Ballade des femmes de Paris
Quoiqu'on tient belles langagères
Florentines, Vénitiennes,
Assez pour être messagères,
Et mêmement les anciennes,
Mais soient Lombardes, Romaines.
Genevoises, à mes périls,
Pimontoises, savoisiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.
De beau parler tiennent chaières,
Ce dit-on, les Napolitaines,
Et sont très bonnes caquetières
Allemandes et Prussiennes;
Soient Grecques, Egyptiennes,
De Hongrie ou d'autres pays,
Espagnoles ou Catelennes,
Il n'est bon bec que de Paris.
Brettes, Suisses n'y savent guères,
Gasconnes, n'aussi Toulousaines:
De Petit Pont deux harengères
Les concluront, et les Lorraines,
Angloises et Calaisiennes,
(Ai-je beaucoup de lieux compris?)
Picardes de Valenciennes;
Il n'est bon bec que de Paris.
Prince, aux dames parisiennes
De bien parler donnez le prix;
Quoi que l'on die d'Italiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.
poésie de Francois Villon
Ajouté par Simona Enache
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Des citations similaires
Le Breton est savant et sait fort bien écrire
Le Breton est savant et sait fort bien écrire
En français et toscan, en grec et en romain,
Il est en son parler plaisant et fort humain,
Il est bon compagnon et dit le mot pour rire.
Il a bon jugement et sait fort bien élire
Le blanc d'avec le noir : il est bon écrivain,
Et pour bien compasser une lettre à la main,
Il y est excellent autant qu'on saurait dire.
Mais il est paresseux et craint tant son métier
Que s'il devait jeûner, ce crois-je, un mois entier,
Il ne travaillerait seulement un quart d'heure.
Bref il est si poltron, pour bien le deviser,
Que depuis quatre mois qu'en ma chambre il demeure,
Son ombre seulement me fait poltronniser.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Paris flambait, ensemencé de lumière par le divin soleil, roulant dans sa gloire la moisson future de vérité et de justice.
Emile Zola dans Paris (1898)
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Le Magasin de suicides
Nous avons l’arme à feu, le rasoir très coupant,
La foudre à bon marché, l’asphyxiant chimique
(Et l’on a, je vous jure, une étrange mimique
Quand on s’est mis au cou cette corde qui pend
« Les poisons de la fleur, de l’herbe et du serpent,
Le curare indien, la mouche anatomique,
Le perfide nectar au suc de noix vomique
Qui fait qu’on se tortille et qu’on meurt en rampant.
« Tous ces engins de mort et d’autres que je passe,
Nous les garantissons ! Mais, dit-il à voix basse,
Bien qu’ils soient aujourd’hui d’un emploi consacré,
« Il en est encore un, le meilleur et le pire,
Que vous enseigneront pour un prix modéré
Mademoiselle Pieuvre et madame Vampire.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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À quoi bon?
Madame, je pourrais vous dâre
Que vos beaux yeux
Que chacun avec crainte admire
Şont plus azurés que les cieux
Mais à quoi bon? Vous ne feriez qu’en rire.
Je pourrais vous dâre bien bas
Que tous vos charmes
Que tous vos merveilleux appas
Ont souvent fait couler des larmes;
Mais à quoi bon? Vous ne le croiriez pas.
Enfin, avec un trouble extrême
Avec ardeur
Je vous dirais que je vous aime
Que vous avez blessé mon cœur
Mais à quoi bon? Vous le savez vous même.
poésie de Iulia Hașdeu
Ajouté par Simona Enache
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- Quel est votre secret pour avoir du succès ? - Offrir du bon miel à la bonne mouche au bon moment et au bon endroit.
citation de Salvador Dali
Ajouté par Micheleflowerbomb
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Léda et le Cygne
Un bruit soudain : un grand battement d'ailes
Au dessus de Léda, lui caressant les cuisses
Entre ses pieds palmés, la nuque dans son bec,
Impuissante, il la tient, le sein contre sa gorge.
Comment ces doigts perdus pourraient-ils repousser
La splendeur de l'oiseau de ces cuisses vaincues?
Comment ce corps peut-il, en la blancheur fougueuse
Ne pas sentir ce cœur étrange contre lui?
Un frisson de ces reins engendre ici
La brèche dans le mur, la flamme dans le toit,
La mort d'Agamemnon.
