Amore scusami
Amore scusami
Si je reste là
Devant toi comme ça
Mais j'ai compris qu'en te laissant partir
J'allais souffrir
Amore bacciami
Au revoir mon amour
Embrasse-moi
Et promets-moi de n'a pas oublier
Que je t'aimais
Ce n'étais rien je t'assure
Qu'un simple jeu, rien de mieux
Que des baisers mêlés de rire
A coeur perdu sous le ciel bleu
Pour moi c'était l'aventure
Mais j'ai compris peu à peu
Sans avoir osé te le dire
Que j'avais trouvé beaucoup mieux
Alors excuse-moi
Si je reste là
Devant toi, comme ça
Mais j'ai compris qu'en te laissant partir
J'allais souffrir
Amore bacciami
Au revoir mon amour
Embrasse-moi
Et promets-moi de ne pas oublier
Que je t'aimais
Je t'aimais
Je t'aimais.
chanson interprété par Dalida, la musique de Vito Pallavicini, Gino Mescoli, Jean Broussolle (1964)
Ajouté par Simona Enache
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Je n’ose
je veux te dire une chose
si tu pouvais m’ecouter!
tu m’ecoutes... mais je n’ose
non, je n’ose te parler.
je te sais bonne et tres douce:
mais je te crains malgre moi.
l’oiseau tremble dans la mousse
et je tremble devant toi.
j’ai bien des choses a dire
mais je ne peux pas, j’ai peur...
je te vois deja sourire
et ton sourire est moqueur.
ta bouche est comme une rose...
tu vas te railler de moi
je suis si gauche et je n’ose
lever les yeux devant toi!
ton port est un port de reine
ton regard est imposant
alors, tu comprends sans peine
pourquoi je t’admire tant
je te voudrais souveraine
et moi je serais ton roi
meme etant sur de ta haine
j’aimerais mourir pour toi
je suis bete, c’est possible
pourtant, je sais bien aimer
mon cœur n’est pas insensible
mais je ne puis m’exprimer
ah! si je savais te dire
l’amour que je sens pour toi
non, tu ne voudrais plus rire
et tu n’aimerais que moi.
poésie de Iulia Hașdeu
Ajouté par Simona Enache
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Le mal de toi
Y a plus de soleil
Quand j´me réveille,
Matin chagrin
Quand j´ai le mal de toi.
Cassé la nuit,
Le jour ausi.
Plus faim, pas bien
Quand j´ai le mal de toi
Mais quand j´ai le mal de toi,
Je raconte n´importe quoi:
Que tu n´me manques pas,
Que j´t´attends pas,
Que j´ai des ailes,
Une vie nouvelle.
Sourire devant,
Souffrir dedans.
J´peux mentir comme ça
Quand j´ai le mal de toi.
Ton pull sur moi
Me donne moins froid,
Parfum qui r´vient
Quand j´ai le mal de toi.
T´écrire une lettre,
Partir peut-être.
Mourir, c´est rien
Quand j´ai le mal de toi.
Mais quand j´ai le mal de toi,
Je raconte n´importe quoi:
Que tu n´me manques pas,
Que j´t´attends pas,
Que j´ai des ailes,
Une vie nouvelle.
Sourire devant,
Souffrir dedans.
J´peux mentir comme ça
Quand j´ai le mal de toi
Et puis l´espoir, j´suis sûr de t´voir,
Demain, ce soir ou bien plus tard.
Je n´veux plus croire qu´on nous sépare
Quand j´ai le mal de toi.
Ça y est t´es là, j´entends ta voix.
J´ai l´cœur qui bat, tu cours vers moi.
T´es dans mes bras... J´délire comme ça
Quand j´ai le mal de toi.
Mais quand j´ai le mal de toi,
Je raconte n´importe quoi:
Que tu n´me manques pas,
Que j´t´attends pas,
Que j´ai des ailes,
Une vie nouvelle.
Sourire devant,
Souffrir dedans.
J´peux mentir comme ça
Quand j´ai le mal de toi.
chanson interprété par Francois Feldman
Ajouté par Simona Enache
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Cet amour
Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au millieu de la nuit
Cet amour qu faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C’est le tien
C’est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n’a pas changé
Aussi vrai qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivant que l’été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort,
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marble
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Lá où tu es
Lá où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.
poésie de Jacques Prevert
Ajouté par Simona Enache
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Toi, Moi, une éternité
Toi, Moi, une éternité
une éternité d'amour
Toi, Moi, la même entité
inséparable nuit et jour.
Toi, Moi, un bonheur,
un bonheur en réunion.
