Divins esprits, dont la poudreuse cendre
Divins esprits, dont la poudreuse cendre
Gît sous le faix de tant de murs couverts,
Non votre los, qui vif par vos beaux vers
Ne se verra sous la terre descendre,
Si des humains la voix se peut étendre
Depuis ici jusqu'au fond des enfers,
Soient à mon cri les abîmes ouverts
Tant que d'abas vous me puissiez entendre.
Trois fois cernant sous le voile des cieux
De vos tombeaux le tour dévotieux,
A haute voix trois fois je vous appelle :
J'invoque ici votre antique fureur,
En cependant que d'une sainte horreur
Je vais chantant votre gloire plus belle.
poésie de Joachim du Bellay
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Pâles esprits, et vous ombres poudreuses
Pâles esprits, et vous ombres poudreuses,
Qui jouissant de la clarté du jour
Fîtes sortir cet orgueilleux séjour,
Dont nous voyons les reliques cendreuses :
Dites, esprits (ainsi les ténébreuses
Rives de Styx non passable au retour,
Vous enlaçant d'un trois fois triple tout,
N'enferment point vos images ombreuses),
Dites-moi donc (car quelqu'une de vous
Possible encor se cache ici dessous)
Ne sentez-vous augmenter votre peine,
Quand quelquefois de ces coteaux romains
Vous contemplez l'ouvrage de vos mains
N'être plus rien qu'une poudreuse plaine ?
poésie de Joachim du Bellay
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Où que vous alliez, répandez l'amour. Commencez par votre maison : aimez vos enfants, votre épouse ou votre époux, vos voisins...Que nul jamais ne vous approche sans repartir plus heureux.
citation de Mère Teresa
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Au Roi
Ne vous pouvant donner ces ouvrages antiques
Pour votre Saint-Germain ou pour Fontainebleau,
Je vous les donne, Sire, en ce petit tableau
Peint, le mieux que j'ai pu, de couleurs poétiques :
Qui mis sous votre nom devant les yeux publiques,
Si vous le daignez voir en son jour le plus beau,
Se pourra bien vanter d'avoir hors du tombeau
Tiré des vieux Romains les poudreuses reliques.
Que vous puissent les dieux un jour donner tant d'heur,
De rebâtir en France une telle grandeur
Que je la voudrais bien peindre en votre langage :
Et peut-être qu'alors votre grand Majesté,
Repensant à mes vers, dirait qu'ils ont été
De votre monarchie un bienheureux présage.
poésie de Joachim du Bellay
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Les Arbres
Arbres, grands végétaux, martyrs des saisons fauves.
Sombres lyres des vents, ces noirs musiciens,
Que vous soyez feuillus ou que vous soyez chauves,
Le poète vous aime et vos spleens sont les siens.
Quand le regard du peintre a soif de pittoresque.
C’est à vous qu’il s’abreuve avec avidité,
Car vous êtes l’immense et formidable fresque
Dont la terre sans fin pare sa nudité.
De vous un magnétisme étrange se dégage.
Plein de poésie âpre et d’amères saveurs ;
Et quand vous bruissez, vous êtes le langage
Que la nature ébauche avec les grands rêveurs.
Quand l’éclair et la foule enflent rafale et grêle,
Les forêts sont des mers dont chaque arbre est un flot.
Et tous, le chêne énorme et le coudrier grêle,
Dans l’opaque fouillis poussent un long sanglot.
Alors, vous qui parfois, muets comme des marbres,
Vous endormez, pareils à des cœurs sans remords,
Vous tordez vos grands bras, vous hurlez, pauvres arbres,
Sous l’horrible galop des éléments sans mors.
L’été, plein de langueurs, l’oiseau clôt ses paupières
Et dort paisiblement sur vos mouvants hamacs,
Vous êtes les écrans des herbes et des pierres
Et vous mêlez votre ombre à la fraîcheur des lacs.
Et quand la canicule, aux vivants si funeste,
Pompe les étangs bruns, miroirs des joncs fluets,
Dans l’atmosphère lourde où fermente la peste,
Vous immobilisez vos branchages muets.