De la sorte saisie,
Domptée ainsi par le sang brut des airs,
Est-ce qu'elle assuma son savoir et sa force
Avant qu'indifférent le bec ne la lâchât?
poésie de William Butler Yeats, traduction par René Fréchet
Ajouté par Dan Costinaş
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Il fait bon voir, Paschal, un conclave serré
Il fait bon voir, Paschal, un conclave serré,
Et l'une chambre à l'autre également voisine
D'antichambre servir, de salle et de cuisine,
En un petit recoin de dix pieds en carré :
Il fait bon voir autour le palais emmuré,
Et briguer là-dedans cette troupe divine,
L'un par ambition, l'autre par bonne mine,
Et par dépit de l'un être l'autre adoré :
Il fait bon voir dehors toute la ville en armes
Crier : le Pape est fait, donner de faux alarmes,
Saccager un palais : mais plus que tout cela
Fait bon voir, qui de l'un, qui de l'autre se vante,
Qui met pour celui-ci, qui met pour celui-là,
Et pour moins d'un écu dix cardinaux en vente.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Ma mère est française: pendant l’émigration elle épousa en Espagne un Péruvien; des obstacles s’opposant à leur union, ils se marièrent clandestinement, et ce fut un prêtre français émigré qui fit la cérémonie du mariage dans la maison qu’occupait ma mère. J’avais quatre ans lorsque je perdis mon père à Paris. Nous revînmes à Paris, où ma mère m’obligea d’épouser un homme que je ne pouvais ni aimer ni même estimer. À cette union je dois tous mes maux.
Flora Tristan dans Pérégrinations d’une paria
Ajouté par Simona Enache
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La couleur de la peau n'y change rien. Ce qui est bon et juste pour l'un est bon et juste pour l'autre et le Grand Esprit a fait de tous les hommes des frères.
citation de Bouclier Blanc
Ajouté par Micheleflowerbomb
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Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon oeil
Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon oeil
Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire,
Sinon en leur marcher les princes contrefaire,
Et se vêtir, comme eux, d'un pompeux appareil.
Si leur maître se moque, ils feront le pareil,
S'il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire,
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,
La lune en plein midi, à minuit le soleil.
Si quelqu'un devant eux reçoit un bon visage,
Es le vont caresser, bien qu'ils crèvent de rage
S'il le reçoit mauvais, ils le montrent au doigt.
Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,
C'est quand devant le roi, d'un visage hypocrite,
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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La tour Eiffel
Mais oui, je suis une girafe,
M'a raconté la tour Eiffel,
Et si ma tête est dans le ciel,
C'est pour mieux brouter les nuages,
Car ils me rendent éternelle.
Mais j'ai quatre pieds bien assis
Dans une courbe de la Seine.
On ne s'ennuie pas à Paris:
Les femmes, comme des phalènes,
Les hommes, comme des fourmis,
Glissent sans fin entre mes jambes
Et les plus fous, les plus ingambes
Montent et descendent le long
De mon cou comme des frelons
La nuit, je lèche les étoiles.
Et si l'on m'aperçoit de loin,
C'est que très souvent, j'en avale
Une sans avoir l'air de rien.
poésie de Maurice Careme
Ajouté par Alexandra
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Fuyons Paris
0 ma si fragile compagne,
Puisque nous souffrons à Paris,
Envolons-nous dans la campagne
Au milieu des gazons fleuris.
Loin, bien loin des foules humaines,
Où grouillent tant de cœurs bourbeux,
Allons passer quelques semaines
Chez les peupliers et les boeufs.
Fuyons les viles courtisanes
Aux flancs de marbre, aux doigts crochus,
Viens ! nous verrons des paysannes
Aux seins bombés sous les fichus.
Nos boulevards seront des plaines
Où le seigle ondoie au zéphir,
Et des clairières toutes pleines
De fleurs de pourpre et de saphir.
En buvant le lait d'une ânesse
Que tu pourras traire en chemin
Tu rafraîchiras ta jeunesse
Et tu lui rendras son carmin.
Dans les halliers, sous la ramure,
Douce rôdeuse au pied mignon,
Tu t'en iras chercher la mûre,
La châtaigne et le champignon.
Les fruits qu'avidement tu guignes,
Va ! laisse-les aux citadins !
Nous, nous irons manger des guignes
Au fond des rustiques Édens.
