L’angoisse est ce qui ne trompe pas.
Jacques Lacan dans Le Séminaire, XI (1973)
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Des citations similaires
L'éléphant n'est pas fatigué de porter sa trompe.
proverbs sanskrits
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Combien d'hommes profondément distraits pénétrèrent dans des trompe-l'oeil et ne sont pas revenus.
Jean Cocteau dans Les enfants terribles
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Angoisse. – Le mérite du bref, soit; mais l’art du peu?
aphorisme de François Vaucluse
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Il y a souvent plus d’angoisse à attendre un plaisir qu’à subir une peine.
Colette dans Belles saisons
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Il faut faire de l’art comme on respire, cela doit venir sans difficulté, sans angoisse.
citation de Constantin Brancusi
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Quand le Soleil lave sa tête blonde
Quand le Soleil lave sa tête blonde
En l'Océan, l'humide et noire nuit
Un coi sommeil, un doux repos sans bruit
Epand en l'air, sur la terre et sous l'onde.
Mais ce repos, qui soulage le monde
De ses travaux, est ce qui plus me nuit,
Et d'astres lors si grand nombre ne luit,
Que j'ai d'ennuis et d'angoisse profonde.
Puis quand le ciel de rougeur se colore,
Ce que je puis de plaisir concevoir
Semble renaître avec la belle aurore.
Mais qui me fait tant de biens recevoir ?
Le doux espoir que j'ai de bientôt voir
L'autre Soleil, qui la terre décore.
poésie de Joachim du Bellay
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Quand on veut reprendre avec utilité, et montrer à un autre qu'il se trompe, il faut observer par quel côté il envisage la chose, car elle est vraie ordinairement de ce côté-là , et lui avouer cette vérité, mais lui découvrir le côté où elle est fausse.
Blaise Pascal dans Pensées (1670)
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Si celui qui s'apprête à faire un long voyage
Si celui qui s'apprête à faire un long voyage
Doit croire celui-là qui a jà voyagé,
Et qui des flots marins longuement outragé,
Tout moite et dégouttant s'est sauvé du naufrage,
Tu me croiras, Ronsard, bien que tu sois plus sage,
Et quelque peu encor (ce crois-je) plus âgé,
Puisque j'ai devant toi en cette mer nagé,
Et que déjà ma nef découvre le rivage.
Donques je t'avertis que cette mer romaine,
De dangereux écueils et de bancs toute pleine,
Cache mille périls, et qu'ici bien souvent,
Trompé du chant pipeur des monstres de Sicile,
Pour Charybde éviter tu tomberas en Scylle,
Si tu ne sais nager d'une voile à tout vent.
poésie de Joachim du Bellay
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Le Cimetière
Le cimetière aux violettes
Embaume tous les alentours.
Les lézards y font mille tours
Au parfum de ses cassolettes.
Que de libellules follettes
Y sont vaines de leurs atours !
Le cimetière aux violettes
Embaume tous les alentours.
Et, champ de morts, nid de squelettes
Qui trompe le flair des vautours,
Il dort au bas des vieilles tours,
Entre ses roches maigrelettes,
Le cimetière aux violettes.
poésie de Maurice Rollinat
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Cousin, parle toujours des vices en commun,
Cousin, parle toujours des vices en commun,
Et ne discours jamais d'affaires à la table,
Mais surtout garde-toi d'être trop véritable,
Si en particulier tu parles de quelqu'un.
Ne commets ton secret à la foi d'un chacun,
Ne dis rien qui ne soit pour le moins vraisemblable
Si tu mens, que ce soit pour chose profitable
Et qui ne tourne point au déshonneur d'aucun.
Surtout garde-toi bien d'être double en paroles,
Et n'use sans propos de finesses frivoles,
Pour acquérir le bruit d'être bon courtisan.
L'artifice caché, c'est le vrai artifice :
La souris bien souvent périt par son indice,
Et souvent par son art se trompe l'artisan.
poésie de Joachim du Bellay
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L'Épitaphe
Quand on aura fermé ma bière
Comme ma bouche et ma paupière,
Que l’on inscrive sur ma pierre :
― « Ci-gît le roi du mauvais sort.
Ce fou dont le cadavre dort
L’affreux sommeil de la matière,
Frémit pendant sa vie entière
Et ne songea qu’au cimetière.
Jour et nuit, par toute la terre,
Il traîna son cœur solitaire
Dans l’épouvante et le mystère,
Dans l’angoisse et le remords.