Votre mélancolie, à la fin de l’automne,
Est pénétrante, alors que sans fleurs et sans nids,
Sous un ciel nébuleux où d’heure en heure il tonne,
Vous semblez écrasés par vos rameaux jaunis.
Les seules nuits de mai, sous les rayons stellaires,
Aux parfums dont la terre emplit ses encensoirs,
Vous oubliez parfois vos douleurs séculaires
Dans un sommeil bercé par le zéphyr des soirs.
Une brume odorante autour de vous circule
Quand l’aube a dissipé la nocturne stupeur,
Et, quand vous devenez plus grands au crépuscule,
Le poète frémit comme s’il avait peur.
Sachant qu’un drame étrange est joué sous vos dômes,
Par les bêtes le jour, par les spectres la nuit,
Pour voir rôder les loups et glisser les fantômes,
Vos invisibles yeux s’ouvrent au moindre bruit.
Et le soleil vous mord, l’aquilon vous cravache,
L’hiver vous coud tout vifs dans un froid linceul blanc,
Et vous souffrez toujours jusqu’à ce que la hache
Taillade votre chair et vous tranche en sifflant.
Partout où vous vivez, chênes, peupliers, ormes,
Dans les cités, aux champs, et sur les rocs déserts,
Je fraternise avec les tristesses énormes
Que vos sombres rameaux épandent par les airs.
poésie de Maurice Rollinat
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A Madame M...
Vous m'envoyez, belle Emilie,
Un poulet bien emmailloté;
Votre main discrète et polie
L'a soigneusement cacheté.
Mais l'aumône est un peu légère,
Et malgré sa dextérité,
Cette main est bien ménagère
Dans ses actes de charité.
C'est regarder à la dépense
Si votre offrande est un paiement,
Et si c'est une récompense,
Vous n'aviez pas besoin d'argent.
A l'avenir, belle Emilie,
Si votre coeur est généreux,
Aux pauvres gens, je vous en prie
Faites l'aumône avec vos yeux.
Quand vous trouverez le mérite,
Et quand vous voudrez le payer,
Souvenez-vous de Marguerite
Et du poète Alain Chartier
Il était bien laid, dit l'histoire,
La dame était fille de roi;
Je suis bien obligé de croire
Qu'il faisait mieux les vers que moi.
Mais si ma plume est peu de chose,
Mon coeur, hélas! ne vaut pas mieux;
Fût-ce même pour de la prose
Vos cadeaux sont trop dangereux.
Que votre charité timide
Garde son argent et son or,
Car en ouvrant votre main vide
Vous pouvez donner un trésor.
poésie de Alfred de Musset
Ajouté par Simona Enache
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Si l'aveugle fureur, qui cause les batailles
Si l'aveugle fureur, qui cause les batailles,
Des pareils animaux n'a les coeurs allumés,
Soit ceux qui vont courant ou soit les emplumés,
Ceux-là qui vont rampant ou les armés d'écailles :
Quelle ardente Erinnys de ses rouges tenailles
Vous pincetait les coeurs de rage envenimés,
Quand si cruellement l'un sur l'autre animés
Vous détrempiez le fer en vos propres entrailles ?
Etait-ce point, Romains, votre cruel destin,
Ou quelque vieux péché qui d'un discord mutin
Exerçait contre vous sa vengeance éternelle ?
Ne permettant des dieux le juste jugement,
Vos murs ensanglantés par la main fraternelle
Se pouvoir assurer d'un ferme fondement.
poésie de Joachim du Bellay
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Je fus jadis Hercule, or Pasquin je me nomme,
Je fus jadis Hercule, or Pasquin je me nomme,
Pasquin fable du peuple, et qui fais toutefois
Le même office encor que j'ai fait autrefois,
Vu qu'ores par mes vers tant de monstres j'assomme.
Aussi mon vrai métier, c'est de n'épargner homme,
Mais les vices chanter d'une publique voix :
Et si ne puis encor, quelque fort que je sois,
Surmonter la fureur de cet Hydre de Rome.
