J’ai une seule amante: la France. Elle m’offre son sang et ses trésors.
citation de Napoleon Bonaparte
Ajouté par Simona Enache
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Des citations similaires
L'Abandonnée
La belle en larmes
Pleure l’abandon de ses charmes
Dont un volage enjôleur
A cueilli la fleur.
Elle sanglote
Au bord de l’onde qui grelotte
Sous les peupliers tremblants,
Pendant que son regard flotte
Et se perd sous les nénufars blancs.
« Adieu ! dit-elle,
Ô toi qui me fus infidèle.
Je t’offre, avant de mourir,
Mon dernier soupir.
Je te pardonne,
Aussi douce que la Madone,
Je te bénis par ma mort.
Le trépas que je me donne,
Pour mon cœur c’est ton amour encor.
Mon souvenir tendre
Sait toujours te voir et t’entendre
Et, par lui, rien n’est effacé
Du bonheur passé.
Nos doux libertinages
Dans les ravins, sous les feuillages,
Au long des ruisseaux tortueux,
Sont encor de claires images
Revenant aux appels de mes yeux.
Ton fruit que je porte
Dans mon ventre de bientôt morte,
C’est toi-même, tes os, ton sang,
Ô mon cher amant !
Traits pour traits, il me semble
Si bien sentir qu’il te ressemble !
Je ne fais donc qu’une avec toi ;
Je me dis que, fondus ensemble,
Tu mourras en même temps que moi. »
Puis, blême et hagarde,
Elle se penche, elle regarde
Le plus noir profond de l’eau
Qui sera son tombeau.
Elle se pâme
Devant le gouffre qui la réclame,
Et dit le nom, en s’y jetant,
De l’homme qu’elle aimait tant
Que, sans lui, son corps n’avait plus d’âme !
poésie de Maurice Rollinat
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Aucune religion ne vaut une seule goutte de sang.
citation de Marquis de Sade
Ajouté par Dan Costinaş
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Déjà la nuit en son parc amassait
Déjà la nuit en son parc amassait
Un grand troupeau d'étoiles vagabondes,
Et, pour entrer aux cavernes profondes,
Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait ;
Déjà le ciel aux Indes rougissait,
Et l'aube encor de ses tresses tant blondes
Faisant grêler mille perlettes rondes,
De ses trésors les prés enrichissait :
Quand d'occident, comme une étoile vive,
Je vis sortir dessus ta verte rive,
O fleuve mien ! une nymphe en riant.
Alors, voyant cette nouvelle Aurore,
Le jour honteux d'un double teint colore
Et l'Angevin et l'indique orient.
poésie de Joachim du Bellay
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La Voix
Voix de surnaturelle amante ventriloque
Qui toujours me pénètre en voulant m’effleurer ;
Timbre mouillé qui charme autant qu’il interloque,
Son bizarre d’un triste à vous faire pleurer ;
Voix de surnaturelle amante ventriloque !
Dit par elle, mon nom devient une musique :
C’est comme un tendre appel fait par un séraphin
Qui m’aimerait d’amour et qui serait phtisique.
Ô voix dont mon oreille intérieure a faim !
Dit par elle, mon nom devient une musique.
Très basse par instants, mais jamais enrouée ;
Venant de dessous terre ou bien de l’horizon,
Et quelquefois perçante à faire une trouée
Dans le mur de la plus implacable prison ;
Très basse par instants, mais jamais enrouée ;
Oh ! comme elle obéit à l’âme qui la guide !
Sourde, molle, éclatante et rauque, tour à tour ;
Elle emprunte au ruisseau son murmure liquide
Quand elle veut parler la langue de l’amour :
Oh ! comme elle obéit à l’âme qui la guide !
Et puis elle a des sons de métal et de verre :
Elle est violoncelle, alto, harpe, hautbois ;
Elle semble sortir, fatidique ou sévère,
D’une bouche de marbre ou d’un gosier de bois
Et puis elle a des sons de métal et de verre.
Tu n’as jamais été l’instrument du mensonge ;
Ô la reine des voix, tu ne m’as jamais nui ;
Câline escarpolette où se berce le songe,
Philtre mélodieux dont s’abreuve l’ennui,
Tu n’as jamais été l’instrument du mensonge.
