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Je ne

J'ai déjà perdu mon adresse,
J'ai oublié celui d'avant.
Je n'en sais plus de carresse...
Je ne suis plus, ni mari, ni amant.

Je n'ai plus de sentiments;
Je les ai perdu dans l'armée.
Je n'ai plus aucun armement...
Je suis totalement desarmé.

Je suis vide de tout ce que j'aimais,
Je n'ai plus de présent, c'est foutu;
Je vis juste du vide, du jamais...
Je ne sais plus, je n'en sais plus.

Je me cherche jusqu'à la fin de la vue,
Je te cherche, te palper lettres en Braille.
Je t'attends, mon autrui, toi, ma brue...
Je suis nu de moi-même, je me caille!

poésie de Daniel Aurelian Rădulescu (11 novembre 2013)Signalez un problèmeDes citations similaires
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Je suis malade

Je ne rêve plus je ne fume plus
Je n'ai même plus d'histoire
Je suis sale sans toi
Je suis laide sans toi
Je suis comme un orphelin dans un dortoir

Je n'ai plus envie de vivre dans ma vie
Ma vie cesse quand tu pars
Je n'aie plus de vie et même mon lit
Ce transforme en quai de gare
Quand tu t'en vas

Je suis malade
Complètement malade
Comme quand ma mère sortait le soir
Et qu'elle me laissait seul avec mon désespoir

Je suis malade parfaitement malade
T'arrive on ne sait jamais quand
Tu repars on ne sait jamais où
Et ça va faire bientôt deux ans
Que tu t'en fous

Comme à un rocher
Comme à un péché
Je suis accroché à toi
Je suis fatigué je suis épuisé
De faire semblant d'être heureuse quand ils sont là

Je bois toutes les nuits
Mais tous les whiskies
Pour moi on le même goût
Et tous les bateaux portent ton drapeau
Je ne sais plus où aller tu es partout

Je suis malade
Complètement malade
Je verse mon sang dans ton corps
Et je suis comme un oiseau mort quand toi tu dors

Je suis malade
Parfaitement malade
Tu m'as privé de tous mes chants
Tu m'as vidé de tous mes mots
Pourtant moi j'avais du talent avant ta peau

Cet amour me tue
Si ça continue je crèverai seul avec moi
Près de ma radio comme un gosse idiot
Écoutant ma propre voix qui chantera

Je suis malade
Complètement malade
Comme quand ma mère sortait le soir
Et qu'elle me laissait seul avec mon désespoir

Je suis malade
C'est ça je suis malade
Tu m'as privé de tous mes chants
Tu m'as vidé de tous mes mots
Et j'ai le coeur complètement malade
Cerné de barricades
T'entends je suis malade.

chanson interprété par DalidaSignalez un problèmeDes citations similaires
Ajouté par Simona Enache
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George Balanchine

Je ne suis pas un intellectuel, un cerveau. Je suis un sot. Je suis né comme ça. En revanche je sais voir, entendre et bouger très vite. Quand j'étais petit je pouvais attraper les souris à la main. La plupart des chorégraphes d'aujourd'hui sont des intellectuels. Ils s'inspirent de Freud, de Jung, de Kierkegaard. Moi je suis moi-même. J'essaie de trouver des équivalences à mes sentiments, à mes sensations mais tout cela est inexplicable. On ne peut trouver que des comparaisons.

citation de George BalanchineSignalez un problèmeDes citations similaires
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Mikhaïl Kouzmine

Si je sais que je ne sais rien, je suis le roi des agnostiques.

aphorisme de Mikhaïl Kouzmine de Une maison chauffée par les utopies, traduction par Sophie BenechSignalez un problèmeDes citations similaires
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Tu dis que Du Bellay tient réputation

Tu dis que Du Bellay tient réputation,
Et que de ses amis à ne tient plus de compte :
Si ne suis-je seigneur, prince, marquis ou comte,
Et n'ai changé d'état ni de condition.

