dompta quelquefois
Et devint proie au temps, qui tout consomme.
Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s’enfuit,
Reste de Rome. O mondaine inconstance !
Ce qui est ferme est par le temps détruit
Et ce qui fuit, au temps fait résistance.
poésie de Joachim du Bellay
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La Chanson des yeux
J’aime tes yeux d’azur qui, tout pailletés d’or,
Ont une lueur bleue et blonde,
Tes yeux câlins et clairs où le rêve s’endort,
Tes grands yeux bougeurs comme l’onde.
Jusque dans leurs regards savants et nuancés,
Si doux qu’ils te font deux fois femme,
Ils reflètent le vol de tes moindres pensers
Et sont les vitres de ton âme.
Dans la rue on subit leur charme ensorceleur ;
Ils étonnent sur ton passage,
Car ils sont plus jolis et plus fleurs que la fleur
Que tu piques à ton corsage.
Oui, tes yeux sont si frais sous ton large sourcil,
Qu’en les voyant on se demande
S’ils n’ont pas un arôme harmonieux aussi,
Tes longs yeux fendus en amande.
Dans le monde on les voit pleins de morosité,
Ils sont distraits ou sardoniques
Et n’ont pour me parler amour et volupté
Que des œillades platoniques ;
Mais, tout seuls avec moi sous les rideaux tremblants,
Ils me font te demander grâce,
Et j’aspire, enlacé par tes petits bras blancs,
Ce qu’ils me disent à voix basse.
poésie de Maurice Rollinat
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Comme le marinier, que le cruel orage
Comme le marinier, que le cruel orage
A longtemps agité dessus la haute mer,
Ayant finalement à force de ramer
Garanti son vaisseau du danger du naufrage,
Regarde sur le port, sans plus craindre la rage
Des vagues ni des vents, les ondes écumer ;
Et quelqu'autre bien loin, au danger d'abîmer,
En vain tendre les mains vers le front du rivage :
Ainsi, mon cher Morel, sur le port arrêté,
Tu regardes la mer, et vois en sûreté
De mille tourbillons son onde renversée :
Tu la vois jusqu'au ciel s'élever bien souvent,
Et vois ton Du Bellay à la merci du vent
Assis au gouvernail dans une nef percée,
poésie de Joachim du Bellay
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Je sais par expérience que lorsqu'on dit à la vie, avec calme et détermination : "je te fais confiance, fais ce que tu dois", la vie répond à vos besoins, le plus souvent de façon tout à fait inattendue.
citation de Olga Ilyin
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Fais bien et laisse dire le monde.
proverbes français
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Au fleuve de Loire
Ô de qui la vive course
Prend sa bienheureuse source,
D'une argentine fontaine,
Qui d'une fuite lointaine,
Te rends au sein fluctueux
De l'Océan monstrueux,
Loire, hausse ton chef ores
Bien haut, et bien haut encores,
Et jette ton oeil divin
Sur ce pays Angevin,
Le plus heureux et fertile,
Qu'autre où ton onde distille.
Bien d'autres Dieux que toi, Père,
Daignent aimer ce repaire,
A qui le Ciel fut donneur
De toute grâce et bonheur.
Cérès, lorsque vagabonde
Allait quérant par le monde
Sa fille, dont possesseur
Fut l'infernal ravisseur,
De ses pas sacrés toucha
Cette terre, et se coucha
Lasse sur ton vert rivage,
Qui lui donna doux breuvage.
Et celui-là, qui pour mère
Eut la cuisse de son père,
Le Dieu des Indes vainqueur
Arrosa de sa liqueur
Les monts, les vaux et campaignes
De ce terroir que tu baignes.
Regarde, mon Fleuve, aussi
Dedans ces forêts ici,
Qui leurs chevelures vives
Haussent autour de tes rives,
Les faunes aux pieds soudains,
Qui après biches et daims,
Et cerfs aux têtes ramées
Ont leurs forces animées.
Regarde tes Nymphes belles
A ces Demi-dieux rebelles,
Qui à grand'course les suivent,
Et si près d'elles arrivent,
Qu'elles sentent bien souvent
De leurs haleines le vent.
Je vois déjà hors d'haleine
Les pauvrettes, qui à peine
Pourront atteindre ton cours,
Si tu ne leur fais secours.
Combien (pour les secourir)
De fois t'a-t-on vu courir
Tout furieux en la plaine?
Trompant l'espoir et la peine
De l'avare laboureur,
Hélas! qui n'eut point d'horreur
Blesser du soc sacrilège
De tes Nymphes le collège,
Collège qui se récrée
Dessus ta rive sacrée.
Qui voudra donc loue et chante
Tout ce dont l'Inde se vante,
Sicile la fabuleuse,
Ou bien l'Arabie Heureuse.
Quant à moi, tant que ma Lyre
Voudra les chansons élire
Que je lui commanderai,
Mon Anjou je chanterai.
Ô mon Fleuve paternel,
Quand le dormir éternel
Fera tomber à l'envers
Celui qui chante ces vers,
Et que par les bras amis
Mon corps bien près sera mis
De quelque fontaine vive,
Non guère loin de ta rive,
Au moins sur ma froide cendre
Fais quelques larmes descendre,
Et sonne mon bruit fameux
A ton rivage écumeux.
N'oublie le nom de celle
Qui toutes beautés excelle,
Et ce qu'ai pour elle aussi
Chanté sur ce bord ici.
poésie de Joachim du Bellay
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