Vive la mort ! Vive la mort !
poésie de Maurice Rollinat
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Glose
Le temps passe, le temps vient,
Tout est ancien, tout est nouveau;
Ce qui est mal, ce qui est bien
Pèse et médite à tout propos;
N’espère pas et n’aie pas peur,
Ce qui est flot en flot s’en va,
Si on te demande ou on te leurre,
A toute chose reste froid.
D’innombrables choses on voit,
On en entend sonner beaucoup,
Qui pourrait retenir cela,
Et qui pourrait écouter tout ?...
Toi, tu dois d’asseoir d’un côté,
Te retrouvant dans ton maintien,
Dans les bruits de la vanité
Le temps passe, le temps vient.
Que ne penche pas par son aiguille
La balance du froid penseur
Vers l’instant léger qui oscille
Pour le faux masque du bonheur,
Qui surgit de sa mort peut-être
Et retombe dans le chaos;
Pour celui qui peut le connaître
Tout est ancien, tout est nouveau.
En spectateur au grand théâtre
Dans ce monde imagine-toi;
Sous masques tristes ou folâtres
Son jeu, tu le devineras.
S’il se dispute ou s’il en pleure,
Tu dois méditer dans ton coin
Pour saisir dans leur art trompeur
Ce qui est mal, ce qui est bien.
Car l’avenir et le passé
Sont les deux faces de la feuille,
Voit tout au bout le point d’entrée
Celui qui exerce son Å“il;
Tout ce qui fut ou qui sera
Se trouve dans les faits, les mots,
Quant à leur vanité déjÃ
Pèse et médite à tout propos.
Aux mêmes moyens destinés
Se soumet tout ce qui existe,
Et depuis des milliers d’années
Le monde est gai, le monde est triste;
D’autres masques, la même pièce,
D’autres voix, mais le même chœur,
Même trompé, dans ta détresse,
N’espère pas et n’aie pas peur.
N’espère pas quand les salauds
Pour le triomphe se battront,
Ils l’emporteront, les idiots,
Malgré ta belle étoile au front;
Ne t’en fais pas, ils vont chercher
Entre eux-mêmes se ployer bas,
Ne sois jamais leur associé:
Ce qui est flot, en flot s’en va.
Pareil à un chant de sirène,
On vous attire en guet-apens;
Pour changer les acteurs sur scène
On vous attrappe en vous leurrant;
A côté glisse vite et sors,
Ignore leurs propos flatteurs,
De ton sentier en dehors
Si l’on te mande ou on te leurre.
Evite cependant leurs coups,
Face aux calomnies tais-toi bien;
Renonce à tes conseils surtout
Si tu connais leurs vrais moyens;
Ils peuvent parler à leur aise,
Vive en ce monde qui vivra
Et afin que rien ne te plaise,
A toute chose reste froid.
A toute chose reste froid,
Si l’on te mande ou on te leurre,
Ce qui est flot en flot s’en va,
N’espère pas et n’aie pas peur;
Pèse et médite à tout propos
Ce qui est mal, ce qui est bien,
Tout est ancien, tout est nouveau:
Le temps passe, le temps vient.
poésie de Mihai Eminescu (1883), traduction par Paul Miclau
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Le CÅ“ur mort
Je rêvais que mon cœur flottait dans le château
Au-dessus d’une coupe étrange et poussiéreuse :
— Pour y saigner, bien sûr ! Car sa plaie est si creuse
Que le temps y retourne encore le couteau !
Eh quoi ? La chose alors était par trop affreuse :
Ni la meule du spleen, ni les coups de marteau
Du malheur, ni l’angoisse aux mâchoires d’étau
Ne pouvaient exprimer sa pourpre douloureuse.
Mon cœur vit ! m’écriai-je, il palpite ; il ressent !
Je perçois son tic-tac, et certes, c’est du sang,
Du sang qui va couler de sa blessure ouverte !
Mais non ! Il était mort, archi-mort, et si mûr,
Qu’une larme de pus nauséabonde et verte
En suinta lentement comme l’eau d’un vieux mur.
poésie de Maurice Rollinat
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Mon âme, Psyché
Un ange est venu et m’a dit:
- T’es un porc de chien,
vermine et groin.
L’herbe pue sous ton ombre
qui lui pèse.
Et ton haleine sent la boue!
- Mais pourquoi, lui criais-je, pourquoi?
- Sans raison!
Un ange est venu et m’a dit:
- Le verre est plus transparent
que la plus limpide de tes pensées!
Après ta mort, les vers
grouilleront dans tes narines, dans ta gueule,
dans ton groin, dans ta trompe!
