Paisible et désarmé comme la vipčre qui vient de mordre.
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
Ajouté par Simona Enache
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Des citations similaires
L'Enragée
Je vais mordre ! Allez-vous-en tous !
La nuit tombe sur ma mémoire.
Et le sang monte à mes yeux fous !
Voyez ! ma bouche torse et noire
Bave à travers mes cheveux roux.
J’ai déjà fait d’horrible trous
Dans mes deux pauvres mains d’ivoire,
Et frappé ma tête à grands coups :
Je vais mordre !
Je m’abreuverais à vos cous
Si je pouvais encore boire.
Holà ! Je sens dans ma mâchoire
Un abominable courroux :
De grâce ! Arrière ! Sauvez-vous !
Je vais mordre !
poésie de Maurice Rollinat
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Pour que je me taise, ils m'ont fendu la langue. Ainsi je suis devenu vipčre.
aphorisme de Valeriu Butulescu, traduction par Genevieve Gomez
Ajouté par Simona Enache
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De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle,
De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle,
Je sens mon coeur transi d'une morne froideur,
Et ne sens plus en moi cette divine ardeur
Qui t'enflamme l'esprit de sa vive étincelle.
Seulement quand je veux toucher le los de celle
Qui est de notre siècle et la perle et la fleur,
Je sens revivre en moi cette antique chaleur,
Et mon esprit lassé prendre force nouvelle.
Bref, je suis tout changé, et si ne sais comment,
Comme on voit se changer la vierge en un moment,
A l'approcher du Dieu qui telle la fait être.
D'où vient cela, Jodelle ? il vient, comme je crois,
Du sujet, qui produit naïvement en moi
Ce que par art contraint les autres y font naître.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Acceptez la vie comme elle vient. La voie la plus sûre pour découvrir la vérité est de ne plus résister à ce qui se présente.
citation de Jean Klein
Ajouté par Micheleflowerbomb
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J’ai lutté contre la sentence, puis contre la maxime, et je l’ai emporté sur elles. Du combat contre le fragment, je suis sorti boiteux mais victorieux. - L’aphorisme? Il me fait mordre ma poussière.
aphorisme de François Vaucluse
Ajouté par Veronica Șerbănoiu
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Le Baby
Frais comme l’herbe qui pousse,
Dans la ferme où je me plus,
Le baby suçait son pouce.
Le merle qui se trémousse
Dans les buissons chevelus
Frais comme l’herbe qui pousse,
Le roc où l’éclair s’émousse
L’attiraient ; roi des joufflus,
Le baby suçait son pouce.
Il se roulait dans la mousse
Et grimpait sur les talus
Frais comme l’herbe qui pousse.
Longtemps, devant la frimousse
Des petits ânons poilus,
Le baby suçait son pouce.
La flaque où l’on s’éclabousse
Tentait ses pieds résolus
Frais comme l’herbe qui pousse.
Près du chat qui se courrouce
Et des bons vieux chiens goulus,
Le baby suçait son pouce.
Oh ! dans l’eau de son qui mousse
Les pourceaux hurluberlus
Frais comme l’herbe qui pousse !
Il suivait tout ce qui glousse
Et devant les bœufs râblus,
Le baby suçait son pouce.
À la voix lointaine et douce
D’un glas ou d’un angélus,
Frais comme l’herbe qui pousse,
Dans la nuit vitreuse et rousse,
Sous les chênes vermoulus,
Le baby suçait son pouce.
Mais la mort vient et nous pousse !
Il fut un de ses élus
Frais comme l’herbe qui pousse.
Un jour on me dit : « Il tousse. »
Pourtant, chétif et perclus,
Le baby suçait son pouce.
La mort le prit sans secousse :
Et jaune, hélas ! n’étant plus
Frais comme l’herbe qui pousse
Le baby suçait son pouce.
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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Quand je te dis adieu, pour m'en venir ici
Quand je te dis adieu, pour m'en venir ici,
Tu me dis, mon La Haye, il m'en souvient encore :
Souvienne-toi, Bellay, de ce que tu es ore,
Et comme tu t'en vas, retourne-t'en ainsi.