Toi, Moi, une espérance,
une espérance en ascension,
Toi, Moi, une rêverie,
une rêverie en adoration.
Toi, Moi, un désir infini,
un désir en communion.
Toi, Moi, un paradis aperçu...
Toi, Moi, quand avons-nous vécu?
poésie de Ecaterina Chifu de Toi-Moi, une eternite / Tu-Eu, o eternitate (1998)
Ajouté par Ecaterina Chifu
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La Vie en Rose
Des yeux qui font baiser les miens,
Un rire qui se perd sur sa bouche,
Voila le portrait sans retouche
De l'homme auquel j'appartiens
Quand il me prend dans ses bras
Il me parle tout bas,
Je vois la vie en rose.
Il me dit des mots d'amour,
Des mots de tous les jours,
Et ca me fait quelque chose.
Il est entre dans mon coeur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause.
C'est lui pour moi. Moi pour lui
Dans la vie,
Il me l'a dit, l'a jure pour la vie.
Et des que je l'apercois
Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat
Des nuits d'amour a ne plus en finir
Un grand bonheur qui prend sa place
Des enuis des chagrins, des phases
Heureux, heureux a en mourir.
Quand il me prend dans ses bras
Il me parle tout bas,
Je vois la vie en rose.
Il me dit des mots d'amour,
Des mots de tous les jours,
Et ca me fait quelque chose.
Il est entre dans mon coeur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause.
C'est toi pour moi. Moi pour toi
Dans la vie,
Il me l'a dit, l'a jure pour la vie.
Et des que je l'apercois
Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat
chanson interprété par Edith Piaf
Ajouté par Simona Enache
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Déclaration
L'amour que je sens, l'amour qui me cuit,
Ce n'est pas l'amour chaste et platonique,
Sorbet à la neige avec un biscuit;
C'est l'amour de chair, c'est un plat tonique.
Ce n'est pas l'amour des blondins pâlots
Dont le rêve flotte au ciel des estampes.
C'est l'amour qui rit parmi des sanglots
Et frappe à coups drus l'enclume des tempes.
C'est l'amour brûlant comme un feu grégeois.
C'est l'amour féroce et l'amour solide.
Surtout ce n'est pas l'amour des bourgeois.
Amour de bourgeois, jardin d'invalide.
Ce n'est pas non plus l'amour de roman,
Faux, prétentieux, avec une glose
De si, de pourquoi, de mais, de comment.
C'est l'amour tout simple et pas autre chose.
C'est l'amour vivant. C'est l'amour humain.
Je serai sincère et tu seras folle,
Mon coeur sur ton coeur, ma main dans ta main.
Et cela vaut mieux que leur faribole!
C'est l'amour puissant. C'est l'amour vermeil.
Je serai le flot, tu seras la dune.
Tu seras la terre, et moi le soleil.
Et cela vaut mieux que leur clair de lune!
poésie de Jean Richepin
Ajouté par Simona Enache
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Je ne
J'ai déjà perdu mon adresse,
J'ai oublié celui d'avant.
Je n'en sais plus de carresse...
Je ne suis plus, ni mari, ni amant.
Je n'ai plus de sentiments;
Je les ai perdu dans l'armée.
Je n'ai plus aucun armement...
Je suis totalement desarmé.
Je suis vide de tout ce que j'aimais,
Je n'ai plus de présent, c'est foutu;
Je vis juste du vide, du jamais...
Je ne sais plus, je n'en sais plus.
Je me cherche jusqu'à la fin de la vue,
Je te cherche, te palper lettres en Braille.
Je t'attends, mon autrui, toi, ma brue...
Je suis nu de moi-même, je me caille!
poésie de Daniel Aurelian Rădulescu (11 novembre 2013)
Ajouté par Daniel Aurelian Rădulescu
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N'étant de mes ennuis la fortune assouvie
N'étant de mes ennuis la fortune assouvie,
Afin que je devinsse à moi-même odieux,
M'ôta de mes amis celui que j'aimais mieux,
Et sans qui je n'avais de vivre nulle envie.
Donc l'éternelle nuit a ta clarté ravie,
Et je ne t'ai suivi parmi ces obscurs lieux !
Toi, qui m'as plus aimé que ta vie et tes yeux,
Toi, que j'ai plus aimé que mes yeux et ma vie.
Hélas, cher compagnon, que ne puis-je être encor
Le frère de Pollux, toi celui de Castor,
Puisque notre amitié fut plus que fraternelle ?
