Le rivage de la mer moins de coquillages, que l’Amour n’enfante de douleurs.
Ovide dans L’art d’aimer, Livre II
Ajouté par Dan Costinaş
Commentez! | Vote! | Copie! | En anglais | En espagnol | En roumain
Des citations similaires
Si celui qui s'apprête à faire un long voyage
Si celui qui s'apprête à faire un long voyage
Doit croire celui-là qui a jà voyagé,
Et qui des flots marins longuement outragé,
Tout moite et dégouttant s'est sauvé du naufrage,
Tu me croiras, Ronsard, bien que tu sois plus sage,
Et quelque peu encor (ce crois-je) plus âgé,
Puisque j'ai devant toi en cette mer nagé,
Et que déjà ma nef découvre le rivage.
Donques je t'avertis que cette mer romaine,
De dangereux écueils et de bancs toute pleine,
Cache mille périls, et qu'ici bien souvent,
Trompé du chant pipeur des monstres de Sicile,
Pour Charybde éviter tu tomberas en Scylle,
Si tu ne sais nager d'une voile à tout vent.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!
Comme le marinier, que le cruel orage
Comme le marinier, que le cruel orage
A longtemps agité dessus la haute mer,
Ayant finalement à force de ramer
Garanti son vaisseau du danger du naufrage,
Regarde sur le port, sans plus craindre la rage
Des vagues ni des vents, les ondes écumer ;
Et quelqu'autre bien loin, au danger d'abîmer,
En vain tendre les mains vers le front du rivage :
Ainsi, mon cher Morel, sur le port arrêté,
Tu regardes la mer, et vois en sûreté
De mille tourbillons son onde renversée :
Tu la vois jusqu'au ciel s'élever bien souvent,
Et vois ton Du Bellay à la merci du vent
Assis au gouvernail dans une nef percée,
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!
Moesta et errabunda
Dis-moi ton coeur parfois s'envole-t-il, Agathe,
Loin du noir océan de l'immonde cité
Vers un autre océan où la splendeur éclate,
Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité?
Dis-moi, ton coeur parfois s'envole-t-il, Agathe?
La mer la vaste mer, console nos labeurs!
Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs,
De cette fonction sublime de berceuse?
La mer, la vaste mer, console nos labeurs!
Emporte-moi wagon! enlève-moi, frégate!
Loin! loin! ici la boue est faite de nos pleurs!
— Est-il vrai que parfois le triste coeur d'Agathe
Dise: Loin des remords, des crimes, des douleurs,
Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate?
Comme vous êtes loin, paradis parfumé,
Où sous un clair azur tout n'est qu'amour et joie,
Où tout ce que l'on aime est digne d'être aimé,
Où dans la volupté pure le coeur se noie!
Comme vous êtes loin, paradis parfumé!
Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
— Mais le vert paradis des amours enfantines,
L'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l'Inde et que la Chine?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l'animer encor d'une voix argentine,
L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs?
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!
La mer: récital pour clavecin et cristaux de sable.
Dan Costinaş dans L'ombre de la mer et autres confessions (2012)
Ajouté par Dan Costinaş
Commentez! | Vote! | Copie! | En anglais | En espagnol | En italien | En roumain
L'Homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables!
poésie de Charles Baudelaire de Les Fleurs du mal
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!
La mer, bleu absolu
La mer, bleu absolu.
La mer, calme absolu.
Dans mon coeur presque un cri
de joie. Et tout est calme.
poésie de Sandro Penna (1939)
Ajouté par Dan Costinaş
Commentez! | Vote! | Copie! | En anglais | En espagnol | En italien | En roumain
Le gratuit, c'est encore moins que "moins cher".
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!
Chacun n'est pas moins vil qu'un criminel, ni moins noble qu'un prophète.
citation de Khalil Gibran
Ajouté par Micheleflowerbomb
Commentez! | Vote! | Copie!
Le rivage est plus sûr, mais j’aime me battre avec les flots.
citation de Emily Dickinson
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!
Ce n'est le fleuve tusque au superbe rivage,
Ce n'est le fleuve tusque au superbe rivage,
Ce n'est l'air des Latins, ni le mont Palatin,
Qui ores, mon Ronsard, me fait parler latin,
Changeant à l'étranger mon naturel langage.