Jusqu'ici je ne sais que c'est d'ambition,
Et pour ne me voir grand ne rougis point de honte :
Aussi ma qualité ne baisse ni ne monte,
Car je ne suis sujet qu'à ma complexion.

Je ne sais comme il faut entretenir son maître,
Comme il faut courtiser, et moins quel il faut être
Pour vivre entre les grands, comme on vit aujourd'hui.

J'honore tout le monde et ne fâche personne :
Qui me donne un salut, quatre je lui en donne :
Qui ne fait cas de moi, je ne fais cas de lui.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Iulia Hașdeu

Je n’ose

je veux te dire une chose
si tu pouvais m’ecouter!
tu m’ecoutes... mais je n’ose
non, je n’ose te parler.
je te sais bonne et tres douce:
mais je te crains malgre moi.
l’oiseau tremble dans la mousse
et je tremble devant toi.

j’ai bien des choses a dire
mais je ne peux pas, j’ai peur...
je te vois deja sourire
et ton sourire est moqueur.
ta bouche est comme une rose...
tu vas te railler de moi
je suis si gauche et je n’ose
lever les yeux devant toi!

ton port est un port de reine
ton regard est imposant
alors, tu comprends sans peine
pourquoi je t’admire tant
je te voudrais souveraine
et moi je serais ton roi
meme etant sur de ta haine
j’aimerais mourir pour toi

je suis bete, c’est possible
pourtant, je sais bien aimer
mon cœur n’est pas insensible
mais je ne puis m’exprimer
ah! si je savais te dire
l’amour que je sens pour toi
non, tu ne voudrais plus rire
et tu n’aimerais que moi.

poésie de Iulia HașdeuSignalez un problèmeDes citations similaires
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Ballade du concours de Blois

Je meurs de seuf auprès de la fontaine,
Chaud comme feu, et tremble dent à dent;
En mon pays suis en terre lointaine;
Lez un brasier frissonne tout ardent;
Nu comme un ver, vêtu en président,
Je ris en pleurs et attends sans espoir;
Confort reprends en triste désespoir;
Je m'éjouis et n'ai plaisir aucun;
Puissant je suis sans force et sans pouvoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.

Rien ne m'est sûr que la chose incertaine;
Obscur, fors ce qui est tout évident;
Doute ne fais, fors en chose certaine;
Science tiens à soudain accident;
Je gagne tout et demeure perdant;
Au point du jour dis: "Dieu vous doint bon soir!"
Gisant envers, j'ai grand paour de choir;
J'ai bien de quoi et si n'en ai pas un;
Echoite attends et d'homme ne suis hoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.

De rien n'ai soin, si mets toute ma peine
D'acquérir biens et n'y suis prétendant;
Qui mieux me dit, c'est cil qui plus m'ataine,
Et qui plus vrai, lors plus me va bourdant;
Mon ami est, qui me fait entendant
D'un cygne blanc que c'est un corbeau noir;
Et qui me nuit, crois qu'il m'aide à pourvoir;
Bourde, verté, aujourd'hui m'est tout un;
Je retiens tout, rien ne sait concevoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.

Prince clément, or vous plaise savoir
Que j'entends mout et n'ai sens ne savoir:
Partial suis, à toutes lois commun.
Que sais-je plus? Quoi? Les gages ravoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.

poésie de Francois VillonSignalez un problèmeDes citations similaires
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Rodica Elena Lupu