Reçois donques ces pleurs, pour gage de ma foi,
Et ces vers qui rendront, si je ne me deçoi,
De si rare initié la mémoire éternelle
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Seigneur, apprends-moi l’art des petits pas. Je ne demande pas de miracles ni de visions, mais je demande la force pour le quotidien! Rends-moi attentif et inventif pour saisir au bon moment les connaissances et expériences qui me touchent particulièrement. Affermis mes choix dans la répartition de mon temps. Donne-moi de sentir ce qui est essentiel et ce qui est secondaire. Je demande la force, la maîtrise de soi et la mesure, que je ne me laisse pas emporter par la vie, mais que j’organise avec sagesse le déroulement de la journée. Aide-moi à faire face aussi bien que possible à l’immédiat et à reconnaître l’heure présente comme la plus importante. Donne-moi de reconnaître avec lucidité que la vie s’accompagne de difficultés, d’échecs, qui sont occasions de croître et de mûrir. Fais de moi un homme capable de rejoindre ceux qui gisent au fond. Donne-moi non pas ce que je souhaite, mais ce dont j’ai besoin. Apprends-moi l’art des petits pas! Ainsi soit-il.
citation de Antoine de Saint-Exupéry
Ajouté par Carmen Catana
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La Dame en cire
Je regardais tourner le mannequin,
Et j’admirais sa taille, sa poitrine,
Ses cheveux d’or et son minois taquin,
Lorsque j’ai vu palpiter sa narine
Et son cou mince à forme vipérine.
— « Elle vit donc ! » me dis-je, épouvanté :
Et depuis lors, à toute heure hanté
Par un amour que rien ne peut occire,
J’ai la peur et la curiosité
De voir entrer chez moi la dame en cire.
Par tous les temps, sous un ciel africain,
Et sous la nue inquiète ou chagrine,
Comme un nageur que poursuit un requin,
Sans pouvoir fuir je reste à sa vitrine,
Et là j’entends mon cœur qui tambourine.
J’ai beau me dire : « Horreur ! Insanité ! »
Il est des nuits d’affreuse obscurité,
— Tant je l’évoque et tant je la désire !
Où je conçois la possibilité
De voir entrer chez moi la dame en cire !
Telle qu’elle est en robe de nankin,
Avec ses yeux couleur d’aigue-marine
Et son sourire attirant et coquin,
La pivoteuse à bouche purpurine
Dans mon cerveau s’installe et se burine
Je m’hallucine avec avidité,
Et je m’enfonce, ivre d’étrangeté,
Dans un brouillard que ma raison déchire,
Car c’est mon rêve ardemment souhaité
De voir entrer chez moi la dame en cire.
ENVOI
Ô toi qui m’as si souvent visité,
Satan ! vieux roi de la perversité,
Fais-moi la grâce, ô sulfureux Messire,
Par un minuit lugubrement tinté,
De voir entrer chez moi la dame en cire !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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À la Circé moderne
Puisqu’un irrésistible appeau
Attire à toi toute mon âme,
Et que toute ma chair proclame
Le magnétisme de ta peau :
Irrite, mais sans le proscrire,
Le désir qui me ronge, et puis
Viens emparadiser mes nuits,
Ensorceleuse au froid sourire.
Aux bruits mouillés, tendres et fous
De nos baisers démoniaques,
Comme deux serpents maniaques
Dans le mystère enlaçons-nous !
Chère onduleuse, mauvais ange,
Abeille de la volupté,
Donne-moi ton corps enchanté
Et reçois mon âme en échange !
Mon désir s’enroule et se tord
Autour de ton beau corps de marbre,
— Ainsi le lierre autour de l’arbre —
Horrible et doux, il rampe et mord.
Tes grands yeux caves et funèbres
Sont si libertins quand tu veux,
Et j’aspire dans tes cheveux
Tant de parfums et de ténèbres !
Moderne Circé, tes poisons
Auraient perdu le cœur d’Ulysse ;
Harcèle-moi de ta malice,
Salis-moi de tes trahisons !
Insulte-moi ! mais, ma maîtresse,
Laisse-moi repaître ma faim,
Dussé-je mourir à la fin,
Empoisonné par ta caresse !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Toi et moi
Pour sauver ce qu'on peut,
Donne ta main si blanche, si froide.
Ne pensons plus d'hier,
Des nuages, des arbres en fleur,
De celle maisonnette là
Qui se cache au bord de la chaleur.
Un écho lointain du bonheur
A cessé déjà sa drôle escapade...
Toi et moi, douloureusement perdus et incertains
Sur les chemins du monde.
Toi et moi parmi les fantaisies et les raisons
En recherchant l'amour profond.
Quand je te vois sourire,
Écouter de Bach les préludes,
Pendant que dans mon cœur
La joie de vivre s'est enfuie,
Je passe à travers le miroir de nos souvenirs
Pour, enfin, encore devenir
L'ombre indivisible qui vainc solitude.