Au village, on a des ampoules,
Mais, aussi, l'on a du sommeil.
Allons voir picorer les poules
Sur les fumiers pleins de soleil.
Sous la lune, au bord des marnières,
Entre des buissons noirs et hauts,
La carriole dans les ornières
À parfois de si doux cahots !
J'aime l'arbre et maudis les haches !
Et je ne veux mirer mes yeux
Que dans la prunelle des vaches,
Au fond des prés silencieux !
Si tu savais comme la muse
M'emplit d'un souffle virginal,
Lorsque j'entends la cornemuse
Par un crépuscule automnal !
Paris, c'est l'enfer ! - sous les crânes,
Tous les cerveaux sont desséchés !
Oh ! les meunières sur leurs ânes
Cheminant au flanc des rochers !
Oh ! le vol des bergeronnettes,
Des linottes et des piverts !
Oh ! le, cri rauque des rainettes
Vertes au creux des buissons verts !
Mon âme devient bucolique
Dans les chardons et les genêts,
Et la brande mélancolique
Est un asile où je renais.
Sans fin, Seine cadavéreuse,
Charrie un peuple de noyés !
Nous, nous nagerons dans la Creuse,
Entre des buis et des noyers !
Près d'un petit lac aux fleurs jaunes
Hanté par le martin-pêcheur,
Nous rêvasserons sous les aunes,
Dans un mystère de fraîcheur.
Fuyons square et bois de Boulogne !
Là, tout est artificiel !
Mieux vaut une lande en Sologne,
Grisâtre sous l'azur du ciel !
Si quelquefois le nécrophore
Fait songer au noir fossoyeur,
Le pic au bec long qui perfore
Est un ravissant criailleur.
Sommes-nous blasés sans ressource ?
Non, viens ! nous serons attendris
Par le murmure de la source
Et la chanson de la perdrix.
Le pauvre agneau que l'homme égorge
Est un poème de douceur ;
Je suis l'ami du rouge-gorge
Et la tourterelle est la soeur !
Quand on est las de l'imposture
De la perverse humanité,
C'est aux sources de la nature
Qu'il faut boire la vérité.
L éternelle beauté, la seule,
Qui s'épanouit sur la mort,
C'est Elle ! la Vierge et l'Aïeule
Toujours sans haine et sans remord !
Aux champs, nous calmerons nos fièvres,
Et mes vers émus, que tu bois,
Jailliront à flots de mes lèvres,
Dans la pénombre des grands bois.
Viens donc, ô chère créature !
Paris ne vaut pas un adieu !
Partons vite et, dans la nature,
Grisons-nous d'herbe et de ciel bleu !
poésie de Maurice Rollinat
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Le Jambon
Je le vois toujours, ce jambon,
Avec un appétit nouveau.
Fier, il pendait au soliveau
Antique et noir comme un charbon.
Oh ! devait-il être assez bon !
Gros comme une cuisse de veau !
Je le vois toujours, ce jambon.
Avec un appétit nouveau.
Il me hantait pour tout de bon
L’estomac comme le cerveau,
Mais je viens d’en manger. Bravo !
Cette chair est un vrai bonbon.
— Je le vois toujours ce jambon.
poésie de Maurice Rollinat
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Il est beau d'écrire parce que cela réunit les deux joies: parler seul et parler à une foule.
citation de Cesare Pavese
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La bonne chienne
Les deux petits jouaient au fond du grand pacage ;
La nuit les a surpris, une nuit d'un tel noir
Qu'ils se tiennent tous deux par la main sans se voir
L'opaque obscurité les enclôt dans sa cage.
Que faire ? les brebis qui paissaient en bon nombre,
Les chèvres, les cochons, la vache, la jument,
Sont égarés ou bien muets pour le moment,
Ils ne trahissent plus leur présence dans l'ombre.
Puis, la vague rumeur des mauvaises tempêtes
Sourdement fait gronder l'écho.
Mais la bonne chienne Margot
A rassemblé toutes les têtes
Du grand troupeau... si bien que, derrière les bêtes,
Chacun des deux petits lui tenant une oreille,
Tous les trois, à pas d'escargot,
Ils regagnent enfin, là-haut,
Le vieux seuil où la maman veille.
poésie de Maurice Rollinat
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La Bonne Chienne
Les deux petits jouaient au fond du grand pacage ;
La nuit les a surpris, une nuit d’un tel noir
Qu’ils se tiennent tous deux par la main sans se voir :
L’opaque obscurité les enclôt dans sa cage.