J'ai porté sur mon col le grand palais des dieux,
Pour soulager Atlas, qui sous le faix des cieux
Courbait las et recru sa grande échine large.
Ores au lieu du ciel, je porte sur mon dos,
Un gros moine espagnol, qui me froisse les os,
Et me pèse trop plus que ma première charge.
poésie de Joachim du Bellay
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Quand vous êtes inspiré par un but élevé ou un projet extraordinaire, toutes vos pensées brisent leurs chaînes: votre esprit transcende ses limites, votre conscience se déploie dans toutes les directions, et vous vous retrouvez dans un monde nouveau absolument merveilleux... Vous vous rendez compte que vous êtes beaucoup plus brillants que vous auriez pu l'imaginer.
citation de Patanjali
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Ce à quoi vous pensez maintenant façonnera votre vie future. Vous créez votre vie avec vos pensées. Vous créez sans arrêt parce que vous pensez sans arrêt. Ce à quoi vous pensez le plus ou ce sur quoi vous vous concentrez le plus, est ce qui se manifestera dans votre vie.
citation de Rhonda Byrne
Ajouté par Micheleflowerbomb
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De votre Dianet
De votre Dianet (de votre nom j'appelle
Votre maison d'Anet) la belle architecture,
Les marbres animés, la vivante peinture,
Qui la font estimer des maisons la plus belle :
Les beaux lambris dorés, la luisante chapelle,
Les superbes donjons, la riche couverture,
Le jardin tapissé d'éternelle verdure,
Et la vive fontaine à la source immortelle :
Ces ouvrages, Madame, à qui bien les contemple,
Rapportant de l'antiq' le plus parfait exemple,
Montrent un artifice et dépense admirable.
Mais cette grand' douceur jointe à cette hautesse,
Et cet astre bénin joint à cette sagesse,
Trop plus que tout cela vous font émerveillable.
poésie de Joachim du Bellay
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À quoi bon?
Madame, je pourrais vous dâre
Que vos beaux yeux
Que chacun avec crainte admire
Şont plus azurés que les cieux
Mais à quoi bon? Vous ne feriez qu’en rire.
Je pourrais vous dâre bien bas
Que tous vos charmes
Que tous vos merveilleux appas
Ont souvent fait couler des larmes;
Mais à quoi bon? Vous ne le croiriez pas.
Enfin, avec un trouble extrême
Avec ardeur
Je vous dirais que je vous aime
Que vous avez blessé mon cœur
Mais à quoi bon? Vous le savez vous même.
poésie de Iulia Hașdeu
Ajouté par Simona Enache
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Dans le monde, vous avez trois sortes d’amis : vos amis qui vous aiment, vos amis qui ne se soucient pas de vous et vos amis qui vous haïssent.
citation de Chamfort
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A Madame Marguerite, d'écrire en sa langue
Quiconque soit qui s'étudie
En leur langue imiter les vieux,
D'une entreprise trop hardie
II tente la voie des cieux,
Croyant en des ailes de cire,
Dont Phébus le peut déplumer
Et semble, à le voir, qu'il désire
Donner nouveaux noms à la mer.
Il y met de l'eau, ce me semble,
Et pareil peut être encore est
A celui qui du bois assemble
Pour le porter en la forêt.
Qui suivra la divine Muse
Qui tant sut Achille extoller ?
Où est celui qui tant s'abuse
De cuider encore voler ?
Où, par régions inconnues,
Le cygne Thébain, si souvent,
Dessous lui regarde les nues,
Porté sur les ailes du vent ?
Qui aura l'haleine assez forte,
Et l'estomac, pour entonner
Jusqu'au bout la buccine torte
Que le Mantouan fit sonner ?
Mais, où est celui qui se vante
De ce Calabrais approcher
Duquel jadis la main savante
Sut la lyre tant bien toucher ?
Princesse, je ne veux point suivre
D'une telle mer les dangers,
Aimant mieux entre les miens vivre
Que mourir chez les étrangers.
Mieux vaut que les siens on précède,
Le nom d'Achille poursuivant,
Que d'être ailleurs un Diomède
Voire un Thersite bien souvent.
