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Combien que ton Magny ait la plume si bonne,

Combien que ton Magny ait la plume si bonne,
Si prendrais-je avec lui de tes vertus le soin,
Sachant que Dieu, qui n'a de nos présents besoin,
Demande les présents de plus d'une personne.

Je dirais ton beau nom, qui de lui-même sonne
Ton bruit parmi la France, en Itale, et plus loin :
Et dirais que Henri est lui-même témoin
Combien un Avanson avance sa couronne.

Je dirais ta bonté, ta justice et ta foi,
Et mille autres vertus qui reluisent en toi,
Dignes qu'un seul Ronsard les sacre à la Mémoire :

Mais sentant le souci qui me presse le dos,
Indigne je me sens de toucher à ton los.
Sachant que Dieu ne veut qu'on profane sa gloire.

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Si mes écrits, Ronsard, sont semés de ton los

Si mes écrits, Ronsard, sont semés de ton los,
Et si le mien encor tu ne dédaignes dire,
D'être enclos en mes vers ton honneur ne désire,
Et par là je ne cherche en tes vers être enclos.

Laissons donc, je te prie, laissons causer ces sots,
Et ces petits galants, qui, ne sachant que dire,
Disent, voyant Ronsard et Bellay s'entr'écrire,
Que ce sont deux mulets qui se grattent le dos.

Nos louanges, Ronsard, ne font tort à personne :
Et quelle loi défend que l'un à l'autre en donne,
Si les amis entre eux des présents se font bien ?

On peut comme l'argent trafiquer la louange,
Et les louanges sont comme lettres de change,
Dont le change et le port, Ronsard, ne coûte rien.

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Heureux, de qui la mort de sa gloire est suivie

Heureux, de qui la mort de sa gloire est suivie,
Et plus heureux celui dont l'immortalité
Ne prend commencement de la postérité,
Mais devant que la mort ait son âme ravie.

Tu jouis (mon Ronsard), même durant ta vie,
De l'immortel honneur que tu as mérité :
Et devant que mourir (rare félicité)
Ton heureuse vertu triomphe de l'envie.

Courage donc, Ronsard, la victoire est à toi,
Puisque de ton côté est la faveur du Roi :
Jà du laurier vainqueur tes tempes se couronnent,

Et jà la tourbe épaisse à l'entour de ton flanc
Ressemble ces esprits, qui là-bas environnent
Le grand prêtre de Thrace au long sourpely blanc.

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Quand je voudrai sonner de mon grand Avanson

Quand je voudrai sonner de mon grand Avanson
Les moins grandes vertus, sur ma corde plus basse
Je dirai sa faconde et l'honneur de sa face,
Et qu'il est des neuf Soeurs le plus cher nourrisson.

Quand je voudrai toucher avec un plus haut son
Quelque plus grand vertu, je chanterai sa grâce,
Sa bonté, sa grandeur, qui la justice embrasse,
Mais là je ne mettrai le but de ma chanson,

Car quand plus hautement je sonnerai sa gloire,
Je dirai que jamais les filles de Mémoire
Ne diront un plus sage et vertueux que lui,

Plus prompt à son devoir, plus fidèle à son prince,
Ni qui mieux s'accommode au règne d'aujourd'hui,
Pour servir son seigneur en étrange province.

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Esprit royal, qui prends de lumière éternelle

Esprit royal, qui prends de lumière éternelle
Ta seule nourriture et ton accroissement,
Et qui de tes beaux rais en notre entendement
Produis ce haut désir qui au ciel nous rappelle,

N'aperçois-tu combien par ta vive étincelle
La vertu luit en moi ? n'as-tu point sentiment
Par l'oeil, l'ouïe, l'odeur, le goût, l'attouchement,
Que sans toi ne reluit chose aucune mortelle ?

Au seul objet divin de ton image pure
Se meut tout mon penser, qui par la souvenance
De ta haute bonté tellement se rassure,

Que l'âme et le vouloir ont pris même assurance
(Chassant tout appétit et toute vile cure)
De retourner au lieu de leur première essence.