Que faire ? les brebis qui paissaient en bon nombre,
Les chèvres, les cochons, la vache, la jument,
Sont égarés ou bien muets pour le moment,
Ils ne trahissent plus leur présence dans l’ombre.
Puis, la vague rumeur des mauvaises tempêtes
Sourdement fait gronder l’écho.
Mais la bonne chienne Margot
A rassemblé toutes les têtes
Du grand troupeau... si bien que, derrière les bêtes,
Chacun des deux petits lui tenant une oreille,
Tous les trois, à pas d’escargot,
Ils regagnent enfin, là-haut,
Le vieux seuil où la maman veille.
poésie de Maurice Rollinat
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À M. Eugène Fromentin à propos d'un importun qui se disait son ami
Il me dit qu'il était très riche,
Mais qu'il craignait le choléra;
— Que de son or il était chiche,
Mais qu'il goûtait fort l'Opéra;
— Qu'il raffolait de la nature,
Ayant connu monsieur Corot;
— Qu'il n'avait pas encor voiture,
Mais que cela viendrait bientôt;
— Qu'il aimait le marbre et la brique,
Les bois noirs et les bois dorés;
— Qu'il possédait dans sa fabrique
Trois contremaîtres décorés;
— Qu'il avait, sans compter le reste,
Vingt mille actions sur le Nord;
Qu'il avait trouvé, pour un zeste,
Des encadrements d'Oppenord;
Qu'il donnerait (fût-ce à Luzarches!)
Dans le bric-à-brac jusqu'au cou,
Et qu'au Marché des Patriarches
Il avait fait plus d'un bon coup;
Qu'il n'aimait pas beaucoup sa femme,
Ni sa mère; — mais qu'il croyait
A l'immortalité de l'âme,
Et qu'il avait lu Niboyet!
— Qu'il penchait pour l'amour physique,
Et qu'à Rome, séjour d'ennui,
Une femme, d'ailleurs phtisique,
Etait morte d'amour pour lui.
Pendant trois heures et demie,
Ce bavard, venu de Tournai,
M'a dégoisé toute sa vie;
J'en ai le cerveau consterné.
S'il fallait décrire ma peine,
Ce serait à n'en plus finir;
Je me disais, domptant ma haine:
«Au moins, si je pouvais dormir!»
Comme un qui n'est pas à son aise,
Et qui n'ose pas s'en aller,
Je frottais de mon cul ma chaise,
Rêvant de le faire empaler.
Ce monstre se nomme Bastogne;
Il fuyait devant le fléau.
Moi, je fuirai jusqu'en Gascogne,
Ou j'irai me jeter à l'eau,
Si dans ce Paris, qu'il redoute,
Quand chacun sera retourné,
Je trouve encore sur ma route
Ce fléau, natif de Tournai.
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal
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Le logis, c'est le temple de la famille.
Le Corbusier dans Les Plans. Le Corbusier de Paris
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Le vieux pont
Ce bon vieux pont, sous ses trois arches,
En a déjà bien vu de l'eau
Passer verte avec du galop
Ou du rampement dans sa marche.
Il connaît le pas, la démarche
De l'errant qui porte un ballot,
Du petit berger tout pâlot
Et du mendiant patriarche.
Au creux de ce profond pays,
Entre ces grands bois recueillis
Où l'ombre humide a son royaume,
Le jour, à peine est-il réel !...
Le soir, sous l'oeil rouge du ciel,
Il devient tout à fait fantôme.
poésie de Maurice Rollinat
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Le Vieux Pont
Ce bon vieux pont, sous ses trois arches,
En a déjà bien vu de l’eau
Passer verte avec du galop
Ou du rampement dans sa marche.
Il connaît le pas, la démarche
De l’errant qui porte un ballot,
Du petit berger tout pâlot
Et du mendiant patriarche.
Au creux de ce profond pays,
Entre ces grands bois recueillis
Où l’ombre humide a son royaume,
Le jour, à peine est-il réel !...
Le soir, sous l’œil rouge du ciel,
Il devient tout à fait fantôme.
poésie de Maurice Rollinat
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