Je vivrai

Je reprendrai tout à zéro,
Me disais-je. Tu le sais.
L'avenir... commence demain.
Je ferai du sport, je vivrai, j'aimerai. Vrai?
Maintenant, c'est juste une période de transition.
Tu sais. La répétition. Le prélude.
Cependant, certains meurent d'être trop frêles.
Pas nous!
La liberté suprême est pareille à une geôle,
Le passé, un miroir lequel nous tourne le dos,
Une locomotive.
Les gens courent pour tout reprendre à zéro.
Parfois, j'ai le vertige et un état de confusion,
De faiblesse.
Je ferai du sport,
Je serai fort.
Ces derniers jours, j'ai perdu une dent.
Je me sens vieux. Repoussant.
Une alvéole de vide
Des échos. Une licorne
L'ivoire de l'amour.
Certes, la chance de la médiocrité.
J'aimerai, je lirai, cela va sans dire.
Je serai cultivé et faible, accablé
Par les bubons de l'orphanité.
Mais que voulais-je vous dire? Ah oui!
Je vivrai... tout de même.

poésie de Rodica Elena Lupu de Autoportrait (2008), traduction par Constantin FrosinSignalez un problèmeDes citations similaires
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Valeriu Butulescu

Parfois je suis si subtil que je ne sais plus ce que j'ai voulu dire.

aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve GomezSignalez un problèmeDes citations similaires
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Cornelia Păun Heinzel

Route

Si tu attends le "Z" du présent
Tu seras fatigué à la fin de
parce que tu es allé par l'alphabet entier.
Tu verras le premier "A" inconsciemment prononcé
Perdu dans l’infini des souvenirs,
comme les gouttes de pleurs
Dans la coupe pleine de ce liquide incolore du présent.
Pensées inachevées qui flotteront chaotiques dans le néant,
Après que tout deviendra confus, absurde,
Dans un amalgame d'images, de sensations, de rêves, de sentiments...

poésie de Cornelia Păun Heinzel de Le Capital des Mots (4 août 2013)Signalez un problèmeDes citations similaires
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J'aime la liberté, et languis en service

J'aime la liberté, et languis en service,
Je n'aime point la cour, et me faut courtiser,
Je n'aime la feintise, et me faut déguiser,
J'aime simplicité, et n'apprends que malice ;

Je n'adore les biens, et sers à l'avarice,
Je n'aime les honneurs, et me les faut priser,
Je veux garder ma foi, et me la faut briser,
Je cherche la vertu, et ne trouve que vice !

Je cherche le repos, et trouver ne le puis,
J'embrasse le plaisir, et n'éprouve qu'ennuis,
Je n'aime à discourir, en raison je me fonde :

J'ai le corps maladif, et me faut voyager,
Je suis né pour la Muse, on me fait ménager ;
Ne suis-je pas, Morel, le plus chétif du monde ?

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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La Ressusciteuse

Je dis à la bergère : « Où donc est ta bessonne !
Oh ! mais, comme tu lui ressembles ! »
La fille soupira : « Ma sœur est mort’ ! personne
N’nous verra plus jamais ensemble.

C’est vrai que j’suis son doub’, son r’venant q’l’on dirait,
Celui-là qui me r’gard’ la voit.
De visag’, de parler, d’taill’, j’suis tout son portrait :
J’suis elle, comme elle était moi.

Je m’la ressuscit’ ben souvent.
J’prends tout c’quell’ portait d’son vivant,
À sa façon, j’m’en habill’ telle,

Et puis, d’vant un’ glac’, pour tout d’bon,
J’y cause… et, lorsque j’y réponds,
Je me figure que c’est elle !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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C'est ores, mon Vineus, mon cher Vineus, c'est ore

C'est ores, mon Vineus, mon cher Vineus, c'est ore,
Que de tous les chétifs le plus chétif je suis,
Et que ce que j'étais, plus être je ne puis,
Ayant perdu mon temps, et ma jeunesse encore.

La pauvreté me suit, le souci me dévore,
Tristes me sont les jours, et plus tristes les nuits.
O que je suis comblé de regrets et d'ennuis !
Plût à Dieu que je fusse un Pasquin ou Marphore,

Je n'aurais sentiment du malheur qui me point :
Ma plume serait libre et si ne craindrais point
Qu'un plus grand contre moi pût exercer son ire.