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L'olive

I
je ne quiers pas la fameuse couronne,
Saint ornement du Dieu au chef doré,
Ou que, du Dieu aux Indes adoré,
Le gai chapeau la tête m'environne.
Encores moins veux je que l'on me donne
Le mol rameau en Cypre décoré
Celui qui est d'Athènes honoré,
Seul je le veux, et le Ciel me l'ordonne.
O tige heureux, que la sage Déesse
En sa tutelle et garde a voulu prendre,
Pour faire honneur à son sacré autel
Orne mon chef, donne moi hardiesse
De te chanter, qui espère te rendre
Égal un jour au Laurier immortel.
II
Loire fameux, qui, ta petite source,
Enfles de maints gros fleuves et ruisseaux,
Et qui de loin coules tes claires eaux
En l'Océan d'une assez vive course
Ton chef royal hardiment bien haut pousse
Et apparais entre tous les plus beaux,
Comme un taureau sur les menus troupeaux,
Quoi que le Pô envieux s'en courrouce.
Commande doncq' aux gentilles Naïades
Sortir dehors leurs beaux palais humides
Avecques toi, leur fleuve paternel,
Pour saluer de joyeuses aubades
Celle qui t'a, et tes filles liquides,
Deifié de ce bruit éternel.
III
Divin Ronsard, qui de l'arc à sept cordes
Tiras premier au but de la mémoire
Les traits ailés de la Française gloire,
Que sur ton luth hautement tu accordes.
Fameux harpeur et prince de nos odes,
Laisse ton Loir hautain de ta victoire,
Et viens sonner au rivage de Loire
De tes chansons les plus nouvelles modes.
Enfonce l'arc du vieil Thébain archer,
Ou nul que toi ne sut onq' encocher
Des doctes Sueurs les sagettes divines.
Porte pour moi, parmi le ciel des Gaules,
Le saint honneur des nymphes Angevines,
Trop pesant faix pour mes faibles épaules.
IV
Si notre vie est moins qu'une journée
En l'éternel, si l'an qui fait le tour
Chasse nos jours sans espoir de retour,
Si périssable est toute chose née,
Que songes tu, mon âme emprisonnée ?
Pourquoi te plaît l'obscur de notre jour,
Si pour voler en un plus clair séjour,
Tu as au dos l'aile bien empennée ?
Là, est le bien que tout esprit désire,
Là, le repos où tout le monde aspire,
Là, est l'amour, là, le plaisir encore.
Là, ô mon âme, au plus haut ciel guidée,
Tu y pourras reconnaître l'Idée
De la beauté, qu'en ce monde j'adore.

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Muse, qui autrefois chantas la verte Olive

Muse, qui autrefois chantas la verte Olive,
Empenne tes deux flancs d'une plume nouvelle,
Et te guidant au ciel avecques plus haute aile,
Vole où est d'Apollon la belle plante vive.

Laisse, mon cher souci, la paternelle rive,
Et portant dsormais une charge plus belle,
Adore ce haut nom dont la gloire immortelle
De notre pôle arctique à l'autre pôle arrive.

Loue l'esprit divin, le courage indomptable,
La courtoise douceur, la bonté charitable,
Qui soutient la grandeur et la gloire de France.

Et dis : Cette princesse et si grande et si bonne
Porte dessus son chef de France la couronne :
Mais dis cela si haut, qu'on l'entende à Florence.

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Digne fils de Henri, notre Hercule gaulois,

Digne fils de Henri, notre Hercule gaulois,
Notre second espoir, qui portes sur ta face
Retraite au naturel la maternelle grâce
Et gravée en ton coeur la vertu de Valois :

Cependant que le ciel, qui jà dessous tes lois
Trois peuples a soumis, armera ton audace
D'une plus grand vigueur, suis ton père à la trace,
Et apprends à dompter l'Espagnol et l'Anglois.

Voici de la vertu la pénible montée,
Qui par le seul travail veut être surmontée :
Voilà de l'autre part le grand chemin battu,

Où au séjour du vice on monte sans échelle.
Deçà, Seigneur, deçà, où la vertu t'appelle,
Hercule se fit dieu par la seule vertu.

