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Charles Baudelaire

Lola de Valence

Entre tant de beautés que partout on peut voir,
Je contemple bien, amis, que le désir balance;
Mais on voit scintiller en Lola de Valence
Le charme inattendu d'un bijou rose et noir.

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Des citations similaires

Ce n'est pas sans propos qu'en vous le ciel a mis

Ce n'est pas sans propos qu'en vous le ciel a mis
Tant de beautés d'esprit et de beautés de face,
Tant de royal honneur et de royale grâce,
Et que plus que cela vous est encor promis.

Ce n'est pas sans propos que les destins amis,
Pour rabaisser l'orgueil de l'espagnole audace,
Soit par droit d'alliance ou soit par droit de race,
Vous ont par leurs arrêts trois grands peuples soumis.

Ils veulent que par vous la France et l'Angleterre
Changent en longue paix l'héréditaire guerre
Qui a de père en fils si longuement duré :

Ils veulent que par vous la belle vierge Astrée
En ce siècle de fer refasse encore entrée,
Et qu'on revoie encor le beau siècle doré.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines

Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
Pour couvrir leur traïson d'une humble privauté,
Ni pour masquer leur teint d'une fausse beauté,
Me fassent oublier nos nymphes angevines.

L'angevine douceur, les paroles divines,
L'habit qui ne tient rien de l'impudicité,
La grâce, la jeunesse et la simplicité
Me dégoûtent, Bouju, de ces vieilles Alcines.

Qui les voit par-dehors ne peut rien voir plus beau,
Mais le dedans ressemble au dedans d'un tombeau,
Et si rien entre nous moins honnête se nomme.

O quelle gourmandise ! ô quelle pauvreté !
O quelle horreur de voir leur immondicité !
C'est vraiment de les voir le salut d'un jeune homme.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Le mental voit tantôt le bien, tantôt le mal, mais la vision de la Vérité ne voit que le bien.

citation de Arnaud-DesjardinsSignalez un problèmeDes citations similaires
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Henri Matisse

Il y a des fleurs partout pour qui veut bien voir.

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Scève, je me trouvai comme le fils d'Anchise

Scève, je me trouvai comme le fils d'Anchise
Entrant dans l'Élysée et sortant des enfers,
Quand après tant de monts de neige tous couverts
Je vis ce beau Lyon, Lyon que tant je prise.

Son étroite longueur, que la Saône divise,
Nourrit mille artisans et peuples tous divers :
Et n'en déplaise à Londre, à Venise et Anvers,
Car Lyon n'est pas moindre en fait de marchandise.

Je m'étonnai d'y avoir passer tant de courriers,
D'y voir tant de banquiers, d'imprimeurs, d'armuriers,
Plus dru que l'on ne voit les fleurs par les prairies.

Mais je m'étonnai plus de la force des ponts
Dessus lesquels on passe, allant delà les monts,
Tant de belles maisons et tant de métairies.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Paul Verlaine

Un grand sommeil noir...

Un grand sommeil noir
Tombe sur ma vie:
Dormez, tout espoir,
Dormez, toute envie!

Je ne vois plus rien,
Je perds la mémoire
Du mal et du bien...
Ô la triste histoire!

Je suis un berceau
Qu'une main balance
Au creux d'un caveau:
Silence, silence!

poésie de Paul Verlaine de Sagesse (1880)Signalez un problèmeDes citations similaires
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Sire, celui qui est a formé toute essence

Sire, celui qui est a formé toute essence
De ce qui n'était rien. C'est l'oeuvre du Seigneur :
Aussi tout honneur doit fléchir à son honneur,
Et tout autre pouvoir céder à sa puissance.

On voit beaucoup de rois, qui sont grands d'apparence :
Mais nul, tant soit-il grand, n'aura jamais tant d'heur
De pouvoir à la vôtre égaler sa grandeur :
Car rien n'est après Dieu si grand qu'un roi de France.

Puis donc que Dieu peut tout, et ne se trouve lieu
Lequel ne soit enclos sous le pouvoir de Dieu,
Vous, de qui la grandeur de Dieu seul est enclose,

Elargissez encor sur moi votre pouvoir,
Sur moi, qui ne suis rien : afin de faire voir
Que de rien un grand roi peut faire quelque chose.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Quel est celui qui veut faire croire de soi

Quel est celui qui veut faire croire de soi
Qu'il est fidèle ami, mais quand le temps se change,
Du côté des plus forts soudainement se range,
Et du côté de ceux qui ont le mieux de quoi ?