Toi et moi, douloureusement perdus et incertains
Sur les chemins du monde.
Toi et moi parmi les fantaisies et les raisons
En recherchant l'amour profond,
L'amour, l'amour.
chanson interprété par Dmitri Hvorostovski, la musique de Igor Krutoy, vers de Lilia Vinogradova de Deja vu (2009)
Ajouté par Simona Enache
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L'Ange gardien
Archange féminin dont le bel œil, sans trêve,
Miroite en s’embrumant comme un soleil navré,
Apaise le chagrin de mon cœur enfiévré,
Reine de la douceur, du silence et du rêve.
Inspire-moi l’effort qui fait qu’on se relève,
Enseigne le courage à mon corps éploré,
Sauve-moi de l’ennui qui me rend effaré,
Et fourbis mon espoir rouillé comme un vieux glaive.
Rallume à ta gaîté mon pauvre rire éteint ;
Use en moi le vieil homme, et puis, soir et matin,
Laisse-moi t’adorer comme il convient aux anges !
Laisse-moi t’adorer loin du monde moqueur,
Au bercement plaintif de tes regards étranges,
Zéphyrs bleus charriant les parfums de ton cœur !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire: "Je m’endors." Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage: une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil; elle ne choquait pas ma raison mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était plus allumé.
Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann (1913)
Ajouté par Simona Enache
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Adieu!
Adieu! je crois qu'en cette vie
Je ne te reverrai jamais.
Dieu passe, il t'appelle et m'oublie;
En te perdant je sens que je t'aimais.
Pas de pleurs, pas de plainte vaine.
Je sais respecter l'avenir.
Vienne la voile qui t'emmène,
En souriant je la verrai partir.
Tu t'en vas pleine d'espérance,
Avec orgueil tu reviendras;
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,
Tu ne les reconnaîtras pas.
Adieu! tu vas faire un beau rêve
Et t'enivrer d'un plaisir dangereux;
Sur ton chemin l'étoile qui se lève
Longtemps encor éblouira tes yeux.
Un jour tu sentiras peut-être
Le prix d'un coeur qui nous comprend,
Le bien qu'on trouve à le connaître,
Et ce qu'on souffre en le perdant.
poésie de Alfred de Musset
Ajouté par Simona Enache
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À M. Eugène Fromentin à propos d'un importun qui se disait son ami
Il me dit qu'il était très riche,
Mais qu'il craignait le choléra;
— Que de son or il était chiche,
Mais qu'il goûtait fort l'Opéra;
— Qu'il raffolait de la nature,
Ayant connu monsieur Corot;
— Qu'il n'avait pas encor voiture,
Mais que cela viendrait bientôt;
— Qu'il aimait le marbre et la brique,
Les bois noirs et les bois dorés;
— Qu'il possédait dans sa fabrique
Trois contremaîtres décorés;
— Qu'il avait, sans compter le reste,
Vingt mille actions sur le Nord;
Qu'il avait trouvé, pour un zeste,
Des encadrements d'Oppenord;
Qu'il donnerait (fût-ce à Luzarches!)
Dans le bric-à-brac jusqu'au cou,
Et qu'au Marché des Patriarches
Il avait fait plus d'un bon coup;
Qu'il n'aimait pas beaucoup sa femme,
Ni sa mère; — mais qu'il croyait
A l'immortalité de l'âme,
Et qu'il avait lu Niboyet!
— Qu'il penchait pour l'amour physique,
Et qu'à Rome, séjour d'ennui,
Une femme, d'ailleurs phtisique,
Etait morte d'amour pour lui.
Pendant trois heures et demie,
Ce bavard, venu de Tournai,
M'a dégoisé toute sa vie;
J'en ai le cerveau consterné.
S'il fallait décrire ma peine,
Ce serait à n'en plus finir;
Je me disais, domptant ma haine:
«Au moins, si je pouvais dormir!»
Comme un qui n'est pas à son aise,
Et qui n'ose pas s'en aller,
Je frottais de mon cul ma chaise,
Rêvant de le faire empaler.
Ce monstre se nomme Bastogne;
Il fuyait devant le fléau.
Moi, je fuirai jusqu'en Gascogne,
Ou j'irai me jeter à l'eau,
Si dans ce Paris, qu'il redoute,
Quand chacun sera retourné,
Je trouve encore sur ma route
Ce fléau, natif de Tournai.