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L'Abandonnée

La belle en larmes
Pleure l’abandon de ses charmes
Dont un volage enjôleur
A cueilli la fleur.
Elle sanglote
Au bord de l’onde qui grelotte
Sous les peupliers tremblants,
Pendant que son regard flotte
Et se perd sous les nénufars blancs.

« Adieu ! dit-elle,
Ô toi qui me fus infidèle.
Je t’offre, avant de mourir,
Mon dernier soupir.
Je te pardonne,
Aussi douce que la Madone,
Je te bénis par ma mort.
Le trépas que je me donne,
Pour mon cœur c’est ton amour encor.

Mon souvenir tendre
Sait toujours te voir et t’entendre
Et, par lui, rien n’est effacé
Du bonheur passé.
Nos doux libertinages
Dans les ravins, sous les feuillages,
Au long des ruisseaux tortueux,
Sont encor de claires images
Revenant aux appels de mes yeux.

Ton fruit que je porte
Dans mon ventre de bientôt morte,
C’est toi-même, tes os, ton sang,
Ô mon cher amant !
Traits pour traits, il me semble
Si bien sentir qu’il te ressemble !
Je ne fais donc qu’une avec toi ;
Je me dis que, fondus ensemble,
Tu mourras en même temps que moi. »

Puis, blême et hagarde,
Elle se penche, elle regarde
Le plus noir profond de l’eau
Qui sera son tombeau.
Elle se pâme
Devant le gouffre qui la réclame,
Et dit le nom, en s’y jetant,
De l’homme qu’elle aimait tant
Que, sans lui, son corps n’avait plus d’âme !

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Au fleuve de Loire

Ô de qui la vive course
Prend sa bienheureuse source,
D'une argentine fontaine,
Qui d'une fuite lointaine,
Te rends au sein fluctueux
De l'Océan monstrueux,
Loire, hausse ton chef ores
Bien haut, et bien haut encores,
Et jette ton oeil divin
Sur ce pays Angevin,
Le plus heureux et fertile,
Qu'autre où ton onde distille.
Bien d'autres Dieux que toi, Père,
Daignent aimer ce repaire,
A qui le Ciel fut donneur
De toute grâce et bonheur.
Cérès, lorsque vagabonde
Allait quérant par le monde
Sa fille, dont possesseur
Fut l'infernal ravisseur,
De ses pas sacrés toucha
Cette terre, et se coucha
Lasse sur ton vert rivage,
Qui lui donna doux breuvage.
Et celui-là, qui pour mère
Eut la cuisse de son père,
Le Dieu des Indes vainqueur
Arrosa de sa liqueur
Les monts, les vaux et campaignes
De ce terroir que tu baignes.
Regarde, mon Fleuve, aussi
Dedans ces forêts ici,
Qui leurs chevelures vives
Haussent autour de tes rives,
Les faunes aux pieds soudains,
Qui après biches et daims,
Et cerfs aux têtes ramées
Ont leurs forces animées.
Regarde tes Nymphes belles
A ces Demi-dieux rebelles,
Qui à grand'course les suivent,
Et si près d'elles arrivent,
Qu'elles sentent bien souvent
De leurs haleines le vent.
Je vois déjà hors d'haleine
Les pauvrettes, qui à peine
Pourront atteindre ton cours,
Si tu ne leur fais secours.
Combien (pour les secourir)
De fois t'a-t-on vu courir
Tout furieux en la plaine?
Trompant l'espoir et la peine
De l'avare laboureur,
Hélas! qui n'eut point d'horreur
Blesser du soc sacrilège
De tes Nymphes le collège,
Collège qui se récrée
Dessus ta rive sacrée.
Qui voudra donc loue et chante
Tout ce dont l'Inde se vante,
Sicile la fabuleuse,
Ou bien l'Arabie Heureuse.
Quant à moi, tant que ma Lyre
Voudra les chansons élire
Que je lui commanderai,
Mon Anjou je chanterai.
Ô mon Fleuve paternel,
Quand le dormir éternel
Fera tomber à l'envers
Celui qui chante ces vers,
Et que par les bras amis
Mon corps bien près sera mis
De quelque fontaine vive,
Non guère loin de ta rive,
Au moins sur ma froide cendre
Fais quelques larmes descendre,
Et sonne mon bruit fameux
A ton rivage écumeux.
N'oublie le nom de celle
Qui toutes beautés excelle,
Et ce qu'ai pour elle aussi
Chanté sur ce bord ici.