- Pourquoi, lui criais-je, pourquoi?
- Sans raison, m’a-t-il répondu...
Puis l’ange, ah, l’ange, ah, l’ange, ah, l’ange,
s’envola, ses ailes d’or flottant
dans l’air d’or.
Des papillons d’or
voltigeaient dans l’aura de l’ange d’or.
Il volait ahuri,
tout en or,
s’éloignant aux lointains mordorés
où sombrait un soleil baigné d’or.
- Pourquoi t’éloignes-tu de moi,
lui criais-je, pourquoi me quittes-tu, pourquoi?
- Sans raison, m’a-t-il répondu. Sans raison...
poésie de Nichita Stănescu de Dans le doux style classique (1970), traduction par Lucia Sotirova
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L’amour ne fait pas mal; c’est la personne qui ne sait pas comment t’aimer qui te blesse.
auteur inconnu/anonyme
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Hier, l'ignorant était celui qui ne savait pas, aujourd'hui c'est lui qui ne comprend pas.
citation de Octav Bibere
Ajouté par Kitzy Bush
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Ce n'est pas le but de la promenade qui est important, mais les petits pas qui y mènent.
citation de Zenrin Kuro
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L'Ami
Il était brun, très pâle, et toujours en grand deuil ;
Ses paroles claquaient avec un bruit de flammes,
Et de courtes lueurs plus froides que des lames
Illuminaient parfois la brume de son Å“il.
Un même goût pour l’art et pour les sombres drames,
Le même âge, la même angoisse du cercueil,
Un égal infini de tristesse et d’orgueil
Eurent vite enchaîné nos esprits et nos âmes.
À la longue, pourtant, cet être souple et noir
M’inquiéta sans trêve et tellement, qu’un soir,
Je me dis en moi-même : « Oh ! si c’était le diable ! »
— « Alors, devina-t-il, vous me préférez Dieu ?
« Soit ! je m’en vais, mon cher, mais pour cadeau d’adieu,
« Je vous laisse la Peur, la Peur irrémédiable !
poésie de Maurice Rollinat
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Etre soi-même, rien que soi-même, c'est inouï. Mais comment y arriver, comment y parvenir? Ah! c'est ça l'astuce, ça le plus difficile de tout. Le scabreux, c'est justement que cela ne demande pas d'effort. Le tout, c'est de ne pas vouloir être ceci ou cela, ni grand ni petit, ni habile ni maladroit...tu me suis? Tu agis selon ce qui se présente. Mais de bonne grâce, bien entendu. Parce qu'il n'y a pas une chose qui n'ait son importance. Pas une.
citation de Henry Miller
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Nostalgie de soleil
Quel poète évoquera le rose des bruyères,
Le lézard des vieux murs, la mouche des étangs,
Et le petit rayon qui vient, tout le beau temps,
Rire au carreau crasseux de la vieille chaumière ?
Les végétaux chambrés, le fleuri, la verdure
De ces jardins vitrés plus chauds que des maisons
Et tout le trompe-l’œil des tapis, des tentures
Voulant singer les rocs, les arbres, les gazons,
Accusent mieux, l’hiver, leur piteuse imposture
Alors que l'on regrette avec tant de douleur
Le soleil qui faisait éclater la couleur,
Flamber le verdoîment dans toute la nature !
Hélas ! bien avant l’heure où l’astre roi, l'été,
De sa pourpre de sang rend les plaines rougies,
Dès l’automne déjà s’impose la clarté
Des mélancoliques bougies.
Tout seul, à leur lueur si blême,
On a l’air de veiller un mort.
Sans compter que, parfois encor,
On dirait presque — horreur suprême !
Que ce défunt-là c’est soi-même.
Chaque retour d’hiver cause un frisson nouveau
Avec ce jour de crépuscule,
Ce sol humide de caveau
Où nul insecte ne circule
Et qui paraît sous l’ombre abaisser son niveau.
Au dur tic tac de la pendule
Le corps moisit, se caille ainsi que le cerveau.
Nos jours plus obscurcis devant le bois qui brûle
Dévident l’incertain de leur maigre écheveau.
Mais que le froid sèche ou s’endorme,
Et que le ciel s’allume, alors ! tout se transforme
En notre âme, ce sphinx inquiet, noir problème,
Louche énigme pour elle-même
Dans sa prison d’humanité !
Pour cette renfermée, au ténébreux martyre,
Le Soleil, c’est le bon sourire,
C’est l’œil compatissant de la Fatalité !
poésie de Maurice Rollinat
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