Quel est celui qui dit qu'il gouverne le roi ?
J'entends quand il se voit en un pays étrange,
Et bien loin de la cour : quel homme est-ce, Lestrange ?
Lestrange, entre nous deux, je te pry, dis-le-moi.

Dis-moi, quel est celui qui si bien se déguise
Qu'il semble homme de guerre entre les gens d'église,
Et entre gens de guerre aux prêtres est pareil ?

Je ne sais pas son nom : mais quiconque il puisse être
Il n'est fidèle ami, ni mignon de son maître,
Ni vaillant chevalier, ni homme de conseil.

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Ô qu'heureux est celui qui peut passer son âge

Ô qu'heureux est celui qui peut passer son âge
Entre pareils à soi ! et qui sans fiction,
Sans crainte, sans envie et sans ambition,
Règne paisiblement en son pauvre ménage !

Le misérable soin d'acquérir davantage
Ne tyrannise point sa libre affection,
Et son plus grand désir, désir sans passion,
Ne s'étend plus avant que son propre héritage.

Il ne s'empêche point des affaires d'autrui,
Son principal espoir ne dépend que de lui,
Il est sa cour, son roi, sa faveur et son maître.

Il ne mange son bien en pays étranger,
Il ne met pour autrui sa personne en danger,
Et plus riche qu'il est ne voudrait jamais être.

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Les Roses (Rollinat)

Dans l'air comme embrasé par une chaleur d’âtre
Elles ont un arôme aussi lourd qu’ennuyé,
Et par un crépuscule orageux et mouillé
La blanche devient jaune, et la jaune, verdâtre.

Mais à l’aube naissante, à. cette heure où la nuit
Abandonne en pleurant les étoiles éteintes,
Chacune se déplisse et rallume ses teintes,
Et leur parfum s’envole avec le vent qui fuit.

Souvent on aperçoit dans l’atmosphère chaude,
Sur leurs pétales blancs, purpurins ou rosés,
Un beau petit insecte aux reflets irisés,
Qui miroite au soleil ainsi qu’une émeraude.

Bien des mouches qui sont distilleuses de miel
Vampirisent gaîment ces reines végétales,
Et plus d’un vent du nord aux haleines brutales
Ravage leur parterre endormi sous le ciel.

Elles ont beau piquer le doigt qui les enlève :
On affronte en riant leur perfide beauté,
Pour cueillir ces boutons si pleins de volupté,
Qu’on dirait de la chair pétrie avec du rêve.

Ornant la modestie aussi bien que l’orgueil,
Fleurissant tout, cheveux, boutonnières, corsages,
Elles sont les joyaux des fous comme des sages
Et s’effeuillent encor sur la vierge au cercueil.

Et même, entre l’if morne et le cyprès austère,
Dans les dortoirs pierreux où gisent les défunts,
Elles font oublier à force de parfums
La putréfaction qui fermente sous terre.

Aussi, bien que rongé de souffrance et d’ennuis,
Je me plais à les voir, corolle grande ouverte,
Se pavaner au bout de leur tige âpre et verte
Dans la corbeille ovale aux bordures de buis.

Mon esprit embrumé subit leur influence ;
Elles me font rêver d’ineffables Édens,
Et j’adore ces fleurs où l’ange des jardins
Raffine le parfum, la forme et la nuance.

J’aime la rose pourpre aux boutons de carmin,
Coupe où l’on boit le sang filtré de la nature,
Sirène dont le souffle errant à l’aventure
Est un chuchotement d’amours sans lendemain.

Mais je préfère encor la rose poitrinaire
Dont l’incarnat plaintif avive la pâleur :
Oh ! comme tes soupirs embaumés, triste fleur,
M’arrivent doux et purs dans la clarté lunaire !

De la villa moderne à l’antique manoir,
Tu délectes partout mon œil et ma narine :
Où que j’aille, c’est toi que mon humeur chagrine
Frôle amoureusement comme un papillon noir.