Assure-toi, Vineus, que celui seul est roi
A qui même les rois ne peuvent donner loi,
Et qui peut d'un chacun à son plaisir écrire.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Le Mauvais Å’il

Le mauvais œil me persécute :
Un œil où le blâme reluit,
Où la haine se répercute,
Fixe et vitreux comme celui
Du condamné qu’on exécute.

Sans que jamais il se rebute,
Il me précède ou me poursuit,
Où que j’aille, où que mon pied bute,
Le mauvais œil !

Et je suis tellement en butte
À cet œil jaune qui me nuit
Que je le vois même la nuit ;
Et dompteur dont je suis la brute,
Dans l’ombre il me vrille et me scrute,
Le mauvais œil !

poésie de Maurice RollinatSignalez un problèmeDes citations similaires
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Ballade pour prier Notre Dame

Dame du ciel, régente terrienne,
Emperière des infernaux palus,
Recevez-moi, votre humble chrétienne,
Que comprise soie entre vos élus,
Ce nonobstant qu'oncques rien ne valus.
Les biens de vous, ma Dame et ma Maîtresse
Sont bien plus grands que ne suis pécheresse,
Sans lesquels biens âme ne peut mérir
N'avoir les cieux. Je n'en suis jangleresse:
En cette foi je veuil vivre et mourir.

A votre Fils dites que je suis sienne;
De lui soient mes péchés abolus;
Pardonne moi comme à l'Egyptienne,
Ou comme il fit au clerc Theophilus,
Lequel par vous fut quitte et absolus,
Combien qu'il eût au diable fait promesse
Préservez-moi de faire jamais ce,
Vierge portant, sans rompure encourir,
Le sacrement qu'on célèbre à la messe:
En cette foi je veuil vivre et mourir.

Femme je suis pauvrette et ancienne,
Qui riens ne sais; oncques lettres ne lus.
Au moutier vois, dont suis paroissienne,
Paradis peint, où sont harpes et luths,
Et un enfer où damnés sont boullus:
L'un me fait peur, l'autre joie et liesse.
La joie avoir me fais, haute Déesse,
A qui pécheurs doivent tous recourir,
Comblés de foi, sans feinte ne paresse:
En cette foi je veuil vivre et mourir.

Vous portâtes, digne Vierge, princesse,
Iésus régnant qui n'a ni fin ni cesse.
Le Tout-Puissant, prenant notre faiblesse,
Laissa les cieux et nous vint secourir,
Offrit à mort sa très chère jeunesse;
Notre Seigneur tel est, tel le confesse:
En cette foi je veuil vivre et mourir.

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Ô marâtre nature

Ô marâtre nature (et marâtre es-tu bien,
De ne m'avoir plus sage ou plus heureux fait naître),
Pourquoi ne m'as-tu fait de moi-même le maître,
Pour suivre ma raison et vivre du tout mien ?

Je vois les deux chemins, et ce mal, et de bien :
Je sais que la vertu m'appelle à la main dextre,
Et toutefois il faut que je tourne à semestre,
Pour suivre un traître espoir, qui m'a fait du tout sien.

Et quel profit en ai-je ? O belle récompense !
Je me suis consumé d'une vaine dépense,
Et n'ai fait autre acquêt que de mal et d'ennui.

L'étranger recueillit le fruit de mon service,
je travaille mon corps d'un indigne exercice,
Et porte sur mon front la vergogne d'autrui.

poésie de Joachim du BellaySignalez un problèmeDes citations similaires
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Trois Ivrognes

Au cabaret, un jour de grand marché forain,
Un bel ivrogne, pâle, aux longs cheveux d’artiste,
Dans le délire ardent de son esprit chagrin,
Ainsi parla, debout, d’une voix âpre et triste :


« R’bouteux, louv’tier, batteur d’étangs et de rivière,
Menuisier,
Avec tous ces états j’réussis qu’une affaire :
M’ennuyer !