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Si la perte des tiens, si les pleurs de ta mère

Si la perte des tiens, si les pleurs de ta mère,
Et si de tes parents les regrets quelquefois,
Combien, cruel Amour, que sans amour tu sois,
T'ont fait sentir le deuil de leur complainte amère :

C'est or qu'il faut montrer ton flambeau sans lumière,
C'est or qu'il faut porter sans flèches ton carquois,
C'est or qu'il faut briser ton petit arc turquois,
Renouvelant le deuil de ta perte première.

Car ce n'est pas ici qu'il te faut regretter
Le père au bel Ascagne : il te faut lamenter
Le bel Ascagne même, Ascagne, ô quel dommage !

Ascagne, que Caraffe aimait plus que ses yeux :
Ascagne, qui passait en beauté de visage
Le beau coupier troyen qui verse à boire aux dieux.

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Si tu veux sûrement en cour te maintenir

Si tu veux sûrement en cour te maintenir,
Le silence, Ronsard, te soit comme un décret.
Qui baille à son ami la clef de son secret,
Le fait de son ami son maître devenir.

Tu dois encor, Ronsard, ce me semble, tenir
Avec ton ennemi quelque moyen discret,
Et faisant contre lui, montrer qu'à ton regret
Le seul devoir te fait en ces termes venir.

Nous voyons bien souvent une longue amitié
Se changer pour un rien en fière inimitié,
Et la haine en amour souvent se transformer.

Dont (vu le temps qui court) il ne faut s'ébahir.
Aime donques, Ronsard, comme pouvant haïr,
Haïs donques, Ronsard, comme pouvant aimer.

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Charles Baudelaire

À Celle qui est trop gaie

Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.

Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.

Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.

Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime!

Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein,

Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.

Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,

Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,

Et, vertigineuse douceur!
À travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur!

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Alfred de Musset

Adieu!

Adieu! je crois qu'en cette vie
Je ne te reverrai jamais.
Dieu passe, il t'appelle et m'oublie;
En te perdant je sens que je t'aimais.

Pas de pleurs, pas de plainte vaine.
Je sais respecter l'avenir.
Vienne la voile qui t'emmène,
En souriant je la verrai partir.

Tu t'en vas pleine d'espérance,
Avec orgueil tu reviendras;
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,
Tu ne les reconnaîtras pas.

Adieu! tu vas faire un beau rêve
Et t'enivrer d'un plaisir dangereux;
Sur ton chemin l'étoile qui se lève
Longtemps encor éblouira tes yeux.

Un jour tu sentiras peut-être
Le prix d'un coeur qui nous comprend,
Le bien qu'on trouve à le connaître,
Et ce qu'on souffre en le perdant.

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France, mère des arts, des armes et des lois,

France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.

Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.

Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine
D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau.

Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.

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À une Mystérieuse

J’aime tes longs cheveux et tes pâles menottes,
Tes petits pieds d’enfant, aux ongles retroussés,
Tes yeux toujours pensifs et jamais courroucés,
Ta bouche de velours et tes fines quenottes.

Puis, j’adore ton cœur où, comme des linottes,
Gazouillent à loisir tes rêves cadencés ;
Ton cœur, aux sentiments touffus et nuancés,
Et ton esprit qui jase avec toutes les notes.

Ton frôlement me fait tressaillir jusqu’aux os
Et dans ses regards pleins d’invisibles roseaux
Ta prunelle mystique enveloppe mon âme :

Donc, tu m’as tout entier, tu me subjugues ! Mais,
En toi, je ne sais pas et ne saurai jamais
Ce que j’aime le mieux de l’Ange ou de la Femme !

