Citations sur la vieille fille balzac, page 4
La Fille aux pieds nus
Dans le champ planté de colzas,
De luzerne et de betteraves,
Devant les grands bœufs doux et graves
Je passais comme tu passas.
Longtemps avec moi tu causas,
Par un matin des plus suaves,
Dans le champ planté de colzas,
De luzerne et de betteraves.
Et si bien tu t’apprivoisas,
Toi la fille aux pieds nus, qui braves
L’herbe humide et le bord des gaves,
Qu’en souriant tu me baisas,
Dans le champ planté de colzas !
poésie de Maurice Rollinat
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La Toiture en ardoises
La vieille toiture en ardoises
Étincelle dès le matin
Sur le coteau qui sent le thym
Et qui plaît aux chèvres narquoises.
Au temps des vipères sournoises,
Et jusqu’après la Saint-Martin,
La vieille toiture en ardoises
Étincelle dès le matin.
Et dans la saison des framboises,
On voit luire au fond du lointain,
Avec l'éclair noir du satin
Et le reflet bleu des turquoises,
La vieille toiture en ardoises.
poésie de Maurice Rollinat
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L'Enterrement d'une fourmi
Les Fourmis sont en grand émoi :
L’âme du nid, la reine est morte !
Au bas d’une très vieille porte,
Sous un chêne, va le convoi.
Le vent cingle sur le sol froid
La nombreuse et fragile escorte.
Les fourmis sont en grand émoi :
L’âme du nid, la reine est morte !
Un tout petit je ne sais quoi
Glisse, tiré par la plus forte :
C’est le corbillard qui transporte
La défunte au caveau du roi.
Les fourmis sont en grand émoi !
poésie de Maurice Rollinat
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Les Fils de la Vierge
Bons petits cheveux si légers,
Jolis petits fils de la Vierge,
Vivent l’air pur qui vous héberge
Et la route où vous voyagez !
Suspendez-vous dans les vergers,
Flottez sur l'onde et sur la berge,
Bons petits cheveux si légers,
Jolis petits fils de la Vierge !
Les chevrettes et les bergers,
Le peuplier droit comme un cierge,
Le vieux château, la vieille auberge,
Tout sourit quand vous voltigez,
Bons petits cheveux si légers !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Le Rebouteux
Fixe, de la queue à la tête,
La truie est là sur les cailloux.
Auprès, une vieille à genoux,
Gesticule, pleure et tempête.
Et, mains au dos, plus d’un s’arrête,
Supputant d’un air neutre et doux
Combien de lard et de saindoux
Pourrait fournir l’énorme bête,
Quand le rebouteux de l’endroit,
Rouge, empêché de marcher droit
Par une vineuse cuvée,
Arrive et dit, plein d’onction :
« Il y a complication. »
Je crois bien ! la truie est crevée.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Les Trois Toc Toc
Toc toc ! — L’homme prêtant l’oreille,
Hache en main, guettant scélérat,
Dit : « Qu’est là ? — Moi ! » La vieille entra...
D’un coup, il abattit la vieille.
Depuis, hanté par les alarmes,
Il s’enfermait dans sa maison.
Toc toc ! — L’homme, avec un frisson,
Demanda : « Qu’est là ? » — Les gendarmes !
Un peu plus tard, à l’aube fine,
Toc toc ! — Il se tut, sachant trop
Qu’alors, c’était bien le bourreau
Qui venait pour la guillotine.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Epigramme
Je t'apporte, ô sommeil, du vin de quatre années
Du lait, des pavots noirs aux têtes couronnées;
Veuille tes ailerons en ce lieu déployer,
Tant qu'Alison, la vieille accroupie au foyer,
Qui d'un pouce retors et d'une dent mouillée,
Sa quenouille chargée a quasi dépouillée,
Laisse choir le fuseau, cesse de babiller,
Et de toute la nuit ne se puisse éveiller;
Afin qu'à mon plaisir j'embrasse ma rebelle,
L'amoureuse Isabeau qui soupire auprès d'elle.
poésie de Philippe Desportes
Ajouté par Simona Enache
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Bien loin d'ici
C'est ici la case sacrée
Où cette fille très parée,
Tranquille et toujours préparée,
D'une main éventant ses seins,
Et son coude dans les coussins,
Écoute pleurer les bassins:
C'est la chambre de Dorothée.
— La brise et l'eau chantent au loin
Leur chanson de sanglots heurtée
Pour bercer cette enfant gâtée.
Du haut en bas, avec grand soin.
Sa peau délicate est frottée
D'huile odorante et de benjoin.
— Des fleurs se pâment dans un coin.
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal
Ajouté par Simona Enache
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Armado: Sur ce, je t’avouerai que je suis amoureux: et, comme un soldat s’abaisse à aimer, je suis amoureux d’une fille de bas étage. Si je pouvais tirer l’épée contre l’humeur de mon affection pour me délivrer de ce sentiment réprouvé, je ferais ma passion prisonnière, et je l’échangerais avec quelque courtisan français pour une révérence de nouvelle mode. Je trouve humitiant de soupirer; il me semble que je devrais abjurer Cupido. Console-moi, page: quels sont les grands hommes qui ont été amoureux?
réplique de Peines d’amour perdues, Acte I, Scène 2 de William Shakespeare (1598), traduction par François-Victor Hugo
Ajouté par Dan Costinaş
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La Mère
En tricotant sous le feuillage
La bonne vieille me disait :
« D’puis l’temps q’mon gars est mort, c’que c’est !
Je m’figur’ qu’il est en voyage,
Qu’un soir il est parti ben loin,
Tout env’loppé, jaun’ comme un’ cire,
Malgré ça, j’pens’ qu’i’va m’écrire,
Qu’i’ m’sent dans la peine et l’besoin.
Tous les jours, je m’répèt’ : C’est d’main,
Qu’i’ m’apparaîtra sus mon ch’min,
Qu’i’ cogn’ra pour que j’youv’ la porte.
L’croir’ mort ? Non ! j’aim’ mieux l’croire ingrat,
M’imaginer qu’i’n’reviendra,
Que lorsqu’à mon tour je s’rai morte !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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