C'est l'ennui de me voir trois ans et davantage,
Ainsi qu'un Prométhée, cloué sur l'Aventin,
Où l'espoir misérable et mon cruel destin,
Non le joug amoureux, me détient en servage.
Eh quoi, Ronsard, eh quoi, si au bord étranger
Ovide osa sa langue en barbare changer
Afin d'être entendu, qui me pourra reprendre
D'un change plus heureux ? nul, puisque le français,
Quoiqu'au grec et romain égalé tu te sois,
Au rivage latin ne se peut faire entendre.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!
Tout n'est que vanités, misères et douleurs ; Le coeur de l'homme juste est un vase de pleurs.
citation de Coriolan Ardouin
Ajouté par Vasiloiu Valerica
Commentez! | Vote! | Copie!
La Bête
En amour, l’homme est la souris
Pour qui toute femme est la chatte.
Le sot ne voit pas l’ongle gris
Sous le doux velours de la patte.
Il pompe, le pauvre imprudent,
La chère moiteur qui l’arrose,
Sans songer qu’une horrible dent
Est derrière la langue rose.
Je vous le dis en vérité,
Savant, philosophe, poète :
On s’emplit d’animalité
En se frottant à cette bête.
La femme sur qui les soupçons
Aiguisent leur âpre souffrance,
N’est qu’un abîme de frissons
Où s’engloutit notre espérance.
Depuis l’orteil jusqu’aux cheveux,
Toute femme est une Aspasie,
Disant : « Moi, l’amour que je veux,
« C’est un amour de fantaisie.
« J’ai toujours un nouveau désir
« Dans mes veilles et dans mes sommes ;
« Je suis la mouche du plaisir
« Papillonnant d’hommes en hommes ;
« Le mâle que j’ai convoité,
« Je l’aime, jusqu’à concurrence
« D’une ou deux nuits de volupté,
« Et puis mon amour devient rance.
« J’ai dans le crâne un réservoir
« De larmes, filles du caprice ;
« Pour bien manier le mouchoir,
« Je n’ai pas besoin d’être actrice.
« Ma poitrine est un arsenal
« Où pendent cris, soupirs et plaintes,
« Si bien doublés d’art infernal,
« Qu’on s’englue à mes douleurs feintes. »
— Ainsi le sexe féminin
Se dessine dans ma pensée :
Magique, doucereux, bénin,
Le cœur sec et l’âme glacée.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!
Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux
Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux ?
Jamais ne lira-t-on que cette Idalienne ?
Ne verra-t-on jamais Mars sans la Cyprienne ?
Jamais ne verra-t-on que Ronsard amoureux ?
Retistra-t-on toujours, d'un tour laborieux,
Cette toile, argument d'une si longue peine ?
Reverra-t-on toujours Oreste sur la scène?
Sera toujours Roland par amour furieux ?
Ton Francus, cependant, a beau hausser les voiles,
Dresser le gouvernail, épier les étoiles,
Pour aller où il dût être ancré désormais :
Il a le vent à gré, il est en équipage,
Il est encor pourtant sur le troyen rivage,
Aussi crois-je, Ronsard, qu'il n'en partit jamais.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!
Si après quarante ans de fidèle service
Si après quarante ans de fidèle service
Que celui que je sers a fait en divers lieux,
Employant, libéral, tout son plus et son mieux
Aux affaires qui sont de plus digne exercice,
D'un haineux étranger l'envieuse malice
Exerce contre lui son courage odieux,
Et sans avoir souci des hommes ni des dieux,
Oppose à la vertu l'ignorance et le vice,
Me dois-je tourmenter, moi, qui suis moins que rien,
Si par quelqu'un (peut-être) envieux de mon bien
Je ne trouve à mon gré la faveur opportune ?
Je me console donc, et en pareille mer,
Voyant mon cher seigneur au danger d'arrimer,
Il me plaît de courir une même fortune.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!
Je ne découvre ici les mystères sacrés
Je ne découvre ici les mystères sacrés
Des saints prêtres romains, je ne veux rien écrire
Que la vierge honteuse ait vergogne de lire,
Je veux toucher sans plus aux vices moins secrets.