Tout mon être se met à vibrer, quand tu vibres,
Et tes chuchotements les plus mystérieux
Sont d’invisibles doigts qui chatouillent mes fibres ;
Ô voix qui me rends chaste et si luxurieux,
Tout mon être se met à vibrer, quand tu vibres !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Dessous ce grand François, dont le bel astre luit
Dessous ce grand François, dont le bel astre luit
Au plus beau lieu du ciel, la France fut enceinte
Des lettres et des arts, et d'une troupe sainte
Que depuis sous Henri féconde elle a produit :
Mais elle n'eut plutôt fait montre d'un tel fruit,
Et plutôt ce beau part n'eut la lumière atteinte,
Que je ne sais comment sa clarté fut éteinte,
Et vit en même temps et son jour et sa nuit.
Hélicon est tari, Parnasse est une plaine,
Les lauriers sont séchés, et France, autrefois pleine
De l'esprit d'Apollon, ne l'est plus que de Mars.
Phoebus s'enfuit de nous, et l'antique ignorance
Sous la faveur de Mars retourne encore en France,
Si Pallas ne défend les lettres et les arts.
poésie de Joachim du Bellay
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L'amour pour un seul pays, la loyauté envers une seule race, l'identité avec une seule communauté ou l'attachement à une seule famille sont tous des produits de l'ignorance.
citation de Ramdas
Ajouté par Micheleflowerbomb
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Je ne l’ai rencontrée que deux fois. C’est peu. Mais l’extraordinaire ne se mésure pas en termes de temps. Je fus conquis d’emblée par son air d’absence et de dépaysement, ses chuchotements (elle ne parlait pas), ses gestes mal assurés, ses regards qui n’adhéraient aux êtres ni aux choses, son allure de spectre adorable.
Emil Cioran dans Elle n’était pas d’ici…
Ajouté par Simona Enache
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C'est une fontaine perdue et malheureuse. Elle n'est pas protégée. On l'a laissée comme ça, en pleins champs découverts; elle est faite d'un tuyau de canne, d'un corps de peuplier creux. Elle est là toute seule. L'été, le soleil qui boit comme un âne, sèche son bassin en trois coups de museau; le vent se lave les pieds sous le canon et gaspille toute l'eau dans la poussière. L'hiver, elle gèle jusqu'au coeur. Elle n'a pas de chance: comme toute cette terre.
Jean Giono dans Regain (1930)
Ajouté par anonyme
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Nativité
D'aucuns ont un pleur charitable
Pour Jésus né dans une étable.
Je sais un sort plus lamentable
Je sais un enfant ramassé,
Un jour de décembre glacé,
Nu comme un ver, dans un fossé.
Il est nuit. Pas une voisine
N'offre à sa grange ou sa cuisine
A la pauvre mère en gésine.
Malgré sa mine et son danger,
Qui donc voudrait se déranger?
Elle est en pays étranger.
Donc, depuis l'étape dernière
Se traînant d'ornière en ornière,
Elle va, bête sans tanière,
Bête hagarde qui s'enfuit
Et cherche à tâtons un réduit,
Les yeux grands ouverts dans la nuit.
Ses reins lui pèsent. Ses mamelles
Que gonflent des cuissons jumelles
Sont pleines comme des gamelles.
Son ventre, où flambent des chardons,
Sent l'enfant, fils des vagabonds,
Qui veut sortir et fait des bonds.
Elle va quand même, plus lente,
Tirant ses pieds lourds dont la plante
Saigne. Elle va, folle, hurlante,
Soûle, et, boule, roule au fossé,
Et maudit le mâle exaucé
Par qui son flanc fût engrossé.
La face au ciel, comme en extase,
Elle se tord. Son cou s'écrase
Sur les cailloux et dans la vase.
Elle accouche enfin, en crevant;
Et le gueux nouvel arrivant
Grelotte et vagit en plein vent.
Le vent est dur, sa chair est nue.
Aucune étoile dans la nue
Ne vient saluer sa venue.
Pas de mages, pas de cadeaux,
De crèches, de bergers badauds!
Il est seul, couché sur le dos,
Comme un supplicié qui claime,
Tout noir près du cadavre blême,
Sans personne au monde qui l'aime;
Et, par sa mère au ventre ouvert
Je jure, le front découvert,
Que l'autre n'a pas tant souffert!
poésie de Jean Richepin
Ajouté par Simona Enache
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Mademoiselle Squelette
Mademoiselle Squelette !