Quel siècle éteindra ta mémoire,
O Boccace? Et quels durs hivers
Pourront jamais sécher la gloire,
Pétrarque, de tes lauriers verts ?
Qui verra la vôtre muette,
Dante, et Bembe à l'esprit hautain ?
Qui fera taire la musette
Du pasteur Néapolitain ?
Le Lot, le Loir, Touvre et Garonne,
A vos bords vous direz le nom
De ceux que la docte couronne
Éternise d'un haut renom.
Et moi, si la douce folie
Ne me déçoit, je te promets,
Loire, que ta lyre, abolie,
Si je vis, ne sera jamais.
Marguerite peut donner celle
Qui rendait les enfers contents,
Et qui bien souvent après elle
Tirait les chênes écoutants
poésie de Joachim du Bellay
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Vous trouverez votre force en vous-même, dans les profondeurs de votre être que vous n'avez encore jamais osé regarder. Sachez que vous possédez tout ce dont vous avez besoin pour accomplir aujourd'hui tout ce qu'il y a de bon et de bien dans votre vie.
citation de Ruth Fishel
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Du mouron pour les p'tits oiseaux
Grand'mère, fillette et garçon
Chantent tour à tour la chanson.
Tous trois s'en vont levant la tête:
La vieille à la jaune binette,
Les enfants aux roses museaux.
Que la voix soit rude ou jolie,
L'air est plein de mélancolie:
Du mouron pour les p'tits oiseaux!
Le mouron vert est ramassé
Dans la haie et dans le fossé.
Au bout de sa tige qui bouge
La fleur bonne est blanche et non rouge.
Il sent la verdure et les eaux;
Il sent les champs et l'azur libre
Où l'alouette vole et vibre.
Du mouron pour les p'tits oiseaux!
C'est ce matin avant le jour
Que la vieille a fait son grand tour.
Elle a marché deux ou trois lieues
Hors du faubourg, dans les banlieues,
Jusqu'à Clamart ou jusqu'à Sceaux.
Elle est bien lasse sous sa hotte !
Et l'on ne vend qu'un sou la botte
Du mouron pour les p'tits oiseaux!
Les petits trouvant le temps long
Traînent en allant leur talon.
La soeur fait la grimace au frère
Qui, sans la voir, pour se distraire,
Trempe ses pieds dans les ruisseaux,
Tandis qu'au cinquième peut-être
On demande par la fenêtre
Du mouron pour les p'tits oiseaux!
Mais la grand'mère a vu cela.
Un sou par-ci, deux sous par-là!
C'est elle encor, la pauvre vieille,
Qui le mieux des trois tend l'oreille,
Et dont les jambes en fuseaux,
Quand à monter quelqu'un l'invite,
Savent apporter le plus vite
Du mouron pour les p'tits oiseaux!
Un sou par-là, deux sous par-ci!
La bonne femme dit merci.
C'est avec les gros sous de cuivre
Que l'on achète de quoi vivre,
Et qu'elle, la peau sur les os,
Peut donner, à l'heure où l'on dîne,
A son bambin, à sa bambine,
Du mouron pour les p'tits oiseaux!
poésie de Jean Richepin
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Chaque être vivant sur la terre est ici pour contribuer à l'éveil collectif de l'humanité au principe suivant: vos pensées créent votre réalité.
citation de Barbara Marciniak
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Marches funèbres
Toi, dont les longs doigts blancs de statue amoureuse,
Agiles sous le poids des somptueux anneaux,
Tirent la voix qui berce et le sanglot qui creuse
Des entrailles d’acier de tes grands pianos,
Toi, le cœur inspiré qui veut que l’Harmonie
Soit une mer où vogue un chant mélodieux,
Toi qui, dans la musique, à force de génie,
Fais chanter les retours et gémir les adieux,
Joue encore une fois ces deux marches funèbres
Que laissent Beethoven et Chopin, ces grands morts,
Pour les agonisants, pèlerins des ténèbres,
Qui s’en vont au cercueil, graves et sans remords.