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Nichita Stănescu

Mon âme, Psyché

Un ange est venu et m’a dit:
- T’es un porc de chien,
vermine et groin.
L’herbe pue sous ton ombre
qui lui pèse.
Et ton haleine sent la boue!
- Mais pourquoi, lui criais-je, pourquoi?
- Sans raison!
Un ange est venu et m’a dit:
- Le verre est plus transparent
que la plus limpide de tes pensées!
Après ta mort, les vers
grouilleront dans tes narines, dans ta gueule,
dans ton groin, dans ta trompe!
- Pourquoi, lui criais-je, pourquoi?
- Sans raison, m’a-t-il répondu...
Puis l’ange, ah, l’ange, ah, l’ange, ah, l’ange,
s’envola, ses ailes d’or flottant
dans l’air d’or.
Des papillons d’or
voltigeaient dans l’aura de l’ange d’or.
Il volait ahuri,
tout en or,
s’éloignant aux lointains mordorés
où sombrait un soleil baigné d’or.
- Pourquoi t’éloignes-tu de moi,
lui criais-je, pourquoi me quittes-tu, pourquoi?
- Sans raison, m’a-t-il répondu. Sans raison...

poésie de Nichita Stănescu de Dans le doux style classique (1970), traduction par Lucia SotirovaSignalez un problèmeDes citations similaires
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A son livre

Mon livre (et je ne suis sur ton aise envieux),
Tu t'en iras sans moi voir la Cour de mon Prince.
Hé, chétif que je suis, combien en gré je prinsse
Qu'un heur pareil au tien fût permis à mes yeux ?

Là si quelqu'un vers toi se montre gracieux,
Souhaite-lui qu'il vive heureux en sa province :
Mais si quelque malin obliquement te pince,
Souhaite-lui tes pleurs et mon mal ennuyeux.

Souhaite-lui encor qu'il fasse un long voyage,
Et bien qu'il ait de vue éloigné son ménage,
Que son coeur, où qu'il voise, y soit toujours présent :

Souhaite qu'il vieillisse en longue servitude,
Qu'il n'éprouve à la fin que toute ingratitude,
Et qu'on mange son bien pendant qu'il est absent.

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Prends soin de ton corps comme d’un jardin, de ton cœur comme d’une fleur, abreuve-toi à la source de l’amitié , réchauffe-toi avec les rayons de l’amour, ainsi ta vie sera une récolte de bonheurs!

citation de Michel DechamplainSignalez un problèmeDes citations similaires
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Ne t'ébahis, Ronsard, la moitié de mon âme

Ne t'ébahis, Ronsard, la moitié de mon âme,
Si de ton Du Bellay France ne lit plus rien,
Et si avec l'air du ciel italien
Il n'a humé l'ardeur qui l'Italie enflamme.

Le saint rayon qui part des beaux yeux de ta dame
Et la sainte faveur de ton prince et du mien,
Cela, Ronsard, cela, cela mérite bien
De t'échauffer le coeur d'une si vive flamme.

Mais moi, qui suis absent des rais de mon soleil,
Comment puis-je sentir échauffement pareil
A celui qui est près de sa flamme divine ?

Les coteaux soleillés de pampre sont couverts,
Mais des Hyperborées les éternels hivers
Ne portent que le froid, la neige et la bruine.

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Charles Baudelaire

Abel et Caïn

I

Race d'Abel, dors, bois et mange;
Dieu te sourit complaisamment.

Race de Caïn, dans la fange
Rampe et meurs misérablement.

Race d'Abel, ton sacrifice
Flatte le nez du Séraphin!

Race de Caïn, ton supplice
Aura-t-il jamais une fin?

Race d'Abel, vois tes semailles
Et ton bétail venir à bien;

Race de Caïn, tes entrailles
Hurlent la faim comme un vieux chien.

Race d'Abel, chauffe ton ventre
À ton foyer patriarcal;

Race de Caïn, dans ton antre
Tremble de froid, pauvre chacal!

Race d'Abel, aime et pullule!
Ton or fait aussi des petits.

Race de Caïn, coeur qui brûle,
Prends garde à ces grands appétits.

Race d'Abel, tu croîs et broutes
Comme les punaises des bois!

Race de Caïn, sur les routes
Traîne ta famille aux abois.


II

Ah! race d'Abel, ta charogne
Engraissera le sol fumant!

Race de Caïn, ta besogne
N'est pas faite suffisamment;

Race d'Abel, voici ta honte:
Le fer est vaincu par l'épieu!

Race de Caïn, au ciel monte,
Et sur la terre jette Dieu!

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