Je la surnommais ainsi :
Elle était si maigrelette !
Elle était de la Villette,
Je la connus à Bercy,
Mademoiselle Squelette.
Très ample était sa toilette,
Pour que son corps fût grossi :
Elle était si maigrelette !
Nez camard, voix aigrelette ;
Mais elle me plut ainsi,
Mademoiselle Squelette.
J’en fis la bizarre emplette.
Ça ne m’a pas réussi,
Elle était si maigrelette !
Elle aimait la côtelette
Rouge, et le vin pur aussi,
Mademoiselle Squelette !
Sa bouche un peu violette
Avait un parfum ranci,
Elle était si maigrelette !
Comme elle était très follette,
Je l’aimai couci-couci,
Mademoiselle Squelette.
Au lit, cette femmelette
Me causa plus d’un souci :
Elle était si maigrelette !
Puis un jour je vis seulette,
L’œil par les pleurs obscurci,
Mademoiselle Squelette,
Cherchant une gouttelette
De sang très peu cramoisi :
Elle était si maigrelette !
Sa phtisie étant complète,
Elle en eut le cœur transi,
Mademoiselle Squelette.
Alors plus d’escarpolette ;
Plus un dimanche à Passy...
Elle était si maigrelette !
Sa figure verdelette
Faisait dire au gens : « Voici
Mademoiselle Squelette ! »
Un soir à l’espagnolette
Elle vint se pendre ici.
Elle était si maigrelette !
Horreur ! Une cordelette
Décapitait sans merci
Mademoiselle Squelette :
Elle était si maigrelette !
poésie de Maurice Rollinat
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Pour être admis au coeur d’une femme, on n’a pas besoin de la carte de son corps, mais de la carte des rêves à accomplir avec elle.
aphorisme de Ionuţ Caragea de Aphorismes jaillis de l’écume des flots, Éditions Stellamaris, Brest, France (2018)
Ajouté par Ionuţ Caragea
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La Roue de moulin
Les nuages traînant leurs blocs
Autour du soleil qui les troue,
On voit reflamboyer la roue
Du moulin bâti dans les rocs.
Et la chose monstre qui tourne
Noire, en son clair rutilement,
Bat des mousses de diamant
Dans la ruelle où l’eau s’enfourne.
Puis, à mesure qu’il s’éteint,
Des tons de l’astre elle se teint.
Un rosâtre glacis carmine son ébène.
Voici que, grandie à présent,
Rouge, elle tourne dans du sang,
Ayant l’air de brasser une hécatombe humaine !
poésie de Maurice Rollinat
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La roue de moulin
Les nuages traînant leurs blocs
Autour du soleil qui les troue,
On voit reflamboyer la roue
Du moulin bâti dans les rocs.
Et la chose monstre qui tourne
Noire, en son clair rutilement,
Bat des mousses de diamant
Dans la ruelle où l'eau s'enfourne.
Puis, à mesure qu'il s'éteint,
Des tons de l'astre elle se teint.
Un rosâtre glacis carmine son ébène.
Voici que, grandie à présent,
Rouge, elle tourne dans du sang,
Ayant l'air de brasser une hécatombe humaine !
poésie de Maurice Rollinat
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Un secret
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère
Un amour éternel en un moment conçu:
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés et pourtant solitaire;
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
A l'austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle:
"Quelle est donc cette femme ?" Et ne comprendra pas!
poésie de Felix Arvers
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Un danseur danse parce que son sang danse dans ses veines.
citation de Anna Pavlova
Ajouté par Simona Enache
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La vie offre toujours une revanche, soyez en certains.... un jour la roue tourne, comme le flux et le reflux des vagues sur la plage, la vie va et vient, elle n'est jamais toute noire ni toute blanche.
citation de Josette Sauthier
Ajouté par Micheleflowerbomb
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A Vénus
Ayant après long désir
Pris de ma douce ennemie
Quelques arrhes du plaisir,
Que sa rigueur me dénie,
Je t'offre ces beaux oeillets,
Vénus, je t'offre ces roses,
Dont les boutons vermeillets
Imitent les lèvres closes
Que j'ai baisé par trois fois,
Marchant tout beau dessous l'ombre
De ce buisson que tu vois
Et n'ai su passer ce nombre,
Parce que la mère était
Auprès de là, ce me semble,
Laquelle, nous aguettait
De peur encores j'en tremble.