Plaque nerveusement sur les touches d’ivoire
Ces effrayants accords, glas de l’humanité,
Où la vie en mourant exhale un chant de gloire
Vers l’azur idéal de l’immortalité.
Et tu seras bénie, et ce soir dans ta chambre
Où tant de frais parfums vocalisent en chœur,
Poète agenouillé sous tes prunelles d’ambre,
Je baiserai tes doigts qui font pleurer mon cœur !
poésie de Maurice Rollinat
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Les Seins
J’ai fait ces vers subtils, polis comme des bagues,
Pour immortaliser la gloire de tes seins
Que mon houleux désir bat toujours de ses vagues.
Qu’ils y fleurissent donc éternellement sains,
Et que dans la roideur fière des pics de glace
Ils narguent à jamais les siècles assassins !
Sur ta chemise, enfant, mon œil baise la place
Qu’use le frottement de leurs boutons rosés,
Et voilà que déjà le vertige m’enlace.
Si j’osais ! Tu souris, semblant me dire : « Osez !
Mes seins voluptueux sont friands de vos lèvres
Et de larmes d’amour veulent être arrosés. »
Et pour m’indemniser des nuits où tu m’en sèvres,
Tu ne les caches plus que sous tes noirs cheveux
Drus comme les buissons que mordillent les chèvres.
Ivresse ! Ils sont alors à moi tant que je veux :
Car mes doigts chatouilleurs ont des caresses lentes
S’entrecoupant d’arrêts et de frissons nerveux.
Et quand vibrent sur vous mes lèvres harcelantes,
Libellules d’amour dont vous êtes les fleurs,
Votre incarnat rougit, pointes ensorcelantes !
Rubis des seins, vous en rehaussez les pâleurs
Et vous vous aiguisez, jusqu’à piquer ma joue
Comme le bec lutin des oiselets siffleurs.
Et tu frémis avec une adorable moue
Tandis qu’au cliquetis de tes bracelets d’or
Ta main dans ma crinière indomptable se joue !
En vain la bise hurle au fond du corridor,
Tu souris de langueur sur le sopha d’ébène
Devant l’âtre paisible où la flamme s’endort.
Moi, je brûle affolé, je me contiens à peine ;
Et pourtant mon désir qui rampe à tes genoux
Sait que sa patience a toujours bonne aubaine.
Mais tu laisses tomber ton provocant burnous,
Et, moderne houri des paradis arabes,
Tu bondis toute nue en criant : « Aimons-nous ! »
Oh ! comme nous râlons ces magiques syllabes,
Dans la chère seconde où, pour mieux s’enlacer,
Nos jambes et nos bras sont des pinces de crabes !
Ma convoitise enfin peut donc se harasser !
Pas un coin de ton corps où mes lèvres ne paissent
Tu me bois, je t’aspire ! et, pour me délasser,
J’admire tes beaux seins qui s’enflent et s’abaissent.
poésie de Maurice Rollinat
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Villanelle
En ce mois délicieux,
Qu'amour toute chose incite,
Un chacun à qui mieux mieux
La douceur' du temps imite,
Mais une rigueur dépite
Me fait pleurer mon malheur.
Belle et franche Marguerite
Pour vous j'ai cette douleur.
Dedans votre oeil gracieux
Toute douceur est écrite,
Mais la douceur de vos yeux
En amertume est confite,
Souvent la couleuvre habite
Dessous une belle fleur.
Belle et franche Marguerite,
Pour vous j'ai cette douleur.
Or, puis que je deviens vieux,
Et que rien ne me profite,
Désespéré d'avoir mieux,
Je m'en irai rendre ermite,
Pour mieux pleurer mon malheur.
Belle et franche Marguerite,
Pour vous j'ai cette douleur.
Mais si la faveur des Dieux
Au bois vous avait conduite,
Ou, d'espérer d'avoir mieux,
Je m'en irai rendre ermite,
Peut être que ma poursuite
Vous ferait changer couleur.
Belle et franche Marguerite
Pour vous j'ai cette douleur.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Votre vie quotidienne est votre temple et votre religion. Lorsque vous y entrez prenez-y tout votre être.
citation de Khalil Gibran
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