Arrangez ça ! d’un’ part, j’vois q’doutance et tromp’rie ;
D’l’aut’ côté,
J’trouv’ le mensong’ trop l’mêm’, l’existenc’ trop pourrie
D’vérité.

Oui ! j’cherche tant l’dessous de c’que j’touche, de c’que j’rêve
Inqu’et d’tout,
Que j’suis noir, idéal, mélancoliq’ sans trêve,
Et partout.

Donc, quand ça m’prend trop fort, j’sors du bois, j’quitt’ la berge,
L’établi,
Et, c’est plus fort que moi, ya pas ! j’rentre à l’auberge
Boir’ l’oubli.

C’est des fameus’ sorcièr’, allez ! les liqueurs fortes
Cont’ les r’mords,
Cont’ soi-mêm’, cont’ les autr’, cont’ la poursuit’ des mortes
Et des morts !

Je m’change, à forc’ de t’ter le lait rouge des treilles,
L’horizon !
Vive la vign’ pour brûler dans l’sang chaud des bouteilles
La raison !

Étant saoul, j’os’ me fier à la femm’, c’t’infidèle
Qui nous ment,
R’garder la tombe avec mes yeux d’personn’ mortelle,
Tranquill’ment.

J’imagin’ que la vie éternellement dure,
Et qu’enfin,
La misèr’ d’ici-bas n’connaît plus la froidure
Ni la faim.

J’crois qu’i’ n’ya plus d’méchants, plus d’avar’, plus d’faussaires,
Et j’suis sûr
Q’l’épouse est innocent’, l’ami vrai, l’homm’ sincère,
L’enfant pur.

Terre et cieux qui, malgré tout c’que l’rêve en arrache,
Rest’ discrets,
M’découvr’ leurs vérités, m’crèv’ les yeux de c’qu’i’cachent
De secrets.

Allons, ris ma pensée! Esprit chant’ ! sois en joie
Cœur amer !
Que l’bon oubli d’moi-mêm’ mont’, me berce et me noie
Comm’ la mer !

Plus d’bail avec l’ennui ! j’ai l’âm’ désabonnée
Du malheur,
Et, dépouillé d’mon sort, j’crache à la destinée
Ma douleur.

T’nez ! l’paradis perdu dans la boisson j’le r’trouve :
Donc, adieu
Mon corps d’homm’ ! C’est dans l’être un infini q’j’éprouve :
Je suis Dieu ! »


Deux vieux buveurs, alors, deux anciens des hameaux
Sourient, et, goguenards, ils échangent ces mots :


« C’citoyen-là ? j’sais pas, pourtant, j’te fais l’pari
Q’c’est queq’ faux campagnard, queq’ échappé d’Paris.
I’caus’ savant comm’ les monsieurs,
Ça dépend ! p’têt’ ben encor mieux ;
Mais, tout ça c’est chimèr’, tournures,
Qui n’ent’ pas dans nos comprenures.
I’dit c’t’homm’ maigr’, chev’lu comme un christ de calvaire,
Qu’à jeun i’ r’gard’ la vie en d’sous,
Mais qu’i’ sait les s’crets des mystères
Et d’vient l’bon Dieu quand il est saoul...
Alors, dans c’moment-là qu’i’ s’rait l’maîtr’de c’qu’i’ veut,
Q’pour lui changer l’tout s’rait qu’un jeu,
Pourquoi qu’à son idée i’ r’fait donc pas la terre ?
M’sembl’ qu’i’ déclare aussi q’venant d’boire un bon coup
I’croit qu’ya plus d’cornards, plus d’canaill’, plus d’misère,
Moi ! j’vois pas tout ça dans mon verre.
I’dit qu’à s’enivrer i’ s’quitte et qu’il oublie
C’qu’il était : c’est qu’i’ boit jusqu’à s’mettre en folie.
Moi, j’sais ben qu’à chaqu’fois je r’trouv’ dans la boisson
Ma personn’ dans sa mêm’ façon,
Sauf que les jamb’ sont pas si libres
Et que l’ballant du corps est moins ferm’ d’équilibre,
Tandis qu’à lui, son mal qu’i’ croit si bien perdu
Va s’r’installer plus creux, un’ fois l’calme r’venu,
Dans sa vieille env’lopp’ d’âm’ toujou sa même hôtesse.
C’est ses lend’mains d’boisson qui lui font tant d’tristesse. »