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal
Ajouté par Simona Enache
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Le Mutilé
Tiens ? il vous manque un doigt, dis-je au vieux menuisier,
Et par quel accident ? — Ah ! ça c’est un mystère
Que l’on d’vait seul’ment deux emporter dans la terre,
Mais j’vas l’conter à vous qu’êt’ pas un potinier !
J’aimais un’ fill’ moqueuse et qui voulait pas d’moi.
V’là qu’ell’ me dit un jour, net ! pour pas que j’revienne,
« Si tu te coup’ un doigt, eh ben vrai ! je s’rai tienne. »
Mon parti fut vit’ pris, je m’couperais un doigt.
J’rentrai chez nous. C’était par un’ nuit ben douce...
J’étendis ma main gauche à plat sur l’établi,
Et d’un coup de ciseau — toc — je tranchai mon pouce.
C’que c’est ! si, sus l’moment d’cogner, j’avais faibli,
J’n’aurais pas eu depuis tant de bonheur dans l’âme,
Puisque cell’ pour qui j’m[’]ai coupé l’doigt, c’est ma femme
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Je suis malade
Je ne rêve plus je ne fume plus
Je n'ai même plus d'histoire
Je suis sale sans toi
Je suis laide sans toi
Je suis comme un orphelin dans un dortoir
Je n'ai plus envie de vivre dans ma vie
Ma vie cesse quand tu pars
Je n'aie plus de vie et même mon lit
Ce transforme en quai de gare
Quand tu t'en vas
Je suis malade
Complètement malade
Comme quand ma mère sortait le soir
Et qu'elle me laissait seul avec mon désespoir
Je suis malade parfaitement malade
T'arrive on ne sait jamais quand
Tu repars on ne sait jamais où
Et ça va faire bientôt deux ans
Que tu t'en fous
Comme à un rocher
Comme à un péché
Je suis accroché à toi
Je suis fatigué je suis épuisé
De faire semblant d'être heureuse quand ils sont là
Je bois toutes les nuits
Mais tous les whiskies
Pour moi on le même goût
Et tous les bateaux portent ton drapeau
Je ne sais plus où aller tu es partout
Je suis malade
Complètement malade
Je verse mon sang dans ton corps
Et je suis comme un oiseau mort quand toi tu dors
Je suis malade
Parfaitement malade
Tu m'as privé de tous mes chants
Tu m'as vidé de tous mes mots
Pourtant moi j'avais du talent avant ta peau
Cet amour me tue
Si ça continue je crèverai seul avec moi
Près de ma radio comme un gosse idiot
Écoutant ma propre voix qui chantera
Je suis malade
Complètement malade
Comme quand ma mère sortait le soir
Et qu'elle me laissait seul avec mon désespoir
Je suis malade
C'est ça je suis malade
Tu m'as privé de tous mes chants
Tu m'as vidé de tous mes mots
Et j'ai le coeur complètement malade
Cerné de barricades
T'entends je suis malade.
chanson interprété par Dalida
Ajouté par Simona Enache
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Que ferai-je, Morel ? Dis-moi, si tu l'entends
Que ferai-je, Morel ? Dis-moi, si tu l'entends,
Ferai-je encore ici plus longue demeurance,
Ou si j'irai revoir les campagnes de France,
Quand les neiges fondront au soleil du printemps ?
Si je demeure ici, hélas, je perds mon temps
A me repaître en vain d'une longue espérance :
Et si je veux ailleurs fonder mon assurance,
Je fraude mon labeur du loyer que j'attends.
Mais faut-il vivre ainsi d'une espérance vaine ?
Mais faut-il perdre ainsi bien trois ans de ma peine ?
Je ne bougerai donc. Non, non, je m'en irai.
Je demourrai pourtant, si tu le me conseilles.
Hélas, mon cher Morel, dis-moi que je ferai,
Car je tiens, comme on dit, le loup par les oreilles.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Adonis
Adonis j'ai rêvé d'Adonis
Et lorsque j'avais seize ans j'imaginais souvent
Quel délice vivre au temps d'Adonis
Et pouvoir un seul instant le voir et le connaître
Cet amour de toujours un beau jour
S'est vite envolé quand je t'ai rencontré
Adonis tu n'es pas Adonis
Mais tu l'as bien remplacé car tu as su me plaire
La, la, la, la, la, la, la, la, la
Candide, solide, splendide
Tu es comme cela tout cela à la fois
Sans malice tu es mieux qu'Adonis
Tout au moins moi je le crois
Puisque c'est toi que j'aime
Adonis, Adonis...
chanson interprété par Dalida, la musique de F. Bonifay, G. Goehring, E. Warren, vers de F. Bonifay, G. Goehring, E. Warren (1959)
Ajouté par Simona Enache
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