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A Madame Marguerite, d'écrire en sa langue

Quiconque soit qui s'étudie
En leur langue imiter les vieux,
D'une entreprise trop hardie
II tente la voie des cieux,
Croyant en des ailes de cire,
Dont Phébus le peut déplumer
Et semble, à le voir, qu'il désire
Donner nouveaux noms à la mer.
Il y met de l'eau, ce me semble,
Et pareil peut être encore est
A celui qui du bois assemble
Pour le porter en la forêt.
Qui suivra la divine Muse
Qui tant sut Achille extoller ?
Où est celui qui tant s'abuse
De cuider encore voler ?
Où, par régions inconnues,
Le cygne Thébain, si souvent,
Dessous lui regarde les nues,
Porté sur les ailes du vent ?
Qui aura l'haleine assez forte,
Et l'estomac, pour entonner
Jusqu'au bout la buccine torte
Que le Mantouan fit sonner ?
Mais, où est celui qui se vante
De ce Calabrais approcher
Duquel jadis la main savante
Sut la lyre tant bien toucher ?
Princesse, je ne veux point suivre
D'une telle mer les dangers,
Aimant mieux entre les miens vivre
Que mourir chez les étrangers.
Mieux vaut que les siens on précède,
Le nom d'Achille poursuivant,
Que d'être ailleurs un Diomède
Voire un Thersite bien souvent.
Quel siècle éteindra ta mémoire,
O Boccace? Et quels durs hivers
Pourront jamais sécher la gloire,
Pétrarque, de tes lauriers verts ?
Qui verra la vôtre muette,
Dante, et Bembe à l'esprit hautain ?
Qui fera taire la musette
Du pasteur Néapolitain ?
Le Lot, le Loir, Touvre et Garonne,
A vos bords vous direz le nom
De ceux que la docte couronne
Éternise d'un haut renom.
Et moi, si la douce folie
Ne me déçoit, je te promets,
Loire, que ta lyre, abolie,
Si je vis, ne sera jamais.
Marguerite peut donner celle
Qui rendait les enfers contents,
Et qui bien souvent après elle
Tirait les chênes écoutants

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Si la vertu, qui est de nature immortelle

Si la vertu, qui est de nature immortelle,
Comme immortelles sont les semences des cieux,
Ainsi qu'à nos esprits, se montrait à nos yeux,
Et nos sens hébétés étaient capables d'elle,

Non ceux-là seulement qui l'imaginent telle,
Et ceux auxquels le vice est un monstre odieux,
Mais on verrait encor les mêmes vicieux
Epris de sa beauté, des beautés la plus belle.

Si tant aimable donc serait cette vertu
A qui la pourrait voir, Vineus, t'ébahis-tu
Si j'ai de ma princesse au coeur l'image empreinte ?

Si sa vertu j'adore, et si d'affection
Je parle si souvent de sa perfection,
Vu que la vertu même en son visage est peinte

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Solitude

Les choses formant d’habitude
Au plus fauve endroit leur tableau :
Les rochers, les arbres et l’eau,
Manquent à cette solitude.

D’un gris fané de vieille laine,
De couleur verte dénué
Et de partout continué
Par l’indéfini de la plaine,

Tel ce champ étend sa tristesse,
Sans un genêt, sans un chardon,
La ronce, indice d’abandon,
N’étant pas même son hôtesse.

Le ciel blanc, comme un morne dôme,
Tout bombé sur son terrain plat,
Raye d’un éclair çà et là
La lividité de son chaume.

On dirait une espèce d’île
Au milieu d’océans caillés,
Tant les quatre horizons noyés
Ont un enlacement tranquille !

Le spectre ici ? Ce serait l’être
Dont on guette venir le pas,
Le quelqu’un que l'on ne voit pas
Mais qui pourrait bien apparaître.

En ce lieu d’atmosphère lourde,
Où couve un malaise orageux,
Il souffle un frais marécageux
D’odeur cadavéreuse et sourde.

Pas un frisson, pas une pause
Du silence et du figement !
La pleine mort, totalement,
En a fait sa lugubre chose.

Mais ce qui, surtout, de la terre
Monte, funèbre, avec la nuit,
C’est l’effroi, la stupeur, l’ennui
De l’éternité solitaire.

On voit à cette heure émouvante,
D’aspect encor plus solennel,
Ce champ et ce morceau de ciel
Communier en épouvante.

L’espace devant l’œil dévide
Son interminable lointain
Emplissant le jour incertain
De son vague absolument vide.

Malgré l’amas de la tempête
D’un poids noir et toujours croissant,
Ici, le vent même est absent
Comme la personne et la bête.