« J’suis d’ton avis. L’vin m’donn’ plus d’langue et plus d’entrain,
Sur ma route i’ m’fait dérailler un brin,
Avec ma vieill’, des fois, rend ma bigead’ plus tendre...
Mais dam’ ! quand ya d’l’abus, quoi que c’t’homm’ puiss’ prétendre,
La machine à gaieté d’vient machine à chagrin.
Le vin, c’est comm’ la f’melle : i’ n’faut pas trop en prendre !

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Je suis chez moi, je suis arrivé. Il n'y a qu'ici et maintenant. Bien solide, vraiment libre, je prends refuge en moi-même.

citation de Thich Nhat HanhSignalez un problèmeDes citations similaires
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Anatole France

Je ne sais rien de plus touchant que l'histoire du mariage de Glatigny, telle qu'on la trouve dans les lettres qu'il écrivit à M. Garien, frère de l'orpheline. Je transcris les lettres d'après les originaux qui m'ont été communiqués bien gracieusement par M. Garien lui-même.

Anatole France dans Le Génie latin (1913)Signalez un problèmeDes citations similaires
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Le Scieur de long

Voûté haut sur la grande chèvre
Enchaînant un frêne équarri,
Le vieux parle, et son gars contrit
L’écoute, en se mordant la lèvre.

« T’es trop vif ! Dans not’ dur métier,
Pas s’presser soulag’ de moitié.
L’corps joue à l’ais’, n’est jamais raide,
Quand la cadenc’ tranquill’ vous aide.

Comprends-moi donc ! membr’, scie, échines,
Les trois n’doiv’ fair’ qu’un’ seul’ machine.
Faut q’les deux homm’, mécaniqu’ment,
S’baiss’ et r’mont’ comm’ leur instrument !

Je l’sais par moi-même, et j’l’assure...
Que deux anciens qui vont en m’sure,
S’mouvant pareils de haut en bas,
Font d’long’ besogne et s’fatig’ pas.

Vois, moi, qui suis vieux scieur de long,
Comme j’la pouss’ net et d’aplomb
La scie ! Au lieu q’toi, c’est l’martyre,
De l’air si r’chigné q’tu la tires.

Ton œil toujou’ r’levé voudrait
Voir plus vite avancer son trait,
En c’mençant faudrait qu’elle arrive
Déjà dans l’fin bout d’la solive !

À tout coup, tu crach’ dans tes mains,
Quand ell’ trouve un nœud dans son ch’min ;
Et faut qu’tu jur’ et q’tu te r’prennes,
Si peu qu’elle entre et qu’ell’ s’engrène !

Scier du sapin t’fait batt’ les flancs,
Quand la scie au mou de c’bois blanc
Devrait glisser, sans q’ça t’écœure,
Comme un rasoir dans un pain d’beurre.

Tu s’rais bâti pour le métier,
T’as des bras d’fer, des reins d’acier,
Tandis que moi j’n’ai plus q’l’écorce.
Eh ben ! sais-tu c’qui fait ma force ?

C’est ma patienc’ de volonté
C’est ma scie à moi, l’entêté,
Pour scier l’découragement qui m’pince,

Tell’ que l’autre ! à ça près c’pendant,
Que, tout comme elle, ayant des dents,
Quand ell’ s’en sert, jamais ell’ grince !

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Socrate

Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien.

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