Mais tu diras que mal je nomme ces Regrets,
Vu que le plus souvent j'use de mots pour rire :
Et je dis que la mer ne bruit toujours son ire,
Et que toujours Phoebus ne sagette les Grecs.
Si tu rencontres donc ici quelque risée,
Ne baptise pourtant de plainte déguisée
Les vers que je soupire au bord ausonien.
La plainte que je fais, Dilliers, est véritable :
Si je ris, c'est ainsi qu'on se rit à la table,
Car je ris, comme on dit, d'un ris sardonien
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!
Plus on vit moins on pense, plus on pense moins on vit.
citation de Arnaud-Desjardins
Ajouté par Micheleflowerbomb
Commentez! | Vote! | Copie!
Déclaration
L'amour que je sens, l'amour qui me cuit,
Ce n'est pas l'amour chaste et platonique,
Sorbet à la neige avec un biscuit;
C'est l'amour de chair, c'est un plat tonique.
Ce n'est pas l'amour des blondins pâlots
Dont le rêve flotte au ciel des estampes.
C'est l'amour qui rit parmi des sanglots
Et frappe à coups drus l'enclume des tempes.
C'est l'amour brûlant comme un feu grégeois.
C'est l'amour féroce et l'amour solide.
Surtout ce n'est pas l'amour des bourgeois.
Amour de bourgeois, jardin d'invalide.
Ce n'est pas non plus l'amour de roman,
Faux, prétentieux, avec une glose
De si, de pourquoi, de mais, de comment.
C'est l'amour tout simple et pas autre chose.
C'est l'amour vivant. C'est l'amour humain.
Je serai sincère et tu seras folle,
Mon coeur sur ton coeur, ma main dans ta main.
Et cela vaut mieux que leur faribole!
C'est l'amour puissant. C'est l'amour vermeil.
Je serai le flot, tu seras la dune.
Tu seras la terre, et moi le soleil.
Et cela vaut mieux que leur clair de lune!
poésie de Jean Richepin
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!
Homme libre, toujours tu chérireras la mer.
citation de Charles Baudelaire
Ajouté par Simona Enache
Commentez! | Vote! | Copie!
Nuit fantastique
Tandis que dans l’air lourd les follets obliques
Vaguent perfidement au-dessus des trous,
Les grands oiseaux de nuit au plumage roux
Poussent lugubrement des cris faméliques,
Diaboliques
Sur les houx.
Des carcasses, cohue âpre et ténébreuse,
Dansent au cimetière entre les cyprès ;
Tout un bruissement lointain de forêts
Se mêle au choc des os — plainte douloureuse.
Le vent creuse
Les marais.
Entendez-vous mugir les vaches perdues,
Sur un sol hérissé d’atroces cailloux
Qui percent leurs sabots comme de grands clous ?
Oh ! ces beuglements ! Les pauvres éperdues
Sont mordues
Par les loups !
Sous les vents, le bateau qu’enchaîne une corde
Au rivage pierreux crève son vieux flanc.
Le chêne formidable en vain s’essoufflant
Succombe : il faut que sous l’effroyable horde
Il se torde
En hurlant.
La nuit a tout noyé, mer ensorcelante,
Berçant le rêve au bord de ses entonnoirs,
La lune, sur l’œil fou des grands désespoirs,
Ne laisse pas filtrer sa lueur parlante.
O nuit lente !
O cieux noirs !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!
Telle que dans son char la Bérécynthienne
Telle que dans son char la Bérécynthienne
Couronnée de tours, et joyeuse d'avoir
Enfanté tant de dieux, telle se faisait voir
En ses jours plus heureux cette ville ancienne :
Cette ville, qui fut plus que la Phrygienne
Foisonnante en enfants, et de qui le pouvoir
Fut le pouvoir du monde, et ne se peut revoir
Pareille à sa grandeur, grandeur sinon la sienne.
Rome seule pouvait à Rome ressembler,
Rome seule pouvait Rome faire trembler :
Aussi n'avait permis l'ordonnance fatale
Qu'autre pouvoir humain, tant fût audacieux,
Se vantât d'égaler celle qui fit égale
Sa puissance à la terre et son courage aux cieux.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
Commentez! | Vote! | Copie!