L’ombre vient... l’horreur est si grande
Que je quitte ce désert nu,
M’y sentant presque devenu
Le fantôme que j’appréhende !...

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Chamfort

Dans le monde, vous avez trois sortes d’amis : vos amis qui vous aiment, vos amis qui ne se soucient pas de vous et vos amis qui vous haïssent.

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Iulia Hașdeu

Au bord de la mer

Bonsoir, amis, bonsoir, au pâle clair de lune,
Aux cris plaintifs du vent parmi la forêt brune,
Aux soupirs de la brise inclinant les roseaux,
Aux sourds mugissements du flot qui bat la grève,
Bonsoir! Le voyageur qui s’arrête et qui rêve
En écoutant la voix des eaux,

Seul, nocturne pêcheur, debout sur le roc sombre,
Regarde vers le ciel plein d’étoiles sans nombre;
Et tandis que ses yeux plongent au firmament,
Il peut se demander quelle est cette romance
Que la mer chante au ciel, achève et recommence,
Recommence éternellement!

Avez-vous entendu, quand la nuit est sans voiles,
La vaste mer chanter sa chanson aux étoiles?
Quelle musique, amis! Dieu parle en cette voix.
Sublime créateur de l’infini – son monde –
Dieu prête à l’océan cette basse profonde
Et l’océan chante ses lois.

Bonsoir, amis! Ce Dieu, par qui le flot murmure,
Par qui tout prend naissance et vit dans la nature,
Qui fit ce qu’on ne peut ni comprendre, ni voir,
Comme les flots des mers, comme les choeurs des anges,
Bénissez-le sans cesse et chantez ses louanges.
Au clair de lune, amis, bonsoir!

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Charles Baudelaire

À une Madone

Ex-voto dans le goût espagnol

Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse,
Un autel souterrain au fond de ma détresse,
Et creuser dans le coin le plus noir de mon coeur,
Loin du désir mondain et du regard moqueur,
Une niche, d'azur et d'or tout émaillée,
Où tu te dresseras, Statue émerveillée.
Avec mes Vers polis, treillis d'un pur métal
Savamment constellé de rimes de cristal
Je ferai pour ta tête une énorme Couronne;
Et dans ma Jalousie, ô mortelle Madone
Je saurai te tailler un Manteau, de façon
Barbare, roide et lourd, et doublé de soupçon,
Qui, comme une guérite, enfermera tes charmes,
Non de Perles brodé, mais de toutes mes Larmes!
Ta Robe, ce sera mon Désir, frémissant,
Onduleux, mon Désir qui monte et qui descend,
Aux pointes se balance, aux vallons se repose,
Et revêt d'un baiser tout ton corps blanc et rose.
Je te ferai de mon Respect de beaux Souliers
De satin, par tes pieds divins humiliés,
Qui, les emprisonnant dans une molle étreinte
Comme un moule fidèle en garderont l'empreinte.
Si je ne puis, malgré tout mon art diligent
Pour Marchepied tailler une Lune d'argent
Je mettrai le Serpent qui me mord les entrailles
Sous tes talons, afin que tu foules et railles
Reine victorieuse et féconde en rachats
Ce monstre tout gonflé de haine et de crachats.
Tu verras mes Pensers, rangés comme les Cierges
Devant l'autel fleuri de la Reine des Vierges
Etoilant de reflets le plafond peint en bleu,
Te regarder toujours avec des yeux de feu;
Et comme tout en moi te chérit et t'admire,
Tout se fera Benjoin, Encens, Oliban, Myrrhe,
Et sans cesse vers toi, sommet blanc et neigeux,
En Vapeurs montera mon Esprit orageux.

Enfin, pour compléter ton rôle de Marie,
Et pour mêler l'amour avec la barbarie,
Volupté noire! des sept Péchés capitaux,
Bourreau plein de remords, je ferai sept Couteaux
Bien affilés, et comme un jongleur insensible,
Prenant le plus profond de ton amour pour cible,
Je les planterai tous dans ton Coeur pantelant,
Dans ton Coeur sanglotant, dans ton Coeur ruisselant!

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Le Breton est savant et sait fort bien écrire

Le Breton est savant et sait fort bien écrire
En français et toscan, en grec et en romain,
Il est en son parler plaisant et fort humain,
Il est bon compagnon et dit le mot pour rire.