Or' je te donne des fleurs
Mais si tu fais ma rebelle
Autant piteuse à mes pleurs,
Comme à mes yeux elle est belle,
Un myrthe je dédierai
Dessus les rives de Loire,
Et sur l'écorce écrirai
Ces quatre vers à ta gloire
« Thénot sur ce bord ici,
A Vénus sacre et ordonne
Ce myrthe et lui donne aussi
Ses troupeaux et sa personne. »
poésie de Joachim du Bellay
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La Baigneuse
Au fond d’une baignoire elle admire ses hanches
Dans le miroir mouvant d’un cristal enchanté,
Et les mollets croisés, elle étend ses mains blanches
Sur les bords du bassin qui hume sa beauté.
Les robinets de cuivre à figure de cygne
Ont l’air de lui sourire et de se pavaner,
Et leurs gouttes parfois semblent lui faire un signe
Comme pour la prier de les faire tourner.
Sur un siège, ses bas près de ses jarretières
Conservent la rondeur de leur vivant trésor ;
Ses bottines de soie aux cambrures altières
N’attendent que son pied pour frétiller encor.
Sa robe de satin pendue à la patère
A les reflets furtifs d’une peau de serpent
Et semble avoir gardé la grâce et le mystère
De celle dont l’arôme en ses plis se répand.
Sur la table où l'on voit bouffer sa collerette,
Telle qu’on la portait au temps de Henri Trois,
Ses gants paille, malgré leur allure distraite,
Obéissent encore au moule de ses doigts.
Sa toque est provocante avec son long panache,
Et son corset qui bâille achève d’énerver.
Colliers et bracelets, tout ce qui la harnache
Luit dans l’ombre et paraît magiquement rêver.
Et tandis qu’un éclair dans ses yeux étincelle
En voyant que son corps fait un si beau dessin,
Le liège qui vacille au bout de la ficelle
Chatouille en tapinois la fraise de son sein.
poésie de Maurice Rollinat
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Sur une croix
Dans ce pays lugubre et si loin de la foule,
Un cimetière d’autrefois,
Bien souvent m’attirait avec sa grande croix
Dont la tête et les bras se terminaient en boule.
Or, fin d’automne, un soir que tout était plongé
Dans une mourante lumière,
Je m’arrêtai pour voir la croix du cimetière...
Qu’avait-elle donc de changé ?
De façon peu sensible et pourtant singulière,
Son sommet s’était allongé.
Et, curieusement, saisi, le sang figé,
Immobile comme une pierre,
Vers elle je tenais tendus l’œil et le cou,
Lorsqu’un chat-huant tout à coup
Vint à s’envoler de sa cime !
Et, j’en eus le frisson intime :
Cette bête incarnait l’âme d’un mauvais mort
Sur le haut de la croix méditant son remord.
poésie de Maurice Rollinat
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Allégorie
C'est une femme belle et de riche encolure,
Qui laisse dans son vin traîner sa chevelure.
Les griffes de l'amour, les poisons du tripot,
Tout glisse et tout s'émousse au granit de sa peau.
Elle rit à la Mort et nargue la Débauche,
Ces monstres dont la main, qui toujours gratte et fauche,
Dans ses jeux destructeurs a pourtant respecté
De ce corps ferme et droit la rude majesté.
Elle marche en déesse et repose en sultane;
Elle a dans le plaisir la foi mahométane,
Et dans ses bras ouverts, que remplissent ses seins,
Elle appelle des yeux la race des humains.
Elle croit, elle sait, cette vierge inféconde
Et pourtant nécessaire à la marche du monde,
Que la beauté du corps est un sublime don
Qui de toute infamie arrache le pardon.
Elle ignore l'Enfer comme le Purgatoire,
Et quand l'heure viendra d'entrer dans la Nuit noire
Elle regardera la face de la Mort,
Ainsi qu'un nouveau-né, — sans haine et sans remords.
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal
Ajouté par Simona Enache
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