Et tel comme je vins, je m'en retourne aussi :
Hormis un repentir qui le coeur me dévore,
Qui me ride le front, qui mon chef décolore,
Et qui me fait plus bas enfoncer le sourcil.
Ce triste repentir, qui me ronge et me lime,
Ne vient (car j'en suis net) pour sentir quelque crime,
Mais pour m'être trois ans à ce bord arrêté :
Et pour m'être abusé d'une ingrate espérance,
Qui pour venir ici trouver la pauvreté,
M'a fait (sot que je suis) abandonner la France
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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Je ne
J'ai déjà perdu mon adresse,
J'ai oublié celui d'avant.
Je n'en sais plus de carresse...
Je ne suis plus, ni mari, ni amant.
Je n'ai plus de sentiments;
Je les ai perdu dans l'armée.
Je n'ai plus aucun armement...
Je suis totalement desarmé.
Je suis vide de tout ce que j'aimais,
Je n'ai plus de présent, c'est foutu;
Je vis juste du vide, du jamais...
Je ne sais plus, je n'en sais plus.
Je me cherche jusqu'à la fin de la vue,
Je te cherche, te palper lettres en Braille.
Je t'attends, mon autrui, toi, ma brue...
Je suis nu de moi-même, je me caille!
poésie de Daniel Aurelian Rădulescu (11 novembre 2013)
Ajouté par Daniel Aurelian Rădulescu
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L’homme sachant garder un beau caractère, l’habit du souvenir lui vient comme un gant.
aphorisme de Ionuţ Caragea de Aphorismes jaillis de l’écume des flots, Éditions Stellamaris, Brest, France (2018)
Ajouté par Ionuţ Caragea
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Tout vient à point à qui peut attendre.
citation de François Rabelais
Ajouté par Micheleflowerbomb
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Qui vient est beau, qui apporte encore plus beau.
proverbs françaises
Ajouté par Micheleflowerbomb
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Le Rondeau du guillotiné
Flac ! le rasoir au dos de plomb
Vient de crouler comme une masse !
Il est tombé net et d’aplomb :
La tête sautille et grimace,
Et le corps gît tout de son long.
Sur le signe d’un monsieur blond,
Le décapité qu’on ramasse
Est coffré, chargé : c’est pas long !
Flac !
Le char va comme l’aquilon,
Et dans un coin où l’eau s’amasse
Et que visite la limace,
Un trou jaune, argileux, oblong
Reçoit la boîte à violon :
Flac !
poésie de Maurice Rollinat
Ajouté par Poetry Lover
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La vie offre toujours une revanche, soyez en certains.... un jour la roue tourne, comme le flux et le reflux des vagues sur la plage, la vie va et vient, elle n'est jamais toute noire ni toute blanche.
citation de Josette Sauthier
Ajouté par Micheleflowerbomb
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Cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire
Cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire :
Pour ce qu'en médisant on dit la vérité,
Et louant, la faveur, ou bien l'autorité,
Contre ce qu'on en croit, fait bien souvent écrire.
Qu'il soit vrai, pris-tu onc tel plaisir d'ouïr lire
Les louanges d'un prince ou de quelque cité,
Qu'ouïr un Marc Antoine à mordre exercité
Dire cent mille mots qui font mourir de rire ?
S'il est donques permis, sans offense d'aucun,
Des moeurs de notre temps deviser en commun,
Quiconque me lira m'estime fol ou sage :
Mais je crois qu'aujourd'hui tel pour sage est tenu,
Qui ne serait rien moins que pour tel reconnu,
Qui lui aurait ôté le masque du visage.
poésie de Joachim du Bellay
Ajouté par Poetry Lover
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L'Hypocondriaque
Enténébrant l’azur, le soleil et les roses,
Tuant tout, poésie, arômes et couleurs,
L’ennui cache à mes yeux la vision des choses
Et me rend insensible à mes propres malheurs.
Sourd aux événements que le destin ramène,
Je sens de plus en plus se monotoniser
Les sons de la nature et de la voix humaine
Et j’ai l’indifférence où tout vient se briser.
Et du jour qui s’allonge à la nuit qui s’attarde,
Automate rôdeur, pâle et gesticulant,
Je passe, inconscient des regards que je darde
Et du bruit saccadé que je fais en parlant.