Il a bon jugement et sait fort bien élire
Le blanc d'avec le noir : il est bon écrivain,
Et pour bien compasser une lettre à la main,
Il y est excellent autant qu'on saurait dire.

Mais il est paresseux et craint tant son métier
Que s'il devait jeûner, ce crois-je, un mois entier,
Il ne travaillerait seulement un quart d'heure.

Bref il est si poltron, pour bien le deviser,
Que depuis quatre mois qu'en ma chambre il demeure,
Son ombre seulement me fait poltronniser.

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Les Robes

Ô ma pauvre sagesse, en vain tu te dérobes
Au fluide rôdeur, âcre et mystérieux
Que, pour magnétiser le passant curieux,
L’Inconnu féminin promène sous les robes !

Les robes ! où circule et s’est insinuée
La vie épidermique avec tous ses frissons,
Et qui, sur les trottoirs comme entre les buissons,
Passent avec des airs de barque et de nuée !

Elles ont tout : corsage où pleurent les longs voiles,
Jupe où jasent des nids de volants emperlés,
Rubans papillonneurs et boutons ciselés
Qui luisent comme autant de petites étoiles.

Si l'une me dénonce une luxure infâme,
Une autre me révèle un corps qui se défend ;
Et pour mon œil subtil une robe d’enfant
Trahit des ailes d’ange et des rondeurs de femme.

La robe atténuant la pointe ou la courbure
Hallucine déjà mes prunelles de lynx,
Mais je me sens troublé comme en face du Sphinx
Devant le bloc pieux de la robe de bure.

J’aime à les rencontrer partout, vieilles et neuves,
Au bas d’un escalier, au fond d’un corridor ;
J’aime ces longs habits que féminise encor
L’exquise austérité des vierges et des veuves.

Avec cette adhérence intime de l’écorce
Qui calque le contour et le linéament,
Le corsage échancré plaque hermétiquement,
Délicieux maillot d’un admirable torse.

La longue robe errant dans la lumière bleue,
Froide et collante avec sa traîne de velours,
Sur les tapis muets, étouffeurs des pas lourds,
A l'air d’un grand serpent tout debout sur sa queue.

Et par un crépuscule où le vent noir sanglote,
Plus d’une, tout au fond du lointain frissonnant,
Semble raser la terre ainsi qu’un revenant
Tragiquement drapé dans son linceul qui flotte.

J’ai souvent le désir fantastique et morose,
Dans ces bals où le vice allume son coup d’œil,
De voir entrer soudain une robe de deuil,
Comme un brouillard d’ébène au milieu d’un ciel rose.

Mais je contemplerais, à genoux et mains jointes,
Ces corselets d’amour exactement remplis
Où, derrière la gaze aux lumineux replis,
La gorge tentatrice embusque ses deux pointes !

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Un jour d'hiver

Arqué haut sur les monts et d'un bleu sans nuages
Qu'un triomphant soleil embrase éblouissant,
Le ciel, par la vallée où la chaleur descend,
Anime, en plein hiver, la mort des paysages.

Il semble qu'ici, là, la mouche revoltige,
Tourne dans la poussière ardente du rayon ;
On va voir le martin-pêcheur, le papillon,
L'un raser le ruisseau, l'autre effleurer la tige !

Le ravin clair bénit l'horizon rallumé ;
Du branchage et du tronc l'arbre désembrumé
Contemple, radieux, le luisant de la pierre.

Et, dans l'espace, au loin, partout, les yeux surpris
Ont la sensation d'un été chauve et gris
Dont la stérilité rirait à la lumière.

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Un jour d'hiver

Arqué haut sur les monts et d’un bleu sans nuages
Qu’un triomphant soleil embrase éblouissant,
Le ciel, par la vallée où la chaleur descend,
Anime, en plein hiver, la mort des paysages.

Il semble qu’ici, là, la mouche revoltige,
Tourne dans la poussière ardente du rayon ;
On va voir le martin-pêcheur, le papillon,
L’un raser le ruisseau, l’autre effleurer la tige !

Le ravin clair bénit l’horizon rallumé ;
Du branchage et du tronc l’arbre désembrumé
Contemple, radieux, le luisant de la pierre.

Et, dans l’espace, au loin, partout, les yeux surpris
Ont la sensation d’un été chauve et gris
Dont la stérilité rirait à la lumière.

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