Rien dont mon noir esprit s’indigne ou s’émerveille !
Mon œil incurieux vieillit la nouveauté ;
Et veillant comme on dort et dormant comme on veille,
Je confonds la lumière avec l’obscurité.
Et démon avec qui la terreur se concerte,
L’inexorable ennui me corrode et me mord,
Ne laissant plus au fond de mon âme déserte
Que la seule pensée horrible de la mort.
poésie de Maurice Rollinat
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Un ami? C'est quelqu'un à qui on peut téléphoner à trois heures du matin en disant qu'on vient de commettre un crime et qui vous répond seulement: "Où est le corps?"
Alain Delon dans magazine Paris-Match (3 octobre 1996)
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Le Jeteur d'épervier
De loin, j’apercevais comme une forme humaine,
Noire et gesticulant d’une étrange façon,
En marchant au milieu de l’eau. — J’eus le frisson :
La mort s’offrait là-bas à quelque veuve en peine...
Et, longeant la rivière à travers le brouillard,
Je courais, pour tâcher de sauver le pauvre être,
Lorsqu’au lieu d’une femme en deuil, je vis un prêtre
Pêchant à l’épervier — sans rabat, le gaillard !
Souple et fort, poings tendus, à pleine corde... Floc !
Il le déployait rond — tout entier, d’un seul bloc.
Quant aux balles, ses dents n’avaient pas l’air d’y mordre...
Les coups se succédaient en tous sens, à foison...
À peine s’il avait dépoché son poisson
Qu’il relançait plus loin son filet, sans le tordre.
À clignotements frais, luisaient les cieux sans voiles,
Et, longtemps, je suivis près de l’eau, les doublant,
Le grand fantôme noir au grand épervier blanc
Qui semblait maintenant pêcher dans les étoiles !...
poésie de Maurice Rollinat
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Chant du désespéré
La Parque si terrible
A tous les animaux,
Plus ne me semble horrible,
Car le moindre des maux,
Qui m'ont fait si dolent,
Est bien plus violent.
Comme d'une fontaine
Mes yeux sont dégouttants,
Ma face est d'eau si pleine
Que bientôt je m'attends
Mon coeur tant soucieux
Distiller par les yeux.
De mortelles ténèbres
Lis sont déjà noircis,
Mes plaintes sont funèbres,
Et mes membres transis
Mais je ne puis mourir,
Et si ne puis guérir.
La fortune amiable E
st ce pas moins que rien ?
O que tout est muable
En ce val terrien !
Hélas, je le connais
Que rien tel ne craignais.
Langueur me tient en laisse,
Douleur me fuit de près,
Regret point ne me laisse,
Et crainte vient après
Bref, de jour, et de nuit,
Toute chose me nuit.
La verdoyant' campagne,
Le fleuri arbrisseau,
Tombant de la montagne,
Le murmurant ruisseau,
De ces plaisirs jouir
Ne me peut réjouir.
La musique sauvage
Du rossignol au bois
Contriste mon courage,
Et me déplaît la voix
De tous joyeux oiseaux,
Qui sont au bord des eaux.
Le cygne poétique
Lors qu'il est mieux chantant,
Sur la rive aquatique
Va sa mort lamentant.
Las ! tel chant me plaît bien,
Comme semblable au mien.
La voix répercussive
En m'oyant lamenter
De ma plainte excessive
Semble se tourmenter,
Car cela que j'ai dit
Toujours elle redit.
Ainsi la joie et l'aise
Me vient de deuil saisir,
Et n'est qui tant me plaise
Comme le déplaisir.
De la mort en effet
L'espoir vivre me fait.
Dieu tonnant, de ta foudre
Viens ma mort avancer,
Afin que soie en poudre
Premier que de penser
Au plaisir que j'aurai
Quand ma mort je saurai.
poésie de Joachim du Bellay
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Il y a des moments dans la vie où une sorte de beauté vient de la multiplicité des ennuis qui nous accablent.
citation de Marcel Proust
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Chaque matin, en m’éveillant, je suis heureuse de sentir que j’existe et que la beauté du jour qui vient dépend de la beauté que je veux y mettre.
citation